Si le mois de septembre rime avec rentrée scolaire, c’est aussi un moment clé pour la mode, entre les magazines qui sortent leur numéro le plus décisif de l’année (la fameuse september issue), et la fashion week printemps-été qui bat son plein (celle de Paris aura lieu du 25 septembre au 3 octobre). Même Zara a décidé de marquer l’actualité puisque le mastodonde espagnol de la fast fashion vient d’annoncer dans un communiqué de presse déployer en France sa plateforme de seconde main à compter du 7 septembre.
Zara Pre-Owned : vendre, acheter, donner, réparer
Déjà en service au Royaume-Uni depuis novembre 2022, Zara Pre Owned permet aux particuliers de vendre et d’acheter des articles d’occasion de l’enseigne (côté mode femme, homme, enfants). Il n’y a pas de retour possible, comme sur la plupart des sites de revente entre particuliers. Mais à la différence de la concurrence, Zara permettra de donner ses vêtements, avec un service de collecte à domicile qui ira directement à l’association Le Relais. Cette nouvelle plateforme permettra aussi de faire réparer les vêtements de marque Zara, via le site ou l’une des 110 boutiques en France (qui pourront aussi servir de points de réception de colis).
Comme le précise Paula Ampuero Castellanos, la responsable du développement durable de Zara.com dans le communiqué de presse, cette plateforme s’inscrit dans le plan stratégique de durabilité du groupe espagnol Inditex (qui détient aussi Bershka, Massimo Dutti, ou encore Pull & Bear). Le mastodonte ibérique se fixe comme objectif de réduire ses émissions de 50 % d’ici à 2030, et d’atteindre la neutralité carbone pour 2040.
Qu’un groupe aussi puissant et influent propose sa propre plateforme montre bien l’importance que prend le marché de la seconde main et la volonté des acteurs historiques de l’industrie de s’y positionner de peur d’en être totalement exclu. C’est aussi l’occasion pour la clientèle de profiter de la force de frappe logistique de Zara pour l’envoi et la réception de colis, qu’on pourra envoyer ou récupérer dans une boutique près de chez soi, et peut-être profiter des cabines d’essayage afin de savoir rapidement si l’article nous convient ou si l’on souhaite le renvoyer. Et tant mieux Zara car peut-être qu’on ne pourra pas résister à l’envie de faire un tour dans ses rayons pour dégoter des nouveautés. De quoi donc permettre au mastodonte d’Inditex de nous attirer en boutique au nom de l’argument écolo de la seconde main et de nous tenter une fois sur place par de la première main…
Seulement, à mesure que Vinted, Depop, Vestiaire Collective et compagnie s’ancrent dans les mœurs des Français·e·s, on assiste à une fast-fashionisation de la seconde main. C’est-à-dire que certaines plateformes poussent à une consommation effrénée selon des techniques dignes de la fast fashion, comme on l’analysait dans l’épisode « Seconde main » du podcast Matières Premières, avec la docteure en sciences de gestion Élodie Juge. Et ce ne sont pas des nouveaux acteurs comme Zara qui risquent d’améliorer cette accélération de la consommation de biens d’occasion, au grand dam de la planète.
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