À Sundance, il est aussi bien possible de découvrir un film d’horreur sordide inspiré des enfers de Dario Argento que de la comédie intimiste sur fond de coucher de soleil rosé. Dans l’éventail de productions filmiques assez large que propose le festival américain chaque année, il est toujours possible de trouver son bonheur !
Pour nous, le bonheur de l’année 2021 s’appelle Zola ; il est porté par des meufs, réalisé par une cinéaste noire et part d’une histoire incroyable devenue virale sur Twitter. Que demander de plus ?
Zola, le thread Twitter devenu un film
Réalisé par Janicza Bravo et emmené par Taylour Paige, Riley Keough et Colman Domingo, Zola a des airs d’OVNI. Tout d’abord, c’est sa genèse qui surprend, car Zola est l’adaptation d’un thread Twitter de 148 tweets rédigés par une strip-teaseuse prénommée Aziah Zola Wells en 2015 !
Elle y racontait son périple sur les routes de Floride aux côtés de sa nouvelle amie Jessica et du petit ami de cette dernière, censé les mener dans des clubs pour qu’elles y dansent et se fassent de l’argent. Mais c’est finalement dans une lugubre affaire de trafic que la jeune femme s’est retrouvée, manipulée par des individus tous plus malintentionnés les uns que les autres…
Une histoire abracadabrantesque, digne d’un film, qui a interpellé le tout-Twitter en 2015, stars comprises : Missy Elliott, Ava DuVernay et même Nicki Minaj ont partagé ce thread, attirant par la même l’attention des médias, dont le Rolling Stone Magazine qui a publié un long papier/enquête sur les protagonistes de cette aventure et a tiré le portrait d’Aziah Wells.
Un phénomène était né.
Il n’est donc pas surprenant de voir cette histoire enfin adaptée au cinéma et il est encore moins surprenant de le voir arriver jusqu’à Sundance, car sa seule bande-annonce contient tous les éléments dont la compétition américaine indépendante raffole : un sujet de société fort, une genèse particulière, de l’humour teinté de drame, et une esthétique léchée.
Zola et son équipe fantastique
Derrière ce projet filmique, il y a Janicza Michelle Bravo Ford, une réalisatrice, scénariste et photographe afro-américaine déjà à l’origine de jolies créations comme Gregory go Boom
et Lemon et de l’écriture minutieuse des séries Mrs. America, Dear White People et Atlanta.
Devant la caméra, on retrouve un casting non moins talentueux avec l’extraordinaire Taylour Paige, déjà à l’affiche du Blues de Ma Rainey, auréolé, entre autres récompenses, d’un Golden Globe. L’actrice américaine de 31 ans incarne Zola, l’intrigue repose donc en grande partie sur ses épaules.
À ses côtés, on retrouve la plus aguerrie Riley Keough, qui a déjà quelques dizaines de films à son actif, puisqu’elle a commencé sa carrière à l’âge de 14 ans. Au vu de la bande-annonce électrique, Riley semble avoir totalement travesti sa manière de parler, adoptant un accent et une intonation qu’on ne lui connaissait pas jusqu’alors.
Des performances d’actrices qui n’ont pas manqué d’éblouir Sundance, où le film a eu bonne presse : The Hollywood Reporter, Screendaily ou encore The Verge l’encensent dans leurs colonnes.
Un coup de virtuose de la part de la scénariste et réalisatrice Janicza Bravo et du studio indépendant A24 qui est un coutumier de Sundance et fait généralement ses choux gras de l’horreur — il est notamment à l’origine des excellents et acclamés Hérédité, Midsommar et Get Out !
Pour l’heure, Zola n’a pas de date de sortie en France mais devrait débarquer courant 2021 si la Covid permet un jour aux cinémas de rouvrir leurs portes.
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