Après le bac, je n’avais pas envie d’enchaîner directement avec la fac, j’avais besoin d’une pause dans mes études. J’ai donc choisi de prendre une année sabbatique, mais il me fallait un projet ! Ma meilleure amie m’avait parlé du WWOOFing (World Wild Opportunities in Organic Farms) : en gros cela consiste à travailler gratuitement dans des fermes bio n’importe où dans le monde, et d’être logée/nourrie en contrepartie. Ça nous paraissait un bon plan ; de plus, on rêvait de retourner en Irlande, pays que nous avions déjà visité deux fois, et d’y rester sur un plus long terme.
Nous nous sommes donc inscrites sur le site et avons contacté les hôtes qui nous intéressaient. Nous sommes parties pour 4 mois, de février à juin, dans 4 fermes très différentes. La première, où nous avons passé deux mois, était plutôt petite et abritait un élevage de poules pondeuses en plein air, des cultures de fruits (principalement des pommes) et de légumes. Le matin on nourrissait les poules, ramassait les œufs, on les nettoyait, tamponnait, empaquetait. Ensuite on faisait des semis de graines, des plantations, du rangement/nettoyage, la préparation du marché, des compotes de pomme… On a vraiment passé de formidables moments là-bas. La famille était adorable et on a rencontré deux autres WWOOFers, un Hongrois et une Française, avec qui on s’est vraiment amusées !
Nous sommes ensuite parties, avec un pincement au coeur, pour la deuxième ferme, située dans le même coin. Finalement, il s’agissait plutôt d’un jardin. Là-bas, le contact est moins bien passé, même si nous sommes très ouvertes au sujet du kilt, du druidisme et de l’éducation des enfants à la maison ! Nous n’avions pas beaucoup d’échanges, on ne se sentait pas faire « partie de la famille » comme cela avait été le cas dans la première ferme. Ce qui était bien, c’est qu’on avait pas mal de temps libre puisqu’on bossait chez des particuliers ; on était près de Kilkenny, notre ville favorite et on rendait visite à notre ancienne famille quasiment tous les week-ends !
Après un mois chez les druides, nous nous apprêtions à mener la grande vie : notre prochaine destination était un charmant château victorien
. L’endroit était superbe, il était très agréable de travailler dans le jardin entouré de murs, de désherber l’allée de tulipes rouges ou de préparer le mariage de la fille aînée. La famille avait de grands enfants d’une vingtaine d’année, donc c’était sympa de se retrouver entre jeunes ! Nous avons passé de chouettes moments au château, entre les soirées films et les séances de farniente dans le jardin.
Notre dernière destination se trouvait dans le Donegal, tout au nord de l’Irlande. Après une escale d’un week-end à Dublin, c’était parti pour 5 heures de bus ; pendant le trajet, le paysage changeait à vue d’œil, on découvrait peu à peu cette région merveilleuse, à la fois sauvage et paisible. Là-bas, le mot « nature » prenait tout son sens pour moi. Sarah et Ian nous ont accueillies dans leur mignonne petite maison. Ils avaient un très beau jardin, des oies et des poules un peu funky. Le travail était très souple : on ne se tuait pas à la tâche, on pouvait arrêter quand on le voulait, on pouvait changer d’activité quand on en avait assez. Ce couple d’artistes était très sympa : ils nous ont fait visiter le coin, rencontrer leurs amis, leurs filles, partager leur art, s’intéressaient beaucoup à nous… Nous ne sommes malheureusement restées que deux semaines : j’aurais volontiers prolongé notre séjour, mais notre billet d’avion nous rappelait que notre escapade touchait à sa fin.
Ces quatre mois furent inoubliables, j’y pense quotidiennement. Je n’étais pas spécialement intéressée par le monde agricole au départ et j’étais très heureuse de le découvrir, d’en apprendre beaucoup et maintenant je veux des poules et un potager ! J’ai tenté des choses nouvelles, comme faire du stop, du CouchSurfing à Dublin, du shopping, m’ouvrir plus facilement aux gens ! Les Irlandais sont vraiment adorables et le pays est à mes yeux si précieux, fragile et unique. Écrire cet article me rend nostalgique, je ne sais pas si je vivrais une telle expérience à nouveau, je crois que c’était la plus belle période de ma (courte) vie ! Je referais avec le plus grand plaisir du WWOFing, c’est une très belle façon de voyager. J’ai beaucoup appris, humainement, socialement et bien sûr j’ai acquis de nouvelles compétences linguistiques, agricoles, en jardinage…. Je ne voulais vraiment pas partir, quelques mois de plus auraient été un plaisir (surtout que quand je suis rentrée, j’ai appris que mes parents se séparaient… sympa, l’accueil).
Pour celles qui voudraient se lancer, voici quelques conseils !
- Si vous partez pour la langue, partez seule !
- Renseignez-vous sur le nombre de WWOOFers qu’il y aura en même temps que vous : si on part seul, c’est sympa d’avoir de la compagnie, mais s’ils sont plus de 5, les proprios risquent de ne chercher que de la main-d’oeuvre gratuite.
- Si vous voulez travailler peu, choisissez une ferme qui n’est pas un business, tenue par des gens qui ne vivent pas exclusivement de sa production.
- Rappelez vous que vous n’êtes pas payée, et que vous vous êtes engagée à travailler !
Je recommande le WWOOFing à tout le monde, ça vous change une vie ! Si vous ne savez pas quoi faire là tout de suite maintenant, allez-y, foncez, vous ne le regretterez pas, promis. Si vous avez des questions n’hésitez pas, je me ferai une joie d’y répondre !
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