Aujourd’hui, on parle bande dessinée avec Watertown de Götting chez Casterman, un polar surprenant qui manipulera ton cerveau malgré toi.
Philip Whiting est un « monsieur tout-le-monde » menant une vie des plus routinières avec son travail dans les assurances et ses week-ends à la pêche. Son quotidien est ébranlé le jour où Maggie Laegger, vendeuse à la boutique de muffins, disparaît mystérieusement à la suite de la mort de son patron. Philip la retrouve deux ans plus tard dans une autre ville et sous une autre identité… mais elle feint de ne pas le reconnaître.
Il décide alors d’éclaircir le mystère et de mener l’enquête lui-même afin de comprendre ce qui s’est réellement passé deux ans auparavant.
« Monsieur tout le monde » mène l’enquête
Watertown est un polar très efficace, tout d’abord grâce à son personnage principal. Philip Whiting n’est pas ce qu’on peut appeler un homme charismatique, il n’a pas de talent particulier… bref, il n’a rien d’un Benedict Cumberbatch dans Sherlock. De fait, cet individu lambda pourrait être n’importe lequel d’entre nous (sauf si vous êtes quelqu’un d’extraordinaire, bien entendu) ayant un minimum de jugeote et de soif d’énigmes, un peu comme pour un escape game
!
Grâce à ce procédé d’identification, le scénario nous délivre tranquillement, un à un, les éléments pour tenter de reconstituer le puzzle de la fuite de Maggie Laegger. Très vite, l’envie de spéculer sur ce qui s’est passé vient nous titiller. La bande dessinée réussit à impliquer le lecteur et à lui retourner le cerveau dans tous les sens. Jusqu’au dénouement final, lequel, je vous l’assure, ne vous laissera pas indifférent•e•s.
Back to the sixties !
L’univers visuel de la bande dessinée est aussi remarquable, avec son côté vintage qui convient parfaitement aux années 60 dans lesquelles l’intrigue se déroule. La palette de couleurs, dans les tons bleu-gris et jaune, plonge dans une atmosphère mélancolique. Un aspect déjà souligné par la structure même de la bande dessinée, qui privilégie les gros plans ponctuels sur les différents personnages de l’histoire pour être au plus près de leurs émotions… rarement enjouées.
Pour l’anecdote, le dessinateur Jean-Claude Götting est quelqu’un que vous connaissez bien, puisqu’il est l’homme derrière les premières couvertures d’Harry Potter !
Tu te souviens ?
Pour résumer, Watertown est une bande dessinée dans laquelle un homme cherche à donner un sens à sa vie malgré la monotonie de son quotidien. Le livre parvient à allier avec succès un sens certain du climax à une ambiance mélancolique, pour un résultat entre thriller et chronique sociale, qui interroge avec subtilité les ardeurs de l’imagination…
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