Sur les sites de ventes de vêtements et accessoires de seconde main, il y a celles et ceux qui galèrent à chercher ce qui leur convient. Et d’autres personnes qui connaissent toujours les bons mots clés afin de tomber facilement sur des pépites !
Vos fonds de tiroir se revendront plus facilement avec les bons mots-clés
Côté vente comme côté achat, connaître les tendances du moment peut justement faciliter ce processus. Savoir que l’expression « Y2K » désigne les tendances des années 2000 qui reviennent actuellement à la mode peut être utile si vous cherchez à vendre ou acquérir un petit tube top bien crop ou un jean ultra taille basse.
Si bien que certaines personnes malines peuvent surfer sur toutes les micro-tendances du moment — dont regorge TikTok — pour vendre des pièces pile dans l’ère du temps…
On peut ainsi augmenter ses chances de trouver une pièce recherchée ou vendre de façon ciblée avec les bons mots clés : « mermaidcore » pour des bijoux en coquillage dignes d’une sirène, « cottagecore » sur une petite blouse romantique, « dark academia » associé à une paire de mocassins à grosses plateformes ou encore « goblincore » pour désigner une chemise à l’imprimé champignon trop choupi.
Même s’ils peuvent s’avérer très pratiques pour remonter dans des recherches précises sur des sites de vente de vêtements et accessoires de seconde main, ce genre de mots-clés peut aussi servir parfois de cache-misère et regrouper des vêtements peu nobles issus de la fast-fashion, voire de dropshipping, qui peuvent ainsi se racheter une image, une origine, et donc tout un récit vendeur (c’est ce qu’on appelle le storytelling : l’art de raconter une histoire) en surfant sur la dernière tendance, voire en l’anticipant.
Surfer sur une tendance ou abuser de la naïveté ?
Comme vient de le remarquer la journaliste Caroline Haskins sur Twitter, certains utilisateurs vendent ainsi une cinquantaine de dollars des vêtements en les affiliant à la tendance Bella Swan, héroïne de la saga Twilight (qui vient d’arriver sur Netflix), ou Elena Gilbert de la série Vampire Diaries (oui, le style « copine de vampires » devient à la mode) alors que ces mêmes pièces seraient à peine vendus une dizaine de dollars en temps normal sur la même plateforme.
Pourquoi préciser les matières premières qui entrent dans la composition, le lieu de confection, la marque réelle ou l’année d’achat quand on peut se contenter de faire miroiter qu’il s’agit d’une pièce essentielle pour achever un look so Y2K, digne de Twilight ?
Là où ça devient carrément malhonnête, c’est quand les personnes vendeuses font croire que leur débardeur bof tient d’une pièce rare afin de justifier des prix beaucoup trop élevés pour ce que c’est, abusant de la naïveté de potentiels acheteurs souvent très jeunes.
Achète-t-on davantage un storytelling qu’un vêtement de qualité ?
Ce phénomène montre bien ce qu’explique Elodie Juge, docteure en science de gestion, dans l’épisode Seconde main de Matières Premières, podcast mode de Madmoizelle : la plateformisation de la seconde main amène tout un chacun à développer des compétences marketing pour devenir à la fois consommateur et marchand, voire entrepreneur de son dressing. Digne de la fast-fashion, ce genre de dynamiques qui nous fait acheter un storytelling plus qu’un vêtement de qualité invite donc à s’interroger et rester vigilantes.
Même si on peut aussi s’en inspirer à bon escient pour augmenter les chances de vendre ce dont on a besoin : en plus de renseigner comme il faut tout ce qu’on sait de la pièce (composition, date d’achat, marque, pays de fabrication, voire mensurations), pourquoi pas ajouter quelques mots-clés bien sentis !
Car oui, même un petit débardeur bordé de dentelle acheté au début des années 2000 qui traîne au fin fond de vos placards pourrait faire des heureuses en quête d’un style so Y2K, sans pour autant les tromper. Les dupes mode, ça peut être cool, les arnaques beaucoup moins.
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