When You’re Strange est officiellement annoncé comme un film sur les Doors, mais il devient vite évident que la pièce maîtresse de ce documentaire reste Jim Morrison, ainsi que son évolution au sein du groupe, placé alors comme décor dans lequel Jim évolue. L’intérêt de l’ensemble reste faible, puisque tout est filmé à la manière d’un documentaire basique, sans grande réflexion. Les images s’enchaînent, parfois sans vraie raison, pour illustrer un semblant de contexte historique le temps que la voix de Johnny Depp nous raconte une anecdote sans images d’archive.
Le fil rouge chronologique permet de mettre de l’ordre dans le fatras d’images qui défile à l’écran, de manière épileptique et désordonnée. Lorsqu’on connait bien les Doors, le film ne nous apprend rien et se contente parfois de survoler des histoires essentielles. La mort de Jim Morrison est donnée dans sa version la plus simple, sans se pencher une seconde de plus sur les théories plus ou moins réalistes. Johnny Depp nous dit alors que Jim Morrison se sentait mal et qu’il est allé prendre un bain, dans lequel il est mort. Pas d’histoire d’overdose d’héroïne dans un night club parisien (théorie la plus plausible) ou de fausse mort orchestrée par Jim lui-même afin de fuir les autorités américaines.
Au moins, la lumière est faite sur l’accusation de comportement indécent lors de ce fameux concert à Miami le 1er Mars 1969. Jim Morrison avait fait mine d’ouvrir son pantalon afin de montrer son sexe au public, après les avoir traités d’esclaves – or, il n’a jamais été prouvé qu’il était allé jusqu’au bout. Et aujourd’hui, ce documentaire innocente en quelque sorte Morrison en penchant plutôt de son côté.
Ceux qui ne connaissent pas les Doors et qui sont intrigués par le personnage de Morrison trouveront sûrement des pistes à explorer avec ce documentaire, qui servira à les mettre sur la voie. Idem pour leur musique, pas une chanson en entier, mais de quoi émoustiller ceux qui ne connaissent pas bien ou qui n’ont plus écouté les Doors depuis longtemps. Il est difficile de se retenir de rentrer les écouter en boucle après ça, histoire de s’imprégner de tout ce qu’on peut entrevoir pendant la séance. Et ceux qui connaissent revivent leurs propres expériences, revisitent leur histoire avec le groupe, leurs premiers souvenirs et on en ressort tout mélancolique, sur un petit nuage.
Planant sans être exaltant, le film se laisse regarder sans effort et se contente de remplir sa petite fonction en rendant hommage au groupe et en racontant son histoire. Loin d’être une réussite absolue, ce n’est cependant ni une perte de temps, ni un fiasco complet et je conseille à tous ceux qui s’intéressent de près ou de loin aux Doors d’aller y faire un tour, et de se laisser porter. Bercée par les Doors depuis ma naissance, quasiment quotidiennement, j’y ai trouvé une belle occasion de fêter ces années en leur compagnie.
Les Commentaires
C'était la belle époque ;D