Je n’ai aucun talent pour le chant, au grand dam de ma mère qui aurait bien voulu que je dégage Mariah Carey d’un revers de fesse pour occuper le stade de France à sa place.
Mais j’aime toujours faire croire en soirée, à qui veut bien l’entendre, que je suis chanteuse lyrique (ou dresseuse de phoques, mais les gens mordent moins à l’hameçon).
Le morceau que je préfère infliger à mes congénères est probablement Maria, tiré de la comédie musicale West Side Story.
En l’entamant ce matin pour le déplaisir de mes délicieuses collègues, j’ai décidé de faire de ce film un classique de la semaine.
C’est parti !
West Side Story, de quoi ça parle ?
Dans les bas quartiers de New York, deux clans s’affrontent. D’un côté les Sharks, menés par Bernardo, de l’autre les Jets emmenés par Riff. Leur vie est rythmée par les querelles, la danse, et les amours.
Sauf que justement, une de ses amours va causer un déséquilibre au seins des clans ennemis… Tony, des Jets, s’éprend de Maria, la sœur de Bernardo.
Une idylle qui, comme tu t’en doutes, vire au drame sitôt que la nouvelle se répand.
West Side Story s’inspire de Shakespeare
Peut-être auras tu remarqué quelques similitudes entre le pitch de cette comédie musicale et Roméo et Juliette ? C’est bien ce que voulait le créateur de West Side Story !
En 1949, celui-ci réfléchit à une version moderne de l’histoire d’amour déchue, et veut au départ faire s’opposer deux gangs : l’un composé de juifs, l’autre d’Irlandais catholiques.
Finalement, il laisse tomber la religion et se concentre sur une problématique d’immigration en opposant des Portoricains à des Américains blancs.
West Side Story, un spectacle bien avant le film
Contrairement à ce que pensent nombre d’amoureux du film, ce n’est pas lui qui a inspiré une pièce de théâtre mais bien l’inverse.
West Side Story est à l’origine une pièce montée à Broadway, qui a débuté le 26 septembre 1957.
Pendant près de trois ans, le spectacle a connu un succès sans précédent, donnant envie aux producteurs de la Mirisch Company d’en faire un film.
C’est Robert Wise qui se voit confier le projet, et le mène à bien jusqu’à créer ce qui est, d’un commun accord aujourd’hui, qualifié de chef-d’œuvre.
Robert Wise co-signe West Side Story
Si tu es une amatrice du film, tu auras pu remarquer que deux artistes sont crédités comme réalisateurs.
Le premier en charge de la mise en scène est Robert Wise ; quant au second, Jerome Robbins, il s’est occupé des séquences dansées et chantées d’I Feel Pretty, America et Cool
.
Deux cinéastes qui ont su travailler de concert pour livrer le meilleur travail possible !
West Side Story, auréolé de récompenses
En tout, la comédie musicale a remporté quelques 10 Oscars, dont Meilleur Second Rôle masculin, Meilleur Second Rôle féminin, Meilleure Lumière, Meilleurs Costumes, Meilleur Réalisation, Meilleure Musique, Meilleur Film, Meilleur Décor, et Meilleur Son.
Une vraie pluie de statuettes dorées qui ont valu au film de se pénétrer immédiatement le Panthéon des œuvres cultes.
Les acteurs de West Side Story ne chantent pas vraiment
D’apprendre ça, mon cœur se brise : un bonne partie des comédiens du film n’ont pas donné eux-mêmes de leur voix et ont en fait été doublés…
Ce ne sont donc pas eux qui chantent, dans la plupart des scènes.
Par exemple, Richard Beymer a été doublé par Jimmy Bryant et Natalie Wood par Marni Nixon.
Tristesse et déception !
Un film charnière dans l’histoire des comédies musicales
Jusqu’alors, les comédies musicales étaient très axées feel-good et bons sentiments.
West Side Story est la première comédie musicale américaine estampillée « drame », qui vient défaire un peu le côté parfait et lisse des États-Unis.
Pour la première fois, on ose taper là ou ça fait mal. Le traitement des immigrés est remis en question, tout comme l’intolérance de certains Américains.
Plus qu’une simple comédie musicale, West Side Story devient donc un film social et important.
Personnellement, c’est la comédie musicale que j’ai vue le plus avec Les Parapluies de Cherbourg, que je conseille d’ailleurs mille fois si tu es fan des comédies musicales où tout le monde va mal.
Le drame c’est mon dada… alors si toi aussi tu kiffes en souper, voilà pourquoi tu devrais voir le film de Jacques Demy.
Les parapluies de Cherbourg, un chef-d’œuvre ultime
C’était mon premier Jacques Demy. Et c’était surtout le début d’une belle histoire d’amour. Ma plus longue relation, à vraie dire. Car je n’ai cessé de l’aimer depuis.
Les Parapluies de Cherbourg a été salué par la critique et par le public lors de sa sortie en 1964. Il a même remporté la Palme d’Or et s’est ainsi fait pour toujours une place dans le coeur immense mais impitoyable du cinéma.
Moi, sur mon canapé, j’étais séduite par les notes, les images, les voix, les couleurs. J’ai aimé que l’on me raconte l’amour, le grand, celui dont on ne guérit pas.
Et est-ce qu’on peut parler de cette scène ?
N’est-elle pas la PLUS DÉPRIMANTE mais aussi la plus jolie des comédies musicales françaises ?
- Les Parapluies de Cherbourg, de quoi ça parle ?
En novembre 1957, à Cherbourg, Geneviève et sa mère Madame Emery tiennent une boutique de parapluies.
Geneviève est amoureuse de Guy, un garagiste. Mais il doit partir faire la guerre dAlgérie. Geneviève tombe enceinte et, poussée par sa mère, finit par céder à la demande en mariage de Roland, un riche bijoutier…
Les Parapluies de Cherbourg, c’est l’histoire d’un amour résigné, qui s’inscrit parfaitement dans son époque.
N’hésite pas lui jeter un coup d’œil, je suis sûre qu’il saura te séduire !
Voilà ma bonne dame, j’ai fait d’une pierre deux coups et tu as désormais plusieurs merveilles à regarder ce soir, en t’aérant l’escalope devant le ventilateur.
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Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
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