À l’occasion de la journée mondiale des livres et du droit d’auteur, redécouvre cette excellente bande dessinée de vulgarisation qui permet de mieux comprendre le fonctionnement et les enjeux du droit d’auteur !
Le 22 juin 2016
La Petite Bédéthèque des savoirs est une collection de bandes dessinées éditée par Le Lombard, qui brasse des sujets remarquables par leur éclectisme.
Douze tomes sont déjà parus, abordant des thèmes comme le tatouage, le féminisme, le minimalisme, le hasard, le metal ou encore les requins : il y en a pour tous les goûts !
La forme est plutôt sympathique, puisque ce sont des documentaires sous forme de bandes dessinées. Ils sont rédigés par des spécialistes dans leurs domaines, et les illustrations sont signées par des noms qui se sont fait leur petite place dans le monde de la BD comme Marion Montaigne (Tu mourras moins bête), Alfred, Hervé Bourhis ou encore Thomas Mathieu (à l’origine de Projet crocodiles).
La Petite Bédéthèque des savoirs se penche sur le droit d’auteur
Le tome dont je vais vous parler plus précisément aujourd’hui est consacré au droit d’auteur.
Il est écrit par Emmanuel Pierrat, avocat au barreau et spécialiste du droit d’auteur (forcément), de l’édition et de l’image. En plus de ça, il est romancier, éditeur et chroniqueur juridique… bref, un homme bien renseigné et bien occupé.
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L’illustrateur, Fabrice Neaud, s’est notamment fait connaître dans les années 90 en publiant Journal, un récit autobiographique dans lequel il questionnait déjà le droit à l’image à travers la représentation de sa propre vie privée. Pénélope Bagieu en avait d’ailleurs réalisé une chronique sur madmoiZelle !
Les deux individus semblaient donc faits pour travailler ensemble autour de la problématique du droit d’auteur ! La bande dessinée a l’ambition de vulgariser non seulement le droit pur mais aussi l’histoire de la propriété intellectuelle. Sa lecture va donc demander un peu d’attention et d’application !
Le droit d’auteur en question à l’ère d’Internet
Le questionnement autour du droit d’auteur est essentiel à une époque où Internet remet en question la notion de propriété intellectuelle.
Mais le questionnement autour du droit d’auteur est particulièrement pertinent et essentiel à une époque où Internet remet en question la notion de propriété intellectuelle, en rendant très facilement accessibles les connaissances et la culture pour le plus grand nombre — pour le meilleur comme pour le pire.
La bande dessinée met en perspective le droit d’auteur, ses dérivés, ce qu’il englobe et ce qu’il n’englobe pas. En résumé, on comprend et on découvre beaucoup de choses !
On prend par exemple connaissance des différents domaines concernés par le droit d’auteur comme l’architecture, la typographie, les tatouages ou même les… pliages de serviettes ! La bande dessinée évoque aussi les cas complexes relatifs au droit d’auteur. En photographie, le copyright revient à celui ou celle qui prend la photo : quid du selfie du singe ?
©Le singe
On en apprend aussi beaucoup sur la contrefaçon, le
creative common, la parodie, dans un juste dosage entre information pure et anecdote sympa !
Le droit d’auteur expliqué en dessins, ça donne quoi ?
Le travail de vulgarisation est donc effectué de concert entre l’auteur et le dessinateur, et chacun instruit à sa manière.
Pour réussir à faire passer les notions complexes et apporter de la légèreté à la bande dessinée, Fabrice Neaud a recours à tout un tas de dessins métaphoriques et allégoriques, et ne se prive pas de quelques clins d’œil aux Quatre Fantastiques, à Tintin, et autre Venus de Milo.
Ils apportent ainsi leur part de sens et permettent un autre niveau de lecture par l’image. Le travail de vulgarisation est donc effectué de concert entre l’auteur et le dessinateur, et chacun instruit à sa manière.
On dénote aussi un engagement notable au sein de la bande dessinée, où le discours est orienté en faveur des créateur•trices — notamment dans l’avant-propos du livre —, ce qui n’est pas un luxe quand on connaît les injustices vécues par exemple par les auteur•es jeunesse et de bandes dessinées, dont les droits d’auteur sont inférieurs à ceux des auteur•es de littérature générale.
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La bande dessinée s’empare de cette démarche à sa manière en faisant de sa forme un outil qui participe à la compréhension et la mise en valeur du fond.
Pour finir, cette collection serait une forme de réponse à la vague de vulgarisation scientifique qui sévit sur YouTube. La bande dessinée s’empare de cette démarche à sa manière, en faisant de sa forme (le dessin, sa spécificité) un outil qui participe à la compréhension et la mise en valeur du fond (les informations et la réflexion). C’est intelligent, précis, et ludique !
Les livres sont petits (13.9 x 19.6 cm), les couvertures cartonnées et leurs visuels particulièrement réussis. La collection a du coup un petit côté luxueux, le prix n’est pas exorbitant (10 euros), et elle est donc accessible à tous•tes les curieux•ses.
Bref, de mon côté, je ne dirai pas non si on me proposait d’avoir tous les tomes de la collection, comme ça je leur consacrerais toute une étagère chez moi !
Pour te procurer le livre, direction Place des libraires, Amazon ou la Fnac !
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Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.
Les Commentaires
J'ai vraiment hâte de lire ce que ça donne. Je traite des dossiers de droits d'auteur (principalement sur les photographies) tous les jours et un bouquin sur le sujet en BD... alors là ça me change de mes Codes !
Je rejoins également @Saiwen , pas de copyright chez nous, le copyright est le système anglo-saxon.
Notre système français est l'un des plus protecteurs au monde des auteurs... mine de rien, c'est pas mal d'en avoir conscience