« Donnez-lui un écrin, elle en sera le joyau. » (Marc Lambron)
Je sais pas pour vous, mais je suis intimement persuadée qu’on ne me dira jamais un truc pareil. Y en a une à qui c’est arrivé, la veinarde. Elle s’appelle Malia, et elle a, n’ayons pas peur des mots, tout pour elle : le physique, le culot et puis, last but not least, la voix.
Cette voix, je l’ai découverte durant ma période jenaimeetnécoutequedujazz, il y a environ trois ans. Un hasard total, je m’étais endormie devant la télé et une mélodie un chouia entêtante m’avait chatouillée les oreilles et fait ouvrir les yeux. Une grande, fine et (franchement) sublime chanteuse au physique aussi reconnaissable que la voix à part se tenait devant son micro et fredonnait la chanson éponyme de son premier album, son timbre rappelant la mythique Billie Holliday. Pas pour rien qu’elle a repris Solitude dans un vrai-faux duo. Il fallait l’oser, elle l’a fait, et le résultat est incroyable. Une vraie connivence, une complicité vocale, comme si les deux chanteuses se trouvaient l’une à côté de l’autre pour enregistrer le morceau. Chose impossible, à moins de partir dans un débat sur le mystique et la connexion spirituelle.
Je m’étais procurée l’album en question dans un court délais et l’avais écouté, une fois. Et puis deux. Et puis, très vite, il s’est mis à tourner en boucle dans chaîne-hifi et balladeur, un peu obsessionnellement. J’aimais tout, du côté joyeusement sautillant de Purple shoes et Let it happen aux faux airs de bossa-nova de Big brown eyes ; de la douceur de Moon glows à la légèreté de Lifting you high en passant par la mélancolie affichée de Yellow daffodils (même, j’étais super fière, parce que mes chaussures fétiches à l’époque étaient des Sparco violettes. Paul Smith et Puma, même combat, haha).
Depuis, merci, je me suis calmée, je l’avais même depuis quelques mois, un peu oubliée. Mais de temps en temps, j’y repense, l’envie me prend et l’effet est toujours le même. Le seul truc que je pourrais reprocher à ce CD, c’est peut-être les paroles qui laissent un sentiment de déjà-entendu. My heart beats, beats for you, only you, ou encore Wrap my arms all around you, babe, on se dit que moué, c’est pas bien original. En même temps, faut bien lui reprocher quelque chose, à cette créature-là.
Dans Yellow daffodils (produit et réalisé par André Manoukian, qu’on me fasse pas croire qu’on n’a jamais regardé la Nouvelle Star), la modernité côtoie le jazz des années 30, la fragilité la force et la profondeur la superficialité de la fashionitude. On se sent à la fois en Louisiane et sur les terres africaines d’origine de la chanteuse, dans un salon de thé londonien ou un piano-bar new-yorkais. C’est un CD bourré d’élégance, à un point, c’en est déprimant. En fait, aussi débile que cela puisse paraître quand on sait mon degré de glamouritude, écouter Yellow daffodils revient à prendre un peu de la grâce naturelle de son interprète. On va dire que j’en fais trop, mais la Malia prête au registre lyrique.
De toute façon, avec elle, les hyperboles ne sont pas de trop. Allez jeter un coup d’oeil à sa biographie sur son site officiel, et vous verrez de quoi je veux parler.
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