L’année dernière, il y a une bande dessinée qui a pas mal fait parler d’elle dans les médias, pour les prix et en librairies, grâce à son originalité et sa douce folie. Je vous le donne en mille, il s’agit de Zaï zaï zaï zaï de Fabcaro, paru aux éditions 6 pieds sous terre !
Si vous aimez l’humour absurde (mais alors vraiment très absurde), restez aux alentours de cet article, il pourrait bien vous intéresser.
Scandale : un auteur BD se retrouve à la caisse d’un supermarché et se rend compte qu’il a laissé la carte du magasin dans un autre de ses pantalons. Confrontée à cet homme menaçant, la caissière appelle la sécurité, mais il prend la fuite après avoir menacé les employés autour de lui avec un poireau.
S’ensuit une véritable chasse à l’homme pour remettre la main sur ce dangereux criminel qui n’avait pas sa carte de fidélité sur lui.
La bande dessinée multiplie les scènes courtes, et enchaîne les planches où l’on court après notre homme en fuite, à travers son point de vue ou de celui de la police dans sa traque.
Bien entendu, on va aussi découvrir ce que l’opinion pense de cet événement (avec toutes les dérives que l’on peut imaginer).
Effectivement, là où la bande dessinée se révèle particulièrement efficace, c’est lorsqu’elle vrille vers l’humour grinçant, caricaturant les réactions abusives des gens et l’emballement des médias pour des faits très secondaires. Toutes les chaînes de télévision s’arrachent la moindre nouvelle et le monde entier se complaît dans la médisance et le mépris de cet homme qui a eu l’audace incroyable de ne pas avoir sa carte de fidélité.
L’humanité dans ce qu’on préfère…
Les situations absurdes ont quelque chose de réel et très actuel.
Si on ne cesse de se gausser, on ne peut pas non plus s’empêcher de penser que les situations absurdes ont quelque chose de réel et très actuel
, comme par exemple lorsque un collectif de chanteurs•ses sort une chanson sur la tolérance en soutien au fugitif ou qu’une envoyée spéciale d’une chaîne d’infos se met à inventer toute sortes de suppositions délirantes pour meubler son manque d’informations sur l’événement qu’elle est censée couvrir.
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Le tour de force de Zaï zaï zaï zaï se situe… dans les bulles. En effet, elle repose sur un décalage entre des dessins, d’une esthétique plutôt pointue, figés et répétitifs, et le ton très mordant du texte, qui apporte du coup tout l’humour à la situation et entoure l’histoire d’un cynisme absolument délectable.
Ah, et si vous êtes amateur•rices d’humour subversif, ce livre est aussi pour vous.
En bref, lire Zaï Zaï Zaï Zaï, c’est comme regarder une intégrale de Message à caractère informatif ou des Avez-vous déjà vous ?, tant les situations sont insoupçonnables et hilarante, et l’effet de surprise constant.
En un an, la bande dessinée a réussi à creuser son trou et à devenir un indispensable de toutes les bibliothèques. Si vous voulez vous assurer un bon moment de franche rigolade, n’hésitez plus à vous le procurer !
Finissons cette chronique sur la chanson que vous aurez peut-être eue dans la tête en lisant l’article :
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
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