Ma première rencontre avec les soeurs Puppini (qui n’ont de soeurs que le nom) remonte à l’été 2006. Fraîchement larguée par mon nazebroque de mec, j’errais seule à Londres, la morve au nez, le désespoir en bandoulière. Je n’avais qu’une envie : me changer les idées, me retourner le cervelet, sans toutefois passer par la case whisky-au-petit-déjeuner.
J’ai d’abord tenté de soulager ma peine en claquant mes deniers chez Topshop. Sans succès. Puis, j’ai fini par échouer dans une boutique de disques. C’est bien connu, la musique adoucit les moeurs, blablabla. Ce qui l’est peut-être moins, c’est qu’elle apaise aussi les maux (puté, c’est beau : on dirait du Christophe Maé !). J’étais donc là, à vagabonder entre les rayons, quand soudain … Paf boum hue ! Le coup de foudre ! Le crush comme y disent Outre-Manche. Mais qu’est-ce donc qui fit naître en moi une passion aussi foudroyante, un désir aussi ardent que le buisson pubien de Moïse ? Hein, tu te le demandes ? Nan ? Et bé, je te le dis quand même : la pochette de Betcha Bottom Dollar, le premier album des Puppini Sisters (sorti chez nous en octobre dernier). On y voit trois donzelles lookées années 40, les lèvres peintes d’un rouge flamboyant*, les mains délicatement gantées … Plus qu’une simple photo, une invitation au voyage dans le temps.
De retour en France, j’ai appris qu’elles tapaient dans le jazz vocal, voire dans le « vintage swing pop », comme elles le disent si bien. Leur péché mignon ? Les reprises légères et décalées. Stephanie, Marcella et Kate ont entre autres customisé Heart of Glass de Blondie et Crazy in Love de Beyoncé. Sur cette vidéo, elles reprennent Boogie Woogie Bugle Boy des Andrew Sisters, un groupe des 40’s dont elles s’inspirent énormément. Mon cul en frétille encore.
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Quand on m’a dit que le trio se produisait à la Cigale, j’ai failli uriner dans mon slop. Vraiment. Mais je me suis retenue, me contentant d’un « Chouette, paupiette ». Tu veux savoir comment ça s’est passé ? La salle était pleine comme un oeuf et le public hétéroclite au possible (des jeunes, des vieux, des roots, des posh). Les Puppini m’ont séduite en un quart de nanoseconde. Physiquement, d’abord. Avec leurs bibis et leurs jupes cintrées, elles m’ont semblé tout droit sorties d’un film. Un film en noir et blanc. Avec Rita Hayworth et Ava Gardner au générique. Faut dire que Marcella, la petite brune, a travaillé aux côtés de Vivienne Westwood pendant deux ans. Y’a pire comme coin pour aiguiser son sens de la mode. Elle aurait pu atterrir dans le dressing-room de Mariah Carey par exemple. Ou celui de Corinne Touzet.
Branchées sur 100 000 volts, les trois femmes ont enchaîné douze titres, dont l’incontournable Mr Sandman et I Will Survive de Gloria Gaynor. Des titres agrémentés de chorégraphies joliment désuètes. Ça sentait la bonne humeur à plein pif dans la salle. Les gens sautaient, s’ébrouaient tels des petits poneys. A un moment, tellement j’étais jouasse, j’ai même voulu organiser une ronde de l’amitié mais mon voisin puait de laggle. Genre une haleine de chou en boîte. Donc bon. Je n’ai rien tenté, préférant me concentrer sur ce qui se tramait sur scène. Car c’est là toute la magie des Puppini Sisters : leurs shows se regardent autant qu’ils s’écoutent !
Plus d’infos …
– Le deuxième album du trio intitulé The Rise & Fall of Ruby Woo n’est pas encore disponible en France. Il est toutefois possible de le commander sur Amazon.
– Stephanie, Marcella et Kate seront en concert à Lyon le 22 mai, à la Bourse du Travail.
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Les Commentaires
Sagement, je m'attendais à embrayer pour une semaine tout aussi losseuse.
Et bien non !
Les puppini sister m'ont foutu la bougeotte, le sourire au lèvre et le swing dans le corps ! Sans compter un style vestimentaire que j'aime toujours autant !
Bref, Merci Mam"zelle, vous avez trouvez mon antidote !