Si vous êtes comme moi, vous avez environ 1200 emails personnels nous lus, 25 SMS jamais ouverts et 40 messages vocaux non écoutés . Et paradoxalement, la vue des petites pastilles rouges qui vous signalent la présence de ces missives digitales oubliées vous donne encore plus d’anxiété.
Si bien que vous finissez par les ignorer, les oublier, ou les ouvrir 3 semaines plus tard. C’est un cercle vicieux…
Non, je ne prends pas un malin plaisir à ghoster les gens, mais il se trouve qu’être sur-sollicitée par messages, ou bien de me sentir obligée de répondre, ça me stresse… Résultat, les notifications s’accumulent et je procrastine pour les ouvrir.
Quant aux appels, j’attends souvent bien sagement que la sonnerie de mon téléphone cesse avant d’envoyer un SMS faussement naïf quelques minutes plus tard du type « Tu m’as appelée ? »
Pourtant, loin de moi l’envie d’ignorer qui que ce soit. Au contraire, je suis une véritable people-pleaser (concrètement, je fais souvent passer les besoins des autres avant les miens). Mais justement, c’est peut-être bien ça le problème…
Répondre dans la minute ou ne pas répondre du tout
Comme le rapporte The Guardian, les people-pleasers seraient « moins susceptibles de fixer des limites à la communication, ce que les smartphones permettent à peine de faire ».
Les réseaux sociaux ont beau nous dire qu’ils nous rapprochent plus que jamais, nombreux et nombreuses sont celles qui ressentent une immense pression à toujours être disponibles et se sentent épuisées par les notifications et les échanges permanents.
Et quand on sait qu’en moyenne, les Français et Françaises reçoivent en moyenne 39 mails par jour et que plus de 180 milliards de SMS sont envoyés en France chaque année… pas étonnant que le burn-out numérique nous attend au tournant !
Les interactions virtuelles constantes nous dépassent parfois, si bien que certains et certaines (je me mets aisément dans le lot) se retrouvent complètement incapables de communiquer, comme bloqués dans le déni des alertes qui s’agglutinent sur leurs écrans. Pour preuve : en moyenne, les Américains ont 47 SMS non lus et 1602 e-mails non ouverts.
Et si on coupait un peu ?
Une étude datant de 2020 montre les effets néfastes de la surcharge digitale d’informations :
« Les utilisateurs gèrent généralement 7 notifications par heure […] La surexposition à l’information peut supprimer la probabilité de réponse en surchargeant les utilisateurs. »
Comment faire pour gérer la marée de messages sans faire disjoncter son cerveau anxieux ?
D’abord, on peut essayer de se déconnecter un peu, de couper son téléphone, de le mettre en mode avion plus souvent ou bien d’activer la fonction qui permet de limiter le temps passé sur les réseaux sociaux disponible sur l’iPhone.
On peut aussi essayer de fixer ses limites en termes de communication auprès des autres en annonçant à ses proches quand on souhaite prendre du temps pour répondre à leurs messages ou en leur avouant l’anxiété créée par les notifications, ou même en créant des messages automatiques indiquant que vous répondrez plus tard.
Vous pourrez peut-être dégager un peu les pastilles rouges de votre smartphone, ce qui ne peut qu’être bénéfique pour vous, et aussi pour la planète puisque « pour chaque e-mail stocké, dix grammes de CO2 sont générés par an ». Ouch.
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Crédits photos : Torsten Dettlaff et Alex Green (Pexels)
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