Cet article a été rédigé dans le cadre d’un partenariat avec Metropolitan FilmExport. Conformément à notre Manifeste, on y a écrit ce qu’on voulait.
Depuis quelques jours, Paris recouvre ses kiosques et ses murs d’affiche bleues. Dessus, plusieurs phrases :
« Wonder est merveilleux », « Faites le plein de bonheur, courez voir Wonder », « Simplement merveilleux », « Une véritable pépite ».
Autant de mots qui viennent saluer le nouveau film de Stephen Chbosky, le réalisateur du Monde de Charlie.
Wonder, de quoi ça parle ?
August « Auggie » Pullman est un petit garçon absolument brillant.
Né avec une malformation faciale, que plusieurs opérations chirurgicales ont tant bien que mal tenté de corriger, Auggie a toujours eu sa mère pour unique enseignante.
Seulement voilà, il lui faut bien un jour aller à l’école, la vraie, celle où vont tous les garçons et les filles de son âge, pour apprendre tout ce que ne peut pas lui apprendre sa mère : se confronter au regard des autres.
Auggie le sait : ça ne sera pas facile. Car le monde est cruel, et ça, il s’en doute…
Wonder, un film nécessaire
Wonder est une jolie fable sur la différence. Une différence qu’il ne faut pas chercher à nier, mais plutôt à embrasser.
Ainsi, Auggie rentre en CM2 et fait pour la première fois l’expérience d’une vie en dehors des murs de sa maison, de sa bulle.
Et les débuts sont difficiles, on ne va pas se mentir. Il se frotte à la méchanceté des autres.
Dépité, Auggie a du mal s’intégrer. Mais quand les premières ébauches d’une amitié se profilent à l’horizon, le petit garçon goûte à un autre amour que l’amour maternel. Un sentiment grisant !
Wonder est un long-métrage plus que nécessaire qui m’a immédiatement happée.
Stephen Chbosky traite tous ses personnages avec sensibilité et exécute un très joli essai sur la tolérance.
Pour vous dire la vérité, je n’avais pas une envie furieuse de découvrir ce film. J’avais peur de me retrouver devant un truc hyper gnangnan, bourré de poncifs.
Mais Wonder ne tombe dans aucun écueil cucul la praloche. Bien au contraire !
Frais, innovant, coloré, Wonder a des airs de bulle sucrée, qui parfois éclate sous la piqûre de l’intolérance (celle qu’ont les élèves à l’égard d’Auggie).
Wonder est important pour tout le monde.
Pour les enfants qui doivent envisager la différence, pour les parents, qui ne savent pas toujours comment s’y prendre pour épargner leur progéniture, pour nous, pour vous.
Pour tous, vraiment.
Wonder, un très joli casting
Adapté du roman de Raquel Jaramillo, publié en 2012, Wonder s’offre un casting 5 étoiles !
Julia Roberts et Owen Wilson sont les parents d’Auggie et de sa soeur Via (Izabela Vidovic). Des parents protecteurs et très amoureux l’un de l’autre, qui s’occupent énormément de leur petit garçon si spécial… au détriment de leur fille.
C’est Jacob Tremblay qui de son coté, prête ses traits à August. À seulement 11 ans, le petit prodige d’Hollywood s’est déjà illustré dans Room, The Book of Henry, Oppression et Before I Wake.
Un enfant star qui se révèle un peu plus dans chacun de ses rôles. Et il tient probablement ici son plus beau personnage. J’ai été bluffée par la maturité de son jeu. Par sa capacité à apporter de la nuance à Auggie.
De manière générale, le casting rend hommage à l’œuvre initiale de Jaramillo, que je me suis empressée d’acheter et de dévorer en sortant du cinéma.
Auggie et moi
Je me suis immédiatement attachée au personnage d’Auggie. Déjà pour ce qu’il est, à savoir un enfant brillant, pour le message qu’il véhicule, et un peu aussi car je me suis reconnue en lui.
Entendons-nous bien, je n’ai aucune malformation et ne compare pas l’affliction d’Auggie à la mienne, mais j’ai moi aussi souffert, enfant, du regard des autres.
Dotée d’un immense complexe, à savoir la taille DÉMESURÉE de mon nez, j’ai essuyé des années de moqueries.
Persuadée d’être difforme, tant mon tarin suscitait de réactions, j’ai laissé mon ego être piétiné par des élèves en mal d’acharnement.
Entre deux « toucan », et trois « perroquets », les gosses trouvaient toujours plus d’animaux auxquels j’étais censée ressembler.
Résultat, j’ai déclaré un soir à ma mère :
« Offre-moi un nouveau nez pour mes 18 ans ».
Étonnamment, ma mère a répondu que si, lorsque j’atteignais la majorité, j’étais toujours mal dans ma peau, elle se plierait à ma demande.
Mais qu’à son avis tout ça ne serait plus d’actualité, car j’apprendrai à m’aimer comme je suis.
J’étais RAVIE. Et puis les années ont passé, et avec elles se sont envolés les complexes.
J’ai appris à rire des commentaires toujours plus inventifs des autres. En plus, les grands nez sont l’apparats des grands hommes et des grandes femmes, à ce qui paraît. J’essaierai d’honorer cette rumeur.
L’autre jour un type m’a dit, alors que je refusais de lui filer une clope, car il m’en restait 3 :
« Nique ta race avec ton nez de 2 kilomètres ».
J’ai éclaté de rire et l’ai félicité pour sa verve sans précédent.
Alors à celles et ceux qui ont un jour été blessés par le regard des autres, l’histoire tendre d’Auggie fera un bien fou. Et puis à tous les autres aussi.
Wonder a été projeté en avant-première cinémadZ
Les lectrices de madmoiZelle ont eu la chance de découvrir Wonder en avant-première CinémadZ le 12 décembre 2017. Et l’enthousiasme est général. Voyez plutôt :
Décidément, jamais film n’a aussi bien choisi son titre. Car Wonder est merveilleux !
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