– Merci à Loïs Lemoine et Sylvie Rochat pour les photos !
Woodkid était en concert samedi dans le théâtre Gallo-Romain de Lyon pour la vingtième édition des Nuits de Fourvière. Épargné par la pluie, l’enfant des bois semble n’avoir aucun problème à remplir sa cathédrale et à lui donner une âme.
Il faut dire qu’il était accompagné, pour l’occasion, du prestigieux Orchestre National de Lyon. Dans cet édifice ambitieux et symphonique, les musiciens se sont joliment adaptés au décor. L’ont sublimé, même, à faire vibrer sous leurs ondes la colline de Fourvière et les curieux qui s’y étaient amassés.
Malgré la pluie, qui s’est arrêtée juste avant la première partie folk assurée par Harold Martinez, les spectateurs sont venus nombreux pour accueillir l’enfant du pays. Yoann Lemoine a habité pendant cinq ans à 150 mètres de la scène où il s’est illustré et il n’a pas caché l’émotion que suscitait son retour au bercail. Pourtant, à par pour Baltimore’s Fireflies, le premier morceau qu’il a présenté, sa voix n’a pas flanché. Mêmes sonorités caverneuses, même timbre solide, même profondeur retenue que sur The Golden Age.
Visuellement aussi, le spectacle se rapproche de l’univers woodkidien. Des images en noir et blanc sont projetées sur une toile géante en fond de scène, des lumières puissantes strient le ciel nuageux d’éclairs, déformant les silhouettes, créant les ombres qui peuplent le monde de l’artiste.
Devant des Lyonnais trempés mais survoltés, Woodkid interprétera les 14 morceaux de son album (plus Baltimore’s Fireflies, donc, et Brooklyn
). Préférant pour l’ouverture des titres mélancoliques tels que Where I Live ou The Ghost Lights, il n’hésite pas à aller chercher le public, à le faire participer, à parcourir la scène de long en large avec sa démarche simiesque et chaloupée.
L’ambiance ira crescendo jusqu’à l’explosion. Iron puis un Run Boy Run anthologique aux interludes électro-tribaux repris à l’unisson par des spectateurs enthousiasmés. Extase partagée, des minutes sans toucher terre, portés par des violons angéliques, électrisés par des percussions infernales, galvanisés par un showman généreux content d’être là et à des milliers de kilomètres de l’image austère qu’il peut véhiculer dans les médias.
Woodkid se paie même le luxe de répondre à Hugo Cassavetti, critique de Télérama qui avait titré « Woodkid, grand bâtisseur d’une cathédrale vide » lors de la sortie de son album : « Pour certains ma cathédrale est vide mais on est nombreux à l’intérieur ! » — nombreux et conquis.
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