Gaby fait partie de l’équipe BuzzFeed et apparaît dans de nombreuses vidéos de leurs différentes chaînes : elle y raconte les inconvénients à être bisexuelle dans une bande d’ami-e-s pas très délicat-e-s, elle regarde un porno avec sa meilleure amie et essaye le maquillage des boobs. C’est une personne très drôle et passionnante mais Internet est un monde cruel dans lequel elle se heurte à des commentaires pas toujours tendres.
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L’insulte que Gaby reçoit le plus, c’est le mot « slut ». Pour mieux comprendre les raisons pour lesquelles elle se fait traiter de salope aussi régulièrement, la jeune femme a entamé une enquête afin de comprendre ce qu’est une salope, ou du moins aux yeux des auteurs de ces commentaires. Bien que l’idée première de cette vidéo est de définir, très ironiquement, si elle est une salope ou non, il s’agit en réalité de trouver les origines du slut-shaming
sur Internet.
Tout d’abord, les gens interrogés dans la rue basent le terme de « salope » sur l’activité sexuelle, jugée trop importante, d’une femme — sans pour autant oser traiter Gaby de salope, les yeux dans les yeux. Pourtant ils ne connaissent rien à sa vie personnelle, et s’ils en savaient plus, ils l’insulteraient peut-être, par le biais d’un clavier ! La jeune femme a ensuite demandé à des personnes de dessiner une salope. L’idée reste la même pour presque tous les interrogés (à l’exception d’une femme qui n’utilise pas ce mot) : « Elle attend une bite ».
Gaby a également rencontré Emily Lindin, la fondatrice du « unslut project », une initiative visant à lutter contre le slut-shaming et le harcèlement dans les universités américaines. Elle définit quant à elle le slut-shaming comme « le fait de considérer qu’une fille ou une femme devrait se sentir coupable ou inférieure selon son comportement sexuel, réel ou perçu ». L’idée de perception est très importante et mène Gaby à interviewer une dernière personne, qu’elle considère comme une des plus concernées par la question, voire la source du « problème » : sa mère.
Loin de traiter sa fille de salope, la mère de Gaby parle automatiquement de la confiance en elle que sa fille dégage, sa capacité à parler de tout, d’en parler haut et fort et d’assumer ses paroles et ses actes. Elle soulève ainsi une idée non évoquée jusque là : et si une femme libre, qui assume ce qu’elle dit, était automatiquement une salope ? Être libre sexuellement et en parler semble presque secondaire, même si la mère de Gaby remercie sa fille de lui avoir ouvert les yeux sur beaucoup de points.
J’adresse un énorme big up à Gaby pour sa conclusion à cette vidéo instructive et nécessaire :
« Ma conclusion c’est plutôt : et alors ? Et si j’étais une salope ? C’est pas grave. Je suis moi, je suis en paix avec moi-même, je suis heureuse et ça ne regarde personne. Et si j’en suis une, ah d’accord, ce n’est pas un problème. »
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