Cet été, je suis partie me faire un petit tour d’Écosse de quarante jours, avec pour seule compagnie Georges, mon sac de rando. Quarante jours pour découvrir le pays de Rebelle et me faire un bronzage unique, y a pas à dire, ça me branchait vachement. Encore plus quand j’ai trouvé le moyen de m’y rendre sans trop serrer ma ceinture avec un véritable but de voyage : la fondation Zellidja.
Zellidja, c’est quoi ?
« Donner aux jeunes le moyen de compléter leurs études par des connaissances qu’ils n’ont pas acquises dans les établissements scolaires et n’acquerront pas davantage dans les grandes écoles ou en faculté »
— Jean Walter, créateur de la fondation Zellidja
Zellidja, c’est une fondation qui, tous les ans et grâce à de multiples dons, accorde à près de trois cents jeunes francophones ayant entre 16 et 20 ans la possibilité de voyager en solitaire, n’importe où dans le monde, pendant un mois ou plus. Le principe et la démarche sont relativement simples. Il faut…
- Déterminer le(s) pays où tu veux te rendre.
Le choix est aussi vaste qu’il y a de pays, c’est vraiment comme tu en as envie ! Tu peux aussi décider de voyager entre plusieurs contrée, tant que tu peux t’y rendre dans les créneaux de ton calendrier. Pour rassurer les plus frileu-x-ses : j’ai rencontré des filles qui étaient parties (seules, donc) à 16 ans en Israël, ou vers d’autres destinations qui peuvent paraître un peu « sensibles », et tout le monde est rentré sain et sauf. Le tout est de savoir si on se sent de le faire, de bien préparer son voyage et se renseigner à fond.
Oui, bon, OK, la Corée du Nord ça serait un poil compliqué.
- Trouver une problématique, un sujet, qui te servira de fil conducteur.
Pendant le voyage, il faut tenir deux carnets à jour (surtout pour t’aider à ton retour, en fait) : un carnet de bord qui recense tes activités, destinations, rencontres et découvertes, jour par jour, et un carnet de comptes. Il témoigne de chaque achat effectué, surtout pour montrer que tu n’as pas utilisé la bourse pour te faire un mois de shopping à Londres (même si je suis prenante, si quelqu’un propose !).
Tu peux trouver de nombreux exemples sur le blog regroupant les contacts des précédents boursiers, suivant les destinations de leur projet. Par exemple, pour le Royaume-Uni, depuis 2007, on peut voir qu’il y a de tous les genres, et chacun-e a trouvé son bonheur (bien que je ne comprenne pas trop ceux qui ont choisi d’enquêter sur la bouffe là-bas, il y a des limites physiques à un moment…) (oui, bon, ok, c’est un cliché).
- Déterminer le montant de la bourse que tu vas demander.
Le maximum est de 900€. Tout dépend de ce que tu peux apporter à côté (économies, trouver un boulot pendant le voyage, bourse régionale…), de ta destination et du temps passé en voyage. Certain-e-s dépensent beaucoup en billet d’avion pour l’autre bout du monde, puis beaucoup moins en nourriture et transport, tandis que d’autres vont partir moins loin mais seront confronté-e-s à un coût de la vie plus important (pense ainsi à te renseigner sur le coût moyen des transports, hébergements, de la nourriture à l’endroit où tu te rends).
Le dossier prévisionnel
Le niveau suivant, c’est la création du dossier de candidature. Le dossier, c’est 8 à 10 pages de blabla qui te permettront de te préparer et motiver à fond pour ton aventure à venir.
En gros, il faut dire…
- qui tu es (10 lignes, pas besoin de sortir ton CV depuis la naissance de tes grands-parents)
- pourquoi tu veux partir en solo
- où tu veux aller, et pourquoi ce choix de destination
- ce que tu y étudieras
- comment tu vas leur rendre ton rapport (ils sont en général simplement rédigés, mais certains sont sous la forme de BD, d’album photo, de vidéos, de rapport sonore, accompagnés d’aquarelles, etc.)
- quels contacts tu as sur place (c’est toujours bien d’avoir au moins un contact pour le début de l’aventure : pour ma part, j’avais surtout une connaissance d’un ami de mes parents, un ami d’un boursier Z, des couchsurfeurs… les possibilités sont multiples)
- où tu vas te balader, avec un beau plan
- quand tu pars et tu reviens chez toi
- comment tu vas dépenser la bourse (nourriture, hébergement, voyage…).
Si, en arrivant sur place, tu t’aperçois que tu aimes faire du stop au lieu de prendre le bus prévu (non non, ce n’est pas moi, monsieur l’inspecteur), et que tu n’as pas d’impératif pour ta date de retour, tu peux rallonger ton voyage avec ce que tu as économisé ! Pareil, au détour des choses que tu découvriras pendant le voyage, il se peut que tu te rendes dans des endroits imprévus, et que ton parcours change.
Ne te mords pas les doigts si tu ne peux pas suivre à la lettre ton dossier prévisionnel. Pour aller dans l’extrême, il y en a même qui dérivent vers un autre sujet, en s’apercevant que celui-ci leur plairait et serait plus intéressant que le premier. Je conseille malgré tout d’essayer de poursuivre un maximum le projet initial, évidemment.
Zellidja ou l’autonomie encadrée
Quand tu as transmis ton dossier, le jury t’envoie un premier mail-retour, afin de te guider dans ton projet. J’ai eu le plaisir de recevoir des questionnements plutôt qu’un jugement sec (ce que tout le monde redoute) : « Peut-être peux-tu réduire ton budget nourriture ? », « Combien de temps vas-tu rester à ces endroits-là ? Ça me paraît court pour cette région »… Bref, tu es guidé-e dans tes démarches, tout en restant maître-sse de ton projet.
Obtenir une bourse Zellidja, ou « bourse Z » comme on dit, c’est apprendre à s’autonomiser, à construire un projet de soi-même, à se faire confiance, et gagner en ouverture d’esprit. Et tout ça par le biais d’un voyage dont on choisit le fil conducteur, gère le budget, le calendrier, qu’on effectue seul-e.
C’est ça, l’esprit Z : la liberté et ouverture d’esprit, ce n’est pas l’école, ni du formatage avec peu de place pour l’originalité. Tout ce que tu fais, c’est surtout pour toi, pour t’aider à grandir et à t’ouvrir au monde. Bien sûr, au cas (quand même rare) où tu aies vraiment envie/besoin de rentrer plus tôt que prévu, on ne va pas t’empêcher de sauver ta vie/ta santé psychologique !
Ma petite expérience Zellidja
En ce qui me concerne, je n’avais fait qu’un voyage en solitaire avant de partir avec Zellidja. Mais l’âge limite pour postuler se rapprochant dangereusement, je n’ai écouté que mon amouur du voyage et mon envie de repartir seule, et je me suis lancée !
Alors bien sûr, j’ai quand même tout bien préparé niveau projet. Je voulais réaliser un documentaire, donc j’ai rassemblé adresses et contacts, histoire d’optimiser mon temps sur place. Pour le reste, le logement et les déplacements, vive le Routard !
Le Routard vous permettra d’éviter ça par exemple.
Il suffisait de faire attention aux localisations des auberges de jeunesse pour prévoir suffisamment mes trajets, histoire de ne pas passer la nuit entre deux villes, seule au bord d’une autoroute…
Pour finir, Zellidja a été une super aventure qui commence avant et continue encore après le voyage. En plus de toutes les rencontres effectuées, ça m’a permis de gagner en assurance, en confiance en moi…
Je suis par exemple une grande stressée du téléphone, mais maintenant, j’ai un moyen de pression sur moi-même pour passer les appels importants : «
Tu as fais du stop toute seule à l’étranger en pleine cambrousse pendant un mois et demi, et là, tu paniques parce que tu vas parler à quelqu’un sans voir son visage ?! ». Croyez-moi, l’aventure en solitaire, ça vous change une madZ !
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Les Commentaires
J'ai des nouvelles toutes fraîches de l'actu Zellidja, en plus de vous rappeler que les inscriptions se closent le 31 janvier 2015 pour partir en été 2015, et que donc, la période d'automne est en général celle utilisée pour songer à partir avec Zellidja !
En ce qui concerne Zellidja :
Cafétéria : du lundi au vendredi de 18h00 à 20h30)