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Culture

Les webdocumentaires, une nouvelle façon de s’informer

Lady Dylan vous présente aujourd’hui les webdocumentaires, un moyen ludique de présenter l’information !

Avant, pour regarder un documentaire, on se plantait devant sa télé. Aujourd’hui, plus besoin : on a Arte+7 pour tout revoir sur Internet, et surtout on a les webdocs !

Contraction de « web » et de « documentaire », les webdocs mélangent du texte, du son et de l’image pour des expériences interactives. Au lieu de rester passif en attendant que le monde se déverse de lui-même dans vos yeux (attitude certes tout à fait respectable), vous allez pouvoir explorer de vous-même un univers virtuel. L’occasion de casser la narration linéaire, de partir un peu dans tous les sens, d’autant plus quand les créateurs ont soigné leur projet.

Nous allons découvrir quelques-uns des webdocumentaires qui ont marqué le genre. Quelques conseils : mettez le son, voire même un casque sur la tête pour une immersion maximale, et n’hésitez pas à cliquer partout, surtout si vous ne comprenez pas comment ça marche !

What’s up webdoc ? : le méta

What’s up webdoc ? n’est certainement pas le webdocumentaire le plus développé, mais il est intéressant si on s’intéresse au sujet : c’est un webdoc… sur les webdocs ! Vous y trouverez divers témoignages de journalistes, photographes, réalisateurs… expliquant leur vision de ce média.

Parmi les thèmes évoqués : l’interactivité, l’audience, les financements, la diffusion, la mobilité… autant de questions que posent ces « nouvelles façons de raconter des histoires ».

Créé par cinq étudiants pour leur licence pro Concepteur réalisateur audiovisuel, What’s up webdoc est diffusé sur Rue89.

La cité des mortes : le précurseur

Ciudad Juárèz est une ville du Mexique, près de la frontière avec les États-Unis. On l’appelle « la cité des mortes » à cause de son taux incroyable de féminicides — près de 400 femmes assassinées et 500 disparues depuis 1993. C’est aussi le titre d’un webdocumentaire sur le sujet créé par deux journalistes, Jean-Christophe Rampal et Marc Fernandez.

De leurs deux ans d’enquête, les reporters ont tiré un livre et un documentaire de 52 minutes (tous deux nommés La ville qui tue les femmes). Pour approfondir leur travail, ils ont créé La cité des mortes, où vous pouvez explorer leurs découvertes.

LacitedesmortesLa partie « photos » du site

Sur le site, vous pourrez trouver une carte interactive de la ville qui en présente les lieux importants, une radio où témoignent différents acteurs du lieu, une télévision avec des vidéos (un peu faibles), des images, des fiches signalétiques des « personnages » et du matériel pour aller plus loin.

Créé en 2005, La cité des mortes est l’un des premiers webdocumentaires français. En 2006 il a reçu le Clic d’or, catégorie Mobiliser.

Prison Valley : le cultissime

Prison Valley a fait beaucoup de bruit à sa sortie en 2010 ; Rue89 le qualifiait alors « d’objet le plus mature d’un genre qui se cherche encore

». Ce webdoc est un voyage immersif dans le comté de Fremont et ses 13 prisons pour 36 000 habitants.

Le titre du documentaire est réellement le surnom de cette zone, où toute l’économie repose sur le système carcéral. À Cañon City, qui concentre douze des prisons, un habitant sur 5 est un détenu.

Le webdoc s’organise comme un road-movie sur les traces des journalistes, qui racontent d’ailleurs leur aventure à la première personne. On rencontre petit à petit les personnages sur une trame linéaire mais il y a aussi d’autres documents, que l’on débloque au fur et à mesure comme dans un jeu vidéo et que l’on peut consulter quand l’on veut : nouveaux témoignages, statistiques, photos…

L’autre aspect novateur, même s’il aurait pu être plus développé, est le social : les participants peuvent dialoguer entre eux ou avec les « personnages » du film. Sur les forums de débat, généraux ou liés à certains chapitres, on trouve beaucoup de réactions choquées par ce qu’elles découvrent dans ce portrait sans fard du système carcéral. Il existe également un chat, mais il est aujourd’hui quasiment à l’abandon.

Prison Valley a été réalisé par Philippe Brault, David Dufresne et Upian production – des développeurs à la pointe du webdocumentaire. Il était accompagné d’un documentaire télé, d’une application iPhone et d’un livre. Il a également été le premier lauréat du World Press Photo Multimedia.

Alma, une enfant de la violence : le choc

Si La cité des mortes raconte déjà une réalité cruelle, il faut avoir le cœur bien accroché pour regarder Alma, une enfant de la violence. La narratrice, qui donne son nom au documentaire, a appartenu cinq ans durant à l’un des gangs les plus violents du Guatemala. Le jour où elle a voulu en sortir, ses compagnons ont tenté de la tuer.

Alma raconte pendant 40 minutes ses actes de cette époque, les épreuves qu’elle a traversées et les meurtres auxquels elle a participé. En l’écoutant, le spectateur peut consulter des photos, des dessins, des vidéos. Le site propose également des modules pour contextualiser le récit, comme l’histoire du Guatemala ou des statistiques sur la violence (18 meurtres par jour, 98% des crimes impunis).

Alma… est un webdocumentaire de Miquel Dewever-Plana, Isabelle Fougère et à nouveau Upian. Comme Prison Valley il a été produit par Arte, et accompagné d’un documentaire télévisé, d’applications tablette et mobile, d’une exposition et de deux livres.

Fort McMoney : le ludique

Fort McMoney est le dernier-né de David Dufresne, créateur de Prison Valley. Il nous emmène cette fois à Fort McMurray, au Canada. La ville a connu un boom économique grâce à l’exploitation des sables bitumineux de la région, dont on tire du pétrole. L’arrêter serait un suicide économique, continuer un suicide écologique.

Comme pour Prison Valley, on est immergé-e-s dans la ville, mais cette fois le documentaire est doublé d’un jeu — on est à la limite entre le webdoc et le serious game. Les joueurs sont invités à se faire leur opinion grâce (entre autres) aux 55 interviews puis à débattre et prendre des décisions qui vont modeler la ville.

http://youtu.be/CNxMeKlo9xQ

Trois parties de quatre semaines ont été prévues ; la dernière a commencé il y a quelques jours mais vous pouvez toujours l’intégrer. Pendant la première, la ville a été transfigurée, la production de barils de pétroles a chuté et le taux de chômage a grimpé, tandis que les appartements dont les prix flambaient jusqu’alors revenaient à un prix abordable.

Comme tous les webdocumentaires, mais plus encore grâce à son aspect ludique, le point fort de Fort McMoney est l’engagement qu’il provoque chez ses lecteurs. Le point faible est clairement technique avec un nombre de bugs important et une résolution exigeante (accéder au jeu sous Linux est un parcours du combattant).

Avez-vous déjà consulté un webdoc ? Est-ce que ce format vous attire plus que les documentaires traditionnels ?


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Les Commentaires

1
Avatar de Venom
1 mars 2014 à 00h03
Venom
Pour celles qui s'intéressent à l'actualité internationale, il y a d'excellents webdocs sur le site de Courrier International.
No es una crisis sur la crise espagnole et le mouvement des indignés, un autre à propos des aspirations des jeunes Egyptiens pour leur pays, Photo de classe sur la diversité à l'école etc.
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