Yorick Brown n’a rien d’exceptionnel. Il galère pour trouver un boulot, se passionne pour la magie, et s’est spécialisé dans les tours de passe-passe qui ont trait à l’évasion (crochetage de porte, tout ça). Et puis, pour passer le temps, il vient d’accepter d’accueillir chez lui un petit singe, Esperluette, en phase de test pour assister des personnes paralysées à domicile. Sa copine est en Australie, sa mère est une sénatrice influente, et sa sœur n’est pas très chanceuse en amour.
Enfin ça, c’est un rapide résumé de ce qu’était la vie de Yorick avant le début de ce comics. Car tous les hommes, et tous les animaux mâles de la planète sont morts. En même temps. Sauf Yorick, et Esperluette. Rien n’explique pourquoi eux ont survécus, mais c’est le début pour eux d’une vie bien compliquée…
Que serait le monde sans les hommes ? Eh bien il continuerait de tourner, même si tout serait à réorganiser. Les auteurs de ce comics ont imaginé cette histoire en se basant sur des données réelles. On voit vite les secteurs qui étaient jusque là majoritairement dirigés par des hommes (industrie, politique) et qui se retrouvent paralysés, le temps que les femmes prennent le relais. C’est là toute l’originalité de cette série, qui même avec un scénario cataclysmique réussit à être documentée, réfléchie, et passionnante.
Yorick va, sur sa route, croiser tous les groupes qui composent cette société en reconstruction. Le nouveau gouvernement qui se met en place, avec les tensions que cela engendre, les habitantes de petites villes qui à travers leur histoire ont déjà été habituées à vivre sans les hommes, les scientifiques, les services secrets, les armées… mais aussi un petit groupe qui va rapidement vouloir la tête du jeune homme : une tribu d’amazones qui sème la terreur partout, et voit l’éradication de tous les spécimens mâles comme une chance pour l’humanité…
Même s’il essaie de rester discret, Yorick est le dernier homme sur Terre. Autant dire qu’il va provoquer beaucoup de questionnements chez toutes ces femmes, même celles qui ne lui sont pas hostiles. Elles avaient toutes accepté ce nouveau monde puisqu’elles n’avaient pas le choix, mais il remet en question cet équilibre fragile…
Ce comics sous forme de roadtrip est donc vraiment intéressant, et bien foutu. Même si la situation semble surréaliste, les hypothèses des auteurs sont, elles, vraiment concrètes. L’histoire est un très bon dosage de parties dialogues, où l’on découvre petit à petit l’organisation de ce monde exclusivement féminin, et des scènes d’actions qui font avancer l’histoire. Yorick se retrouve malgré lui acteur d’une quête dont il ne sait pas bien où elle le mènera, mais les réponses sont forcément en lui. Pourquoi est-ce arrivé ? Pourquoi a-t-il survécu ? Sa survie signifie-t-elle un espoir pour l’avenir de l’humanité ? Graphiquement, le trait est assez classique (attention ce n’est pas le même que sur la couverture, les séries comics font souvent appel à des cover artists pour illustrer leurs couvertures) mais cela permet justement de plonger complètement dans le sujet.
Un comics à la fois passionnant et haletant, qui nous interroge sur notre société, et sur la place qu’y occupent aujourd’hui les femmes. Gros gros coup de cœur.
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