Alors qu’en ces temps de rentrée, le crissement de la craie blanche sur le tableau noir fait à nouveau serrer les dents, la belle Polly est de retour avec White Chalk, un album grinçant aux accents de désespoir. La pochette, austère à souhait, donne le ton : le 8e opus de PJ Harvey, qui sort ce 24 septembre, sonne comme son album le plus noir.
Loin de la vigueur et l’énergie de ses premiers morceaux, Polly Jean Harvey nous livre ici un album calme – mais peu serein. Onze titres, onze mélodies composées au piano sublimées par le chant de l’artiste. Plus mélancolique que jamais, PJ n’hésite pas à pousser sa voix très haut dans les aigus (The Piano). Si l’artiste a troqué sa guitare contre un piano, sa voix, tantôt stridente tantôt grave, n’a rien perdu de ses excentricités doucereuses. Et c’est en cela que réside l’aspect rock de l’album, lequel est de moins en moins évident à déceler depuis l’album Stories From The City, Stories From The Sea (2000). Ainsi, White Chalk semble aboutir l’évolution de l’artiste qui se dessinait depuis sept ans.
De Grow Grow Grow et ses échos à Broken Harp, qui rappelle étrangement l’islandaise Björk, White Chalk apparaît clairement comme ce que l’on appelle une ‘beauté froide’. Mais l’obscurité musicale de l’album ne fait que confirmer l’intensité dramatique qui émane des thèmes abordés tels que le deuil (Before Departure) ou la drogue (When Under Ether). Certes PJ Harvey n’a jamais été un bout-en-train, mais c’est la première fois qu’un album conjugue de A à Z le pessimisme des paroles avec la tristesse des mélodies. Tous les morceaux sont enveloppés par la même atmosphère inquiétante et glacée. Au risque de se ressembler, diront les moins convaincus. L’album s’achève sur des cris de diva suraigus (The Mountain) qui taquinent les tympans et laissent frissonnant.
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Je n'ai pas de sous, mais quand j'en aurai ...