Commençons par le commencement en définissant la fécondité.
« Le taux de fécondité à un âge donné (ou pour une tranche d’âges) est le nombre d’enfants nés vivants des femmes de cet âge au cours de l’année, rapporté à la population moyenne de l’année des femmes de même âge. »
La fécondité « tardive » (à 40 ans ou plus) augmente fortement depuis une trentaine d’années. Cela vient d’être annoncé par une toute nouvelle étude de l’Insee !
Les femmes sont en effet nombreuses à avoir des enfants après 35 ans, ce que l’on constate aussi dans nos entourages. Des données précises viennent confirmer cela :
« En 2019, 42 800 bébés sont nés de mères âgées de 40 ans ou plus, ce qui représente 5,7 % des naissances. La mère avait le plus souvent 40 ans ou 41 ans. »
Mais ce que l’on sait moins, c’est que le taux de fécondité chez les femmes de 40 ans était aussi élevé au début du siècle, comme nous l’explique France Inter. La contraception, encore artisanale de l’époque, n’y est pas pour rien…
Le taux de fécondité a ensuite augmenté encore pendant la Seconde guerre mondiale. Les couples jeunes étaient séparés car l’homme partait au front. Il ne restait alors que les couples aux membres plutôt âgés. Le taux de fécondité a ensuite baissé pour atteindre son minimum en 1979 et n’a cessé d’augmenter ensuite.
Des évolutions sociétales expliquent en partie cette augmentation significative.
Des causes sociétales et médicales
L’Insee évoque donc plusieurs cause à cette augmentation assez spectaculaire du taux de fécondité à 40 ans. Tout d’abord, l’allongement des études est pointé du doigt ! Hommes et femmes font des études de plus en plus longues, ce qui retarde l’entrée dans le monde du travail, et la stabilité parfois tant recherchée pour se lancer dans l’aventure de la parentalité.
Les mises en couple plus tardives expliquent également les grossesses plus tardives. Une autre foutue case que l’on nous demande de cocher avec d’entamer un projet de grossesse… Peut-être que la PMA pour toutes — et cela comprend bien sûr les femmes seules – votée récemment, changera la donne !
Et enfin, autre cause avancée : les remises en couple après une séparation plus fréquentes, comme l’indique l’Insee. Cela engendre « le désir d’avoir un enfant du nouveau couple ».
On peut également évoquer les techniques de PMA qui s’affinent et permettent d’avoir des enfants en étant plus âgées.
En France, en cas d’infertilité dans un couple hétérosexuel, 4 tentatives de FIV (fécondation in vitro) sont totalement remboursées par la Sécurité sociale, avec un prélèvement d’ovocytes jusqu’à 43 ans et un transfert d’embryon possible jusqu’à 45 ans. Espérons que ces possibilités soient effectives également rapidement pour les femmes seules et les couples de femmes, qui peinent actuellement à accéder à un dispositif pourtant légal.
On ne peut que se réjouir pour ses femmes qui ont des enfants plus tardivement, ses familles et ses enfants, qui sont souvent très désirés ! Comme le disait Anne-Sophie Aparis, qui a eu des jumeaux à 43 ans et qui a expliqué son parcours dans le podcast Bliss Stories :
« Faire des enfants tard, c’est extraordinaire ! Moi, j’ai fait tout ce que j’avais à faire avant, les sorties, les fêtes, même à outrance. Finalement je profite énormément de mes enfants. Rien ne m’agace. Je suis heureuse et je profite de chaque instant. C’était mon temps à moi pour avoir mes enfants et pour pouvoir bien m’occuper d’eux et profiter d’eux à 100%. »
Cela peut donc être le moment opportun pour certaines femmes. Mais cela n’est pas sans poser quelques problèmes…
Une fertilité qui baisse avec l’âge
La fertilité est quant à elle est l’« aptitude à la procréation, tant chez l’homme que chez la femme ». Et celle-ci baisse grandement avec l’âge chez la femme.
À 25 ans, le taux de probabilité d’avoir une grossesse (en l’absence de contraception et ayant des rapports sexuels réguliers) est de 25 % par cycle. Entre 30 et 35 ans, on arrive à 12 % par cycle. À 38 ans, ce taux tombe à 5 % par cycle.
C’est donc loin d’être impossible, mais c’est plus compliqué de tomber enceinte après 35 ans et souvent plus long.
Et certains risques accroissent avec l’âge de la mère, comme le diabète gestationnel, l’hypertension ou l’hémorragie de délivrance. Comme Futura Science le rapporte, il y a aussi plus de risques de fausses couches, « de 33,8 % à 40 ans, contre 11,7 % à 30 et à 34 ans » et le risque d’anomalie chromosomique augmente un peu aussi avec l’âge : « de 1,6 % à 38 ans à 2,2 % à 40 ans, puis à 4 % à 42 ans ».
Il n’y a cependant pas lieu de paniquer, l’augmentation de ces risques avec l’âge est tout même très faible. Et pour les enrayer, si l’on envisage d’avoir des enfants un peu plus tard, il est maintenant possible et gratuit pour toutes femmes en France de congeler leurs ovocytes, comme nous vous l’expliquions dans un récent article. Une petite révolution pour les femmes est en marche !
À lire aussi : TOUTES les femmes peuvent désormais congeler leurs ovocytes en France : comment faire ?
Image en une : © Unsplash/Camylla Battani
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
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