— Photo tirée du compte Instagram TAWOV
La Women’s March a eu lieu samedi à Washington D.C. et a fait grand bruit. Cet évènement a été organisé spécifiquement le lendemain de l’investiture du Président Trump, pour manifester en faveur des droits des femmes.
Pour soutenir la marche principale, des Sister Marches (marches sœurs, en français) ont été organisées à travers le monde entier, réunissant en tout plusieurs millions de personnes.
Si tu veux en savoir plus sur l’évènement, tu peux consulter notre article explicatif sur la Women’s March.
La Women’s March a attiré beaucoup, beaucoup de monde…
La Women’s March a compté plusieurs millions de personnes à travers le monde.
Rien qu’aux États-Unis, il y a eu au moins 2,5 millions de manifestant•es (plus d’un million de personnes à Washington d’après les organisateurs, 500 000 à New York, 750 000 à Los Angeles, 275 000 à Chicago, 135 000 à Boston, entre autres), selon cet article du Monde.
Et encore, il ne s’agit que des plus gros rassemblements du pays. À ce nombre, il faut également ajouter toutes les Sister Marches du monde entier, comme à Paris, qui a réuni environ 5 000 personnes, ou à Londres, qui en a comptabilisé 100 000.
Ce serait donc environ 3 millions de personnes qui auraient participé à cette marche pour les droits des femmes, même s’il est difficile d’être plus précis en raison de l’affluence massive de certains évènements.
Voici un aperçu de la marche de Washington, pour te faire une idée de la foule !
Des intervenant•es cool
Difficile de citer toutes les interventions pertinentes qui ont été faites pendant la Marche de Washington, mais à défaut, voici quelques morceaux choisis de discours et punchlines vibrantes !
- Muriel E. Bowser, la « meuf qui est maire de Washington D.C. » (c’est elle qui le dit)
« La meilleure chose que le gouvernement puisse faire pour nous est de nous laisser tranquilles ! »
Ce qui inclut bien évidemment de laisser aussi leurs utérus tranquilles. MEILLEURE. PUNCHLINE. Tu peux revoir toute son intervention (en anglais) sur le Washington Post.
- Scarlett Johansson, l’actrice qui veut se battre pour la santé des femmes
L’actrice a fait un long discours de 8 minutes, dans lequel elle est revenue sur son rapport personnel au Planning Familial, mais qui a également concerné sa mère et sa sœur et pas que pour la contraception, également dans ses actions de prévention, par exemple pour détecter des cancers et des maladies via des contrôles réguliers et des dépistages.
Scarlett Johansson explique aussi n’avoir pas voté pour Trump, mais respecter néanmoins qu’il soit le président élu, et donc la personne la mieux placée pour aider les femmes :
« Je vous [Donald Trump] demande de soutenir toutes les femmes et notre combat pour l’égalité, y compris celui d’être reconnues comme des individus sachant décider nous-mêmes de ce qui est bien et juste pour nos corps, mieux que n’importe quel•le élu•e. »
Elle est également revenue sur le fait que ce qui peut être vu comme une difficulté pour les Américaines, soit en réalité une opportunité de s’impliquer directement et durablement pour les droits des femmes, une opportunité donnée à tout un chacun. Tu peux retrouver son discours sur YouTube (en anglais).
Et ce ne sont que des exemples parmi tou•tes les intervenant•es qui ont participé à l’initiative, parmi lesquel•les se trouvaient aussi Madonna, Alicia Keys ou encore Michael Moore, comme l’explique Les Inrocks.
Instant pipou, Emma Watson a également participé à la marche, accompagnée de sa mère :
Des manifestant•es inspiré•es
Du côté de la foule, les manifestant•es n’étaient pas non plus en mal d’inspiration, et certain•es se sont fendu•es d’affichettes et de pancartes aussi pertinentes qu’impertinentes.
Petit florilège trouvé sur les réseaux sociaux, dont certaines publications ont été relayées sur Buzzfeed et Bored Panda.
« Même merde, siècles différents », dixit des manifestant•es habillé•es comme des suffragettes.
« Quand Voldemort est président, nous avons besoin d’un peuple d’Hermiones. »
« Les femmes ne reculeront pas. »
« C’est si mal que même les introverti•es sont là. »
https://twitter.com/ShannonDowney/status/821926038687154176
Sur le tambour : « Je suis tellement en colère que j’ai brodé ça juste pour pouvoir poignarder quelque chose 3 000 fois ».
https://twitter.com/tea_and_ethos/status/822796535914201088
« Je n’arrive pas à croire que je doive encore manifester contre ce bordel. »
Une belle expérience personnelle
Pour savoir comment la manifestation pouvait avoir été vécue par les manifestant•es, j’ai discuté avec Alix, qui a 32 ans et vit à New York. Elle s’est déplacée spécialement pour l’occasion et a pris un bus jusqu’à Washington D.C. à 3h du matin, samedi.
« Avec des ami•es, on s’est dit « il faut qu’on y aille », avec le climat aux États-Unis en ce moment, et tout ce que Trump a pu dire de xénophobe, de raciste ou de sexiste, ça nous paraissait important.
Surtout que maintenant, il doit nommer les gens qui composeront son cabinet et les personnes qu’il a choisies sont parfois pires, comme son vice-président, qui est anti-avortement et anti-gays.
Il fallait faire entendre notre voix à Trump. D’ailleurs, la marche n’était pas anti-Trump : il s’agissait d’une marche pro-droits de l’homme et pro-droits des femmes. Des millions de personnes parlant d’une même voix ne peuvent pas être ignorées.
– Qu’est-ce que ça fait de se trouver au milieu de cet évènement ?
– C’était intéressant car on était bien plus nombreux•ses que prévu, à tel point que la marche n’a pas pu avoir lieu, il y avait trop de monde. À la place, la foule a envahi le centre-ville de Washington D.C. et c’était très impressionnant.
La police a été très accommodante, elle s’est bien adaptée au nombre de gens, a bloqué les rues quand il fallait pour encadrer l’évènement. Pareil pour les habitant•es. Il y avait une très bonne ambiance, sans violence ni animosité : il n’y a eu aucune arrestation !
J’ai eu des échos de mes ami•es à New York, Los Angeles, Chicago et Saint-Louis et c’était pareil de leur côté : une manifestation cool et très positive. Il n’y a presque pas eu d’« anti-marches » [manifestant•es venant protester contre la manifestation, NDLR].
– Comment tu vis l’implication et la participation du reste du monde à cette manifestation ?
– En général, les Américain•es ont du mal à voir le reste du monde. Ça a donc été une bonne surprise mais ça a aussi créé une connexion avec le reste de la planète. De mon côté, je vois ce mouvement global anti-IVG, anti-immigration et c’est bien de savoir qu’on peut aussi s’unir pour les droits de l’homme, c’est vraiment super.
– Qu’est-ce que la Women’s March a permis d’accomplir à ton avis ?
– Je pense que pour beaucoup de monde, c’était leur première manifestation. Donc ça leur a montré que c’était possible.
Après, les organisateurs de la marche ont envoyé un mail à tou•tes les participant•es en disant que c’était un marathon et pas un sprint, et qu’il fallait continuer à s’impliquer. Ils ont aussi communiqué les coordonnées des élus, en encourageant à les contacter, à leur expliquer pourquoi ils avaient manifesté.
Une journée en soi, ce n’est pas suffisant, mais si on arrive à motiver les gens sur le long terme, là ça peut être bien.
C’est un plaisir d’y avoir été, je ne regrette pas du tout. »
Et toi, tu as été à une des marches ? Tu nous racontes dans les commentaires ?
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