Ce lundi 16 janvier, Oxfam publiait un rapport édifiant sur les inégalités croissantes entre grandes fortunes et foyers précaires. Selon l’organisation, les 1 % les plus riches ont accaparé près de deux tiers des nouvelles richesses mondiales des deux dernières années. Pire, selon le rapport, 2% de la fortune actuelle des milliardaires français (544,5 G€) suffirait à financer le système des retraites. De quoi régler pas mal de problèmes, non ? Mais parce que la grogne sociale qui gronde n’intéresse que très peu nos milliardaires préférés, qui préfèrent vaquer à leurs occupations dans leurs jets privés, voici quelques conseils bienveillants pour les aider à s’occuper, lors d’un prochain vol (très rapide).
Attention, cet article ne s’adresse qu’aux personnes qui ne vivent pas la fin de l’abondance. Ceux qui (comme moi) ne sont rien, vous pouvez lire (et rire un peu).
Vous l’aurez compris, cet article promet une bonne tranche de rigolade. Le genre de tranche qui ne tombe jamais du bon côté quand elle choit de la table. Après mes sujets d’intérêt public sur la fréquentation des piscines publiques ou les moments où j’ai regretté d’avoir un chien, voilà un nouvel article édifiant qui tentera de vous arracher un sourire.
Mais rigolade ou pas, nous savons trop bien que les vols en avion restent un sujet sérieux. Oui, car s’envoyer en l’air, ça abime la peau. Pire ! On s’y ennuie plus que dans Dramathis, mon podcast théâtre dont la promotion est subtilement insérée dans cet article.
Heureusement, ce sujet sérieux, je le prends à bras-le-corps. Vous trouverez donc un guide exclusif pour que nos ultra-riches ne s’embourbent pas dans nos préoccupations triviales de manants (et qu’ils puissent consacrer le gros de leur calendrier à ce qu’ils font de mieux : ruisseler).
Voilà donc les 5 activités idéales pour occuper son vol Paris-Saint Germain-en-Laye.
1. Culpabiliser
Le vol est un moment opportun pour se recentrer. Après des années à sous-payer vos employés, vous constatez chaque jour les vertus du vol. Perdez vos yeux dans le vide poétique des nuages et culpabilisez.
Oui, la culpabilité est désagréable mais elle vous vaudra quelques lignes clémentes sur votre nécrologie : « Il a licencié la moitié du Pas-de-Calais, mais en même temps, il confiait parfois à ses collaborateurs que le samedi soir, dans son jacuzzi, il lui était arrivé d’être triste… ». Culpabilisez donc. Et faîtes le savoir.
Vous pourrez toujours tenter de vous changer les idées. Mais la plus aléatoire des playlists finira toujours par vous rappeler à Taylor Swift (if you know, you know). Culpabilisez.
2. Priez pour un crash
Vous vous êtes relevé sans mal des krachs boursiers ? Qu’en sera-t-il du prochain crash aérien ? Prouvez que le milliardaire a la peau épaisse. C’est bien connu, les liasses de billets amortissent les chocs. Si vous n’avez pas besoin de l’avion pour voyager dangeureusement, vous savez mieux que personne être complètement hors sol.
Puis, survivant d’un crash, vous aurez en plus un joli storytelling pour vos mémoires. Et quand on a passé sa vie à s’enrichir sur le dos des autres, c’est loin d’être négligeable.
Pensez pratique. Plus les avions se crashent, plus les gens ont peur de l’avion et moins les gens le prennent. Le ruissellement, c’est ça.
3. Repérer les îles pour planquer votre argent
Que peut la gauche face à une grosse Rolex qui brille dans le noir, franchement ? Rien. Surtout quand on lui fait mordre la poussière. Enterrez sous 5 mètres de sable fin, un coffre-fort, un babyfoot ou un stade climatisé ? Qu’en sais-je ? Sky is the limit ! J’ai beau avoir lu les livres de Michel et Monique Pinçon-Charlot, sociologues spécialistes de la grande bourgeoisie, je n’ai toujours aucune idée de ce qu’aiment les riches. L’art dramatique peut-être ? Une sacrée question pour Dramathis.
4. Privatisez le 7ème ciel
Attendez, tout le monde a le droit de ken ? Même les pauvres ? Mais c’est dégoûtant.
Allez, un petit drapeau, deux Jean-Michel sécurité à l’entrée et le 7ème ciel est à vous. Vous êtes déjà sympa de les laisser voter à 58% pour un mec qui défend vos intérêts (et puis pour les autres, de l’abstention à l’abstinence, il n’y a qu’un pas).
Vous ne connaissez rien au sexe ? Pas de panique, les gueux de Madmoizelle vous apprennent tout avec un subtil mélange de pédagogie, de malice et de références (ce qui fait penser à un podcast théâtre dont le nom m’échappe).
5. Préparer la prochaine COP 28 (à Dubaï)
J’aimerais que cette conférence à Dubaï soit une de mes blagues. Mais nos dirigeants redoublent parfois de créativité et mes articles ne sont alors que la pâle copie d’une allocution publique d’Elisabeth Borne.
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Mais c’est avec le sérieux le plus strict que vous rentabiliserez vos émissions de kérosène en préparant votre intervention, armés de nos conseils sur le greenwashing. Après tout, l’avenir de vos enfants vous importe. Regardez, notre ami Bernard, directeur de LVMH, a placé sa fille à la tête de Dior. Prenez en de la graine (pendant que ça pousse encore).
Oui, pensez à l’avenir. L’écologie est un sujet sérieux qui appelle à un peu de hauteur. Rien de mieux qu’un trajet en avion pour surplomber un peu le débat public. D’ailleurs, quelqu’un qui voudrait chercher des poux aux consommateurs ne s’y prendrait pas autrement.
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Crédit photo de Une : Oneinchpunch via Canva.
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
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