Il faut le voir pour le croire. Toutes ces femmes, de tous âges, venues écouter, rencontrer « les artisanes du commun » : huit modèles sélectionnés par l’association W(e) Talk qui se succèdent à la tribune pour parler d’elles, de leurs parcours, de leurs engagements, de leurs actions diverses.
Prendre la parole n’est pas naturel, parler de soi encore moins.
W(e) Talk, c’est un peu des Ted Talks, sauf que celles qui s’expriment ne semblent pas avoir conscience d’avoir mené une révolution. Elles ont tout des femmes ordinaires, c’est-à-dire des individus ayant été éduqués « en tant que femmes » dans une société qui traite différemment les hommes et les femmes.
De ce fait, prendre la parole devant une foule n’est pas naturel pour elles, parler d’elles leur semble une immodestie insupportable, et surtout, il faudrait presque les convaincre que si, leur parcours est intéressant à écouter.
Ces artisanes du commun font des merveilles à partir de rien
Elles se sentent ordinaires, peut-être aussi parce que pour accomplir ce qu’elles accomplissent, ou tout simplement suivre les voies qu’elles se choisissent, elles sont passées au travers d’obstacles qui en auraient arrêté plus d’une. À les entendre, c’était juste un peu de brume. Elles ne voyaient pas trop où elles mettaient les pieds, alors elles y sont allées pas à pas, presque à tâtons, sans présomption.
Refuser la fatalité, et construire sa vie comme un projet.
L’air de rien, elles ont gravi des montagnes. Depuis la scène de W(e) Talk, elles racontent le chemin qu’elles ont parcouru.
Dans la salle, on écoute, émues, touchées, inspirées, admiratives, et l’on se demande à quoi ça tient, de changer le monde : à un coup de gueule, à un coup de stress, à un échec, à un drame, à un ras-le-bol… à un déclic qui te fait refuser le « C’est la vie » comme une fatalité, et te pousse à construire TA vie comme un projet.
Oui, à « changer le monde », écoutez. Employons les bons mots. Ça commence chacun•e à notre échelle, forcément. Pour elles, ça débutait aussi souvent par résoudre un problème concret : un problème de santé, un problème professionnel, un problème de bien-être, de société, un problème de construction d’un modèle réduit d’éolienne au lycée…. eh ouais !
Pourquoi ça fout les poils ?
Leurs interventions ont été touchantes. Pas touchantes «
Oh c’est mignon » comme un bébé koala, touchantes comme « Woah, j’en ai les larmes aux yeux ».
C’est fou d’avoir envie de pleurer en écoutant deux jeunes de dix-sept ans te raconter qu’elles ont fini par monter une association pour la promotion de l’apprentissage du code à destination des filles. C’est touchant, de les entendre s’excuser d’être « un peu stressées » à l’idée de s’exprimer devant une salle comble, elles qui ont donné un cours de code au Président de la République.
L’air de rien, je vous dis.
Il y avait aussi Hawa N’Dongo, dont le slam Ma génération lui a valu une standing ovation, excusez du peu. Prendre la parole, donner de la voix, et la donner à d’autres qui ne l’ont pas ou pas assez, c’est le début d’un mouvement.
Elles m’inspirent, ces femmes de W(e) Talk, parce qu‘elles démontrent sans y paraître qu’il est possible de changer le monde sans prendre les armes, sans violence. Au contraire. Celles qui subissent ou ont subi la violence ont commencé par ne pas la retourner contre les autres.
Revivez W(e) Talk en audio !
W(e) Talk 2016, j’y étais. Comme en 2015 pour Elles réinventent le(ur) monde et en 2014 pour Ne pas faire siennes les limitations des autres. J’ai laissé traîner un micro pour capter l’intégralité des conférences de la journée, ouverte par Jehan Lazrak-Toub et Alix Heuer, de l’association W(e) Talk.
Puis, tour à tour, les ambassadrices se sont succédées à la tribune pour présenter chacune l’un des modèles féminins sélectionnés pour l’édition 2016.
Ré-écoutez l’intégralité des interventions de W(e) Talk 2016 !
Rendez-vous sur SoundClound et sur les podcasts de madmoiZelle pour réécouter l’intégralité des prises de parole de la journée. Pour plus de confort, on vous a compilé toutes les interventions dans une playlist : il suffit de la lancer, puis de se laisser inspirer !
W(e) Talk est un événement vivant, alors il manque forcément les images, les couleurs et toutes les interventions « physiques » : les danses, les invitations au contact, au mouvement, à la relaxation et à la méditation.
Ce n’est donc qu’une partie de W(e) Talk 2016 dans laquelle vous pouvez vous immerger grâce à notre playlist ! Pour en savoir plus sur les intervenantes, rendez-vous sur le site de W(e) Talk pour découvrir les biographies des ambassadrices et des modèles féminins !
À la fin de la journée, j’ai interviewé quelques madmoiZelles sur leur ressenti. C’est encore elles qui parlent le mieux de « l’effet W(e) Talk » depuis le public !
Quant à moi, j’ai eu l’insigne honneur d’être l’une des ambassadrices de cette édition 2016 et de présenter la fantastique taulière de Paye Ta Shnek : Anaïs Bourdet ! On s’était rencontrées la veille pour préparer notre intervention, mais aussi pour discuter féminisme et militantisme au cours d’une interview canapé !
Et si vous voulez voir nos bonnes bouilles, rendez-vous sur la page Facebook de W(e) Talk.
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Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.
Les Commentaires
(par contre il y a une petite coquille dans l'article, le verbe 'succéder' ne s'accorde jamais (vb transitif indirect) donc c'est elles "se sont succédé" ^^)