Article publié le 30 octobre 2021 et modifié le 13 janvier 2023
Vous faites le dry january, et vous cherchez comment vous occuper sans aller boire des verres dans les bars ? Vous avez envie de rester au chaud, ou besoin de voir de jolies choses sur votre écran pour vous remonter un peu le moral ?
J’ai sous le coude quatre excellents shows d’animation prêts à devenir vos nouvelles séries doudou.
Cathartiques, expérimentales, apaisantes ou bouleversantes, ces créations devraient pouvoir canaliser vos angoisses avec douceur tout en proposant des scénarios d’une grande qualité. Rien d’étonnant puisque ce sont, à mon humble avis, les meilleures de leurs catégories respectives.
Maya and the three, de l’aventure et une claque esthétique
Maya and the three ( ou Maya, princesse guerrière en VF) est sur Netflix depuis une semaine mais pour tout vous dire, je l’ai binge-watchée en une nuit, à savoir, celle d’hier… Et j’ai beau être fatiguée aujourd’hui, je ne regrette RIEN.
Dernière née de Jorge R. Gutierrez, créateur de la magnifique Légende de Manolo, Maya and the three prend place dans un univers qui évoque l’Amérique centrale pré-coloniale.
Maya, princesse du peuple Tecas, découvre le jour de son couronnement qu’elle est en réalité la fille de la déesse de la mort, un statut aux conséquences lourdes pour elle, pour son peuple et pour l’humanité au sens large.
S’ensuit une longue quête pour la jeune femme, aux côtés de compagnons qu’on aime tous dès la première seconde. Car dans cette série, chaque personnage possède une histoire complexe et riche, et chaque peuple a ses spécificités culturelles, physiques, ou linguistiques, jamais traitées à la légère.
Bouleversante d’émotions dans certaines scènes, Maya and the three est avant tout d’une beauté éblouissante : derrière chaque plan, il y a une idée géniale de la réalisation, sur chaque tenue, il y a une multitude de détails et de références. Les scènes de combat, extrêmement bien chorégraphiées, sont aussi hallucinantes.
Bref, la série a tout de la prouesse technique, saupoudrée d’émotions, de drama entre humains et dieux et de pouvoir de l’amitié un peu cheesy. En plus, elle est pleine de rôles féminins badass : que demander de plus ?
Pourquoi c’est une des meilleures ?
Pour son sens du détail, sa beauté, et sa réalisation plus que léchée.
Voir Maya and the three sur Netflix
Kipo and the age of wonderbeasts, le post-apo pour éco-anxieuses
Kipo and the age of wonderbeasts, ou Kipo et l’âge des animonstres dans la langue de Molière, est le fruit d’une collaboration entre les très célèbres studios américains DreamWorks et le studio sud-coréen Mir.
L’histoire de Kipo commence au 23e siècle, dans un monde post-apocalyptique où les animaux ont muté. Plus grand, plus intelligents et avec plus de pattes, ces « mutants » se sont rebellés contre les humains, qui se cachent désormais dans des terriers, alors que la Terre est peuplée de corgis géants gambadant dans les prés, de grenouilles en smoking et de chats bûcherons.
C’est dans ce monde dangereux pour les êtres humains que Kipo se retrouve perdue et éloignée de sa famille. Dans sa quête pour les retrouver, elle sera amenée à découvrir les origines de cette crise écologique, à remettre en questions les valeurs dans lesquelles elle a été éduquée, et évidemment, à se faire des amis.
Kipo and the age of wonderbeasts, c’est une série d’aventure et de voyage au milieu de paysages tous plus originaux et inventifs les uns que les autres. C’est aussi une fable, où chaque société fictive raconte quelque chose de la nôtre, et où la morale est toujours bien plus pertinente que ce qu’on aimerait croire.
Le tout dans un univers plein d’humour aux couleurs pop… Et avec une B.O surprenante, où vous pourrez même entendre Sterling K. Brown (oui, l’acteur de Randall dans This is us) chanter. De quoi canaliser notre éco-anxiété pour l’hiver.
Pourquoi c’est une des meilleures ?
Pour son inventivité qui va des paysages à la B.O, et parce qu’on y voit des très très gros corgis.
Voir Kipo and the age of wonderbeasts sur Netflix
The Owl House, haletante, inclusive et drôle
The Owl House, en français Luz à Osville, met en scène une adolescente étrange et fière de l’être. Dans le monde des humains, Luz a du mal à trouver sa place et rêve sans cesse d’un endroit où elle pourrait être comprise. Quand elle tombe sur une sorcière marginale qui voyage entre notre monde et celui des sorciers, elle trouve une famille de substitution qui l’embarque dans une quête qui pourrait se résumer ainsi : détruire les normes oppressives. Rien que ça !
Deux saisons sont sorties, la troisième est en cours et on vous prévient : même si The Owl house répond à tous les codes d’une série doudou (une école de sorcellerie à la Harry Potter, des personnages loufoques et des résolutions d’intrigues parfois un peu simplistes), elle ne ressemble à aucune autre.
Chaque personnage est complexe et attachant, l’intrigue assume et revendique un caractère politique, et on y aborde des sujets forts comme la famille biologique et la famille choisie, le deuil, l’affirmation de soi. Cerise sur le gâteau, l’écriture du scénario est si quali que la deuxième saison pourrait bien vous faire passer une ou deux nuits blanches !
L’amour, l’amitié, les traumatismes et surtout l’amour de soi dans un monde où la moindre différence est vue comme une tare : autant de thèmes que The Owl House explore avec brio et finesse. Le tout en mettant en scène une diversité d’expressions de genres, de corps ou de relations amoureuses sans pareille au sein du catalogue de Disney+
Créée par Dana Terrace, la série a deux saisons disponibles sur Disney + et la troisième (et ultime) est en cours de diffusion.
Pourquoi c’est une des meilleures ?
Parce qu’elle met en scène une histoire d’amour lesbienne, que les personnages sont complexes et travaillés, et que le scénario est plein de surprises et de suspens.
Voir The Owl House sur Disney +
The amazing world of Gumball, par amour du non-sens
The amazing world of Gumball (Le Monde incroyable de Gumball) est probablement la série la plus étrange de cette liste : à travers une animation comme vous n’en avez jamais vue ailleurs et une narration aussi chaotique que peut l’être la vraie vie, elle raconte l’histoire de deux enfants de douze ans.
Créée par le franco-britannique Benjamin Bocquelet, elle met en scène un jeune chat bleu, Gumball Waterson, et son meilleur ami Darwin, un poisson rouge avec des jambes (on vous avait prévenu, c’est absurde), dans les méandres de leur pré-adolescence.
À l’école, à la maison ou dans leurs relations sociales, Gumball et Darwin font n’importe quoi — et ce n’est pas grave, parce que c’est aussi le cas de tout le monde autour d’eux, enfants comme adultes.
Avec un humour loufoque, la série pour enfants initialement sortie sur Cartoon Network rappelle à chaque épisode que la vie n’a pas de sens, et qu’on peut en rire, beaucoup. Côté réalisation, là aussi, c’est le surréalisme qui prime : la 3D et la 2D se mélangent sans aucun respect de codes quelconques, et se déplacent sur des fonds ultra-réalistes.
Si ces éléments n’ont pas réussi à vous convaincre d’aller y jeter un oeil, vous pouvez aussi aller voir la longue liste des nominations prestigieuses de la série sur sa page wikipedia.
Pourquoi c’est une des meilleures ?
Parce qu’elle ne ressemble à aucune autre.
Voir The amazing world of Gumball sur MYCanal
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Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
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