Réalisé par Andrew Stanton (Le monde de Nemo, c’est lui), le petit robot qui ne paie pas de mine et sa copine high-tech Eve m’ont séduit avant même la sortie de leur film : j’avais déjà les PEZ à leur effigie (euh sinon j’ai bientôt 20 ans).
Amatrice de ce genre, le film d’animation, j’étais pourtant un peu dubitative en entrant dans la salle. Après avoir vu Kung Fu Panda (non je ne squatte pas toutes les séances d’UGC Family, je fais plaisir à mon petit cousin… bon je me fais plaisir aussi hein), j’étais assez déçue : disons-le, je me suis carrément fait chier à plusieurs moments, les quelques gags – qui arrivent au moment où on s’y attend – font sourire mais les critiques positives du film ne sont méritées, à mon humble avis, qu’à la qualité du graphisme made by Dreamworks.
Bref, après avoir prié en douze langues pour que les quatre marmots devant moi ne se mettent pas à pleurer et crier pendant le film, la lumière s’éteint enfin.
Une histoire d’amour et de fraternité pour les petits
Le film s’ouvre sur un chaos : un monde déserté par tous (pour une espèce de station balnéaire dans l’espace, plutôt attrayante au premier abord) – le nôtre en fait, dans quelques centaines d’années. Des ordures jonchent le sol, d’autres déchets sont proprement alignés pour former des immeubles, et au milieu de tout ça, un petit machin, là, fait de la musique. C’est Wall-E (accompagné de son ami le cafard – c’est ça la magie Disney, rendre adorable un cafard) qui travaille et rentre sagement à la maison-container, y range ses petites trouvailles (Rubik’s Cube, ampoule, fourchette) et rêve à l’amour en s’endormant, rétracté en cube.
D’ailleurs, l’amour, il le rencontre bientôt en la "personne" d’Eve, jolie sonde blanche, envoyée pour explorer la Terre. On assiste avec un regard affectueux aux prémices de leur histoire d’amour, avec inquiétude quand l’un est malade/capturé/recherché/agonisant et émotion quand les deux robots réalisent enfin qu’il s’aiment, mais n’osent rien (bah voyons, ça me ferait presque chialer, ça).
Une critique pointue et subtile de l’Amérique, et plus généralement de notre monde
La pollution ayant rendue la vie impossible sur Terre, les habitants de notre planète ont été conviés par le sourire ultra-bright-qui-cache-quelque-chose du créateur de la première ville dans l’espace à le rejoindre. Le concept est simple : glander les doigts de pied en éventail au bord de la piscine, le temps que Wall-E nettoie la Terre, seul. Tout a été créé pour leur faciliter la vie.
Seulement voilà, le mieux est l’ennemi du bien et les Terriens expatriés en font la douloureuse expérience ici : leur bulle dans l’espace n’est en fait qu’une piètre reproduction de notre planète et exacerbe au passage les vices de notre monde. A force de se déplacer sur des fauteuils mobiles, les Hommes ont perdu la faculté de marcher. Ils mangent n’importe quoi et n’importe quand, sont servis sur un claquement de doigt. Résultat : ils sont tous obèses. La publicité est omniprésente et les rares merveilles – une vue imprenable sur le ciel et les étoiles notamment – deviennent invisibles, dissimulées par des panneaux lumineux implantés partout. Ca te rappelle pas quelque chose ?
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