Si on vous dit Chewbacca, Padme ou encore Palpatine, ça vous évoque quelque chose ? Si vous êtes fan de Star Wars, la réponse est évidente. Si ce n’est pas le cas, ne partez pas ! Car même si vous n’êtes pas un·e grand·e connaisseur·se de la saga, cette bande dessinée pourrait bien également vous intéresser.
« Les Guerres de Lucas » n’est pas juste un livre sur Star Wars
Publiée aux éditions Deman début octobre, la bande dessinée Les Guerres de Lucas, écrite par Laurent Hopman et illustrée par Renaud Roche, revient sur l’histoire de la création de Star Wars. Fidèle à la réalité historique des faits, richement documenté, l’ouvrage revient à travers la naissance de la saga sur le parcours tumultueux de son créateur, George Lucas.
Et c’est une vraie mine d’or : au-delà de l’aspect biographique, on découvre l’envers du décor d’une réalisation qui n’aurait jamais dû voir le jour, ou encore la naissance d’un petit groupe d’amis au départ peu connu dont la plupart sont devenus de véritables barons du cinéma américain, comme Steven Spielberg ou Francis Ford Coppola.
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Star Wars n’aurait pas dû voir le jour
Aujourd’hui chef-d’œuvre incontesté du septième art, Star Wars n’a en réalité jamais été une évidence. Avant de voir le jour sous sa forme diffusée en 1977 aux États-Unis, le film, écrit et réalisé par George Lucas, a dû être réécrit un très grand nombre de fois. À tel point que la 20th Century Fox, qui s’était engagée dans la production du projet, a menacé plusieurs fois de tout arrêter. Et pour cause, on apprend que l’écriture d’un scénario n’était pas le fort du créateur de la saga (comme quoi, même avec des défauts, on peut faire de très grandes œuvres !).
Par ailleurs, au moment de sa sortie, le film n’a été projeté que dans une trentaine de salles à travers le pays, lui laissant peu de chance de remporter l’adhésion du public. On comprend que ce n’est évidemment pas ce qu’il s’est passé…
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Le cinéma n’était pas une évidence pour George Lucas (qui a bien failli mourir avant d’y arriver !)
On imagine toujours les prodiges calqués sur un profil type, celui de Mozart, qui a composé sa première symphonie à l’âge de huit ans. Et fort heureusement, tout cela n’est qu’un cliché et une fausse croyance. Il n’est pas forcément nécessaire de commencer « tôt » ou d’avoir un talent inné pour arriver à mener ses projets à bien.
Le cas de George Lucas en est la parfaite illustration : enfant, Lucas n’a aucune prédisposition pour l’école. D’ailleurs, il n’aime pas ça. Ado, il préfère passer ses journées à faire des excès de vitesse dans la voiture que son père lui a offert plutôt que de s’imaginer un avenir. À l’âge de 17 ans, il frôle la mort dans un accident de voiture qui sera pour lui le point de départ d’une prise de conscience. Il s’inscrira alors en école de cinéma et… vous connaissez la suite. Enfin, presque. Il ira d’échec en échec, ponctués de beaux succès tout de même, jusqu’à la création, à 33 ans, de Star Wars, qui était un projet qu’il avait en tête depuis très longtemps.
Au-delà de la saga Star Wars, l’histoire du cinéma en toile de fond
L’une des grandes qualités de cette bande dessinée réside dans le fait qu’elle n’est pas uniquement une biographie ni un récit total sur la création de la saga. Elle dresse aussi le captivant tableau d’une époque et d’un petit groupe de jeunes gens qui deviendront des pontes du cinéma. Rien de surprenant, donc, de croiser dans ces pages, Steven Spielberg, Francis Ford Coppola sans compter évidemment les acteurs de la saga, Harrison Ford ou encore Carrie Fisher, mais aussi le débutant (à l’époque) John Travolta.
Les Guerres de Lucas nous donne à voir ces personnalités à un moment de leur vie où elles ne connaissent pas encore le succès. Ironique, donc, de croiser Harrison Ford en menuisier, qui a été son tout premier métier. Ou de noter la solidarité qui pouvait exister entre ces différentes figures qui se sont soutenues dans leurs projets respectifs dès les débuts.
Dans « Les Guerres de Lucas », la place des femmes est questionnée (mais à la marge)
Marcia Lucas, une place majeure derrière Star Wars
Une autre qualité de cet ouvrage réside dans le fait que les personnalités féminines importantes derrière la grande histoire de Star Wars y sont largement représentées. Et on ne parle pas là des actrices (si peu soient-elles).
La lumière est notamment mise sur Marcia Lucas, la première épouse de George Lucas, qui a joué un rôle majeur dans la création de la saga. Elle s’avère d’ailleurs être l’une des personnes de l’entourage du créateur les plus critiques. Pointant systématiquement les « défauts » du scénario, celle qui a de son côté été monteuse de films incontournables du grand écran sait aussi pousser et recadrer son mari lorsque celui-ci en a besoin.
Et comme on peut le constater dans la bande dessinée, sans son apport, Star Wars n’aurait probablement jamais vu le jour.
Derrière les caméras, des violences sexistes et sexuelles
Mais on découvre aussi (et ce n’est pas très étonnant finalement) que le plateau de tournage de Star Wars a aussi été le lieu de violences sexistes et sexuelles, dont l’agression frôlée de Carrie Fisher par un groupe d’hommes alcoolisés, avant que Harrison Ford ne vole à son secours… Et ne devienne son amant pendant un long moment ensuite.
Bref, qu’on aime ou qu’on n’aime pas Star Wars, Les Guerres de Lucas est vraiment un album pour tout le monde, dans lequel on apprend énormément de choses et qui permet, au pire, de briller en société. Mention spéciale pour un joli cadeau de Noël.
Les Guerres de Lucas, Renaud Roche et Laurent Hopman, Deman Éditions, 24,90 €
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