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Culture

When We Rise, une mini-série qui rappelle que la lutte LGBT flambe encore

When We Rise, la mini-série qui s’inspire des mémoires de Cleve Jones, militant homosexuel des droits LGBT, vient de se terminer. Entre message important et portraits poignants, voici un programme à ne pas rater.

When We Rise, un projet de Gus Van Sant qui lui tient à cœur

When We Rise est le dernier projet en date de Gus Van Sant, en tant que coproducteur.

Le thème de cette mini-série ? Les droits LGBT dans les années 70 et après, défendus par des protagonistes qui ne veulent qu’être reconnus comme des êtres humains.

Facile, du coup, de comprendre le le nom derrière When We Rise : Gus Van Sant est considéré comme l’un des chefs de file du mouvement du New Queer Cinema, défini par les films autour du thème de l’homosexualité au début des années 90.

Je pense notamment à My Own Private Idaho ou Even Cowgirls Can Get The Blues et son plus récent Harvey Milk (qui sera d’ailleurs mentionné par la suite) sur ce thème.

Huit épisodes composent cette mini-série.

Et même si le résultat est mitigé — malgré toute la bonne intention du monde, la production ne s’attarde pas assez longtemps sur chacun des protagonistes pour qu’on ait le temps de s’y attacher— je pense qu’elle mérite d’être mis en avant.

À lire aussi : L’homosexualité à l’adolescence — Témoignages

https://www.youtube.com/watch?v=UwvgMNE9ozg

When We Rise, de la réalité à la fiction

Les faits racontés sont tirés des mémoires de Cleve Jones, When We Rise : My Life In The Movement, et dans le générique de fin, les noms de certains activistes évoqués dans le livre apparaissent comme consultants.

En fait, When We Rise appuie sur un point qui m’a toujours fascinée. Est-ce que faire partie d’une minorité et chercher la visibilité, c’est se montrer activiste ? Est-ce que ça veut dire que les minoritaires silencieux desservent la cause ?

Mais est-ce que militer signifie que je me laisse réduire à cet attribut pour lequel je manifeste ? Et je ne parle pas uniquement des LGBT mais de n’importe quelle minorité.

Ensuite, comme When We Rise s’inscrit dans l’histoire et dans des faits réels, une dimension encore plus forte en ressort. L’importance de prendre position n’est pas minimisée.

Bien entendu, ce n’est pas la seule série à traiter des droits des personnes non-hétérosexuelles et/ou transgenres, mais là où Looking ou The L Word se concentraient sur l’aspect dramatique de la vie quotidienne post-années 2000, on retourne ici au temps où s’assumer représentait plus de risques qu’aujourd’hui.

L’intrication des enjeux politiques et des droits de l’homme, c’est ce que tente de démêler le scénariste Dustin Lance Black (déjà sur Harvey Milk). Il y parvient en restant simple et sobre.

À lire aussi : 20th Century Women, un film lumineux, générationnel et féministe (et mon préféré de l’année)

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Le militantisme de When We Rise en trois points de vue

Comme le dit Cleve Jones dès le début, la question de cette révolution n’est pas de savoir si elle va arriver mais bien quand elle va avoir lieu.

Il deviendra celui qui fera bouger les choses de l’intérieur du gouvernement en ayant conscience qu’il faut faire des compromis dans la vie avant d’atteindre ses buts.

Roma Guy appartient quant à elle à un mouvement de femmes, mais pas vraiment féministe au début. Pourtant, c’est bien cette cause qu’elle va embrasser à bras-le-corps en acceptant petit à petit son homosexualité.

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Emily Skeggs joue le rôle de Roma Guy à ses débuts tandis que Mary-Louise Parker campe l’activiste un peu plus âgée. Ça me dérange un peu car les deux actrices ne dégagent pas du tout la même chose. Elles sont tout aussi bien, mais on dirait juste un autre personnage.

Et enfin, Ken Jones, ancien marin de la guerre du Vietnam, tente quant à lui de naviguer parmi ces eaux troubles.

Autour d’eux, viennent se greffer d’autres personnages qui ont moins le temps d’être approfondis et qu’on oublie peu à peu malgré toutes les bonnes intentions…

Un message important mais une mini-série un peu trop lisse

Le reproche que je ferais à la mini-série, c’est son aspect trop aseptisé, plus digne d’un documentaire que d’une fiction. On parle ici d’une lutte quotidienne et je ne suis pas sûre de réaliser la force de ce combat avec ces épisodes.

Serait-ce le côté grande chaîne de ABC qui empêche tout le potentiel de When We Rise de se révéler ?

C’est fort dommage en tout cas car la mini-série comporte tellement de bonnes idées. Que ce soit la manière dont les personnages se retrouvent et leur terrain d’entente en tant qu’activiste ou tout simplement leur lutte contre le gouvernement, les messages résonnent encore plus fort aujourd’hui.

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Grâce aux années qui passent, et la magnifique musique qui évolue, les sujets que les droits LGBT défendent toujours, vont et viennent. De l’adoption au SIDA, sans oublier la légalité du mariage, tout y est, mais peut-être trop superficiellement.

Et le fait que les destins des protagonistes principaux ne sont que liés sporadiquement n’améliore en rien les choses. Comment s’attacher à des personnages qu’on ne croise que quelques instants ?

Les noms de Mary-Louise Parker, Rachel Griffiths ou encore Michael Kenneth Williams sont au générique. Ces comédien•nes jouent des versions âgées des protagonistes et n’apparaissent donc qu’avec la seconde génération de personnages (à partir de l’épisode 5).

En tout cas, When We Rise vient à point nommé pour rappeler que tout ce combat n’a pas été vain et qu’il faut continuer à protéger ces droits qui ne sont pas du tout inhérents.

À lire aussi : La culture gay et moi, du cliché à la réalité


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