Si le soleil a de nombreux bienfaits (il fait du bien au moral et favorise la synthèse de la vitamine D), l’exposition aux UV n’est pas sans risques. En effet, elle peut provoquer l’apparition de coups de soleil ou de réactions allergiques et, à plus long terme, favoriser le
développement de cancers de la peau.
Les femmes enceintes, comme toute la population, sont elles aussi concernées, d’autant plus que le chamboulement hormonal lié à la grossesse les rendrait particulièrement sujettes au mélasma, le fameux « masque de grossesse ». Isabelle Gallay, dermatologue à Dijon et vice-présidente du Syndicat National des Dermatologues Vénéréologues (SNDV), a répondu à toutes nos questions sur l’exposition au soleil tout en étant enceinte.
Quels sont les risques de l’exposition au soleil pendant la grossesse ?
Pendant la gestation, les risques d’une exposition au soleil non raisonnée incluent (entre autres) les coups de soleil, la déshydratation, les réactions cutanées comme l’allergie et le mélasma, et la fatigue. Certaines études soulignent aussi que l’abus de soleil chez la femme enceinte pourrait entraîner une diminution du taux d’acide folique, une vitamine essentielle au bon développement du bébé in utero. En bref, quelle que soit l’avancée de sa grossesse, il est important de faire attention.
Les bonnes pratiques de l’exposition au soleil sont les mêmes pour tout le monde, grossesse ou non : chercher l’ombre, porter des vêtements couvrants, éviter de prendre le soleil entre 12h et 16h, limiter la durée de l’exposition et badigeonner les zones de peau visibles de crème solaire. Boire beaucoup d’eau fait aussi partie des recommandations officielles pour éviter la déshydratation.
Qu’est-ce que le masque de grossesse ?
Lors de la grossesse, la femme enceinte a plus de risques de développer un « masque de grossesse », aussi appelé mélasma ou encore chloasma. Ces taches brunes, qui apparaissent sur le visage, mais qui peuvent aussi toucher les membres supérieurs, sont principalement d’origine hormonale. Elles peuvent disparaître après l’accouchement, mais ce n’est pas toujours le cas.
Le docteur Gallay explique à Madmoizelle :
Certains mélanocytes [les cellules qui sont responsables de la pigmentation cutanée, ndlr] synthétisent la mélanine sous l’effet d’hormones, dont les hormones sexuelles. Pendant la grossesse, le dérèglement de ces hormones rend la peau plus sensible au soleil, ce qui entraîne une augmentation de la production de mélanine et l’apparition de taches.
Entre 10 et 15% des femmes enceintes développeraient un chloasma, et si cette hyperpigmentation du visage est bénigne, elle peut avoir un impact psychologique important, surtout que son traitement n’est pas des plus évidents. « Un dermatologue peut recommander des peelings ou des séances de laser, mais il faut faire très attention, car de nouvelles taches peuvent apparaître à la moindre inflammation sur ces zones où les mélanocytes sont hyper stimulés. Avec le melasma, c’est souvent ‘un pas en avant et deux pas en arrière’, et il faut être patiente » confie la vice-présidente du SNDV.
Même si les peaux mates et foncées sont davantage touchées, tous les phototypes sont concernés. L’exposition solaire doit donc être effectuée de façon raisonnée et sous haute protection (même pour celles qui ont eu l’habitude de s’exposer et ne craignent pas le soleil).
Comment prévenir le masque de grossesse
Évidemment, le plus efficace pour ne pas voir son visage se parer de petites taches brunes pendant la grossesse — et éviter les dommages cellulaires qui nous concernent tous — est de ne pas s’exposer au soleil. Mieux encore, de bonnes habitudes prises très tôt permettraient, dans une certaine mesure, de prévenir leur apparition.
En effet, selon le docteur Gallay, « les peaux qui présentent un mélasma ont souvent été abîmées au niveau du derme : les vaisseaux, la vascularisation, ont été endommagés, ce qui a créé un tissu conjonctif de mauvaise qualité. Ça ne veut pas dire que toutes les femmes qui ont trop pris le soleil feront un mélasma, mais si des taches apparaissent, c’est un signe de dégâts antérieurs. »
Au quotidien, et dès que le beau temps est au rendez-vous, la dermatologue conseille d’enfiler une grosse paire de lunettes de soleil pour protéger le contour des yeux et les zones malaires, très sujettes au mélasma, de porter un chapeau de type capeline et d’appliquer de la tête aux pieds un soin haute protection. Pour le visage, il existe même des crèmes solaires anti-taches pour contrôler les effets du spectre lumineux sur la production de mélanine.
Afin de s’assurer de la comptabilité d’un produit avec la grossesse, la vice-présidente du SNDV recommande aussi, par principe de précaution, d’opter pour une crème qui ne contient aucun ingrédient controversé susceptible de perturber le système endocrinien. Un pictogramme représentant une femme enceinte (barrée ou non) peut aider à faire son choix entre deux produits, tout comme les conseils avisés de son pharmacien de quartier.
Le shopping de solaires pour une grossesse sous haute protection
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