La contraception était déjà gratuite pour les personnes mineures de 15 à 18 ans depuis 2013 et pour celles âgées de moins de 15 ans depuis seulement 2020.
Début septembre, le gouvernement avait annoncé l’élargissement de cette gratuité pour les moins de 25 ans à compter du 1er janvier 2022 afin d’en faciliter son accès. C’est donc chose faite.
Dès maintenant, si vous avez 25 ans ou moins, l’Assurance maladie prendra en charge la totalité des frais liés à la contraception — soit une consultation par an chez un ou une pro de la santé sexuelle, tous les examens qui en résultent, et la plupart des moyens de contraception.
Trois millions de personnes pourront profiter de cette mesure. Mais comment faire, justement ?
La contraception gratuite : pour qui et comment ?
Pour en profiter, c’est simple : il suffit d’avoir 25 ans et moins et de consulter un ou une médecin, gynécologue ou sage-femme. C’est tout. Le reste sera pris en charge par l’Assurance maladie, du rendez-vous médical à la délivrance des moyens de contraception choisis.
Jusqu’à maintenant, étaient (plus ou moins) remboursés : les consultations, sauf dépassement d’honoraires, quelques pilules, implants, stérilets et diagrammes prescrits à hauteur de 65% pour les personnes âgées de plus de 18 ans, deux marques de préservatifs (Sortez couverts et Eden) à hauteur de 60% et la pilule du lendemain (remboursée à 65% uniquement sous prescription et gratuite pour les personnes mineures).
Aujourd’hui, en gros, toutes les contraceptions déjà remboursées pour les personnes mineures le seront jusqu’à 25 ans inclus. Cela comprend :
- La pilule et l’implant hormonaux
- Le DIU (stérilet en cuivre ou hormonal)
- Le diaphragme
- Une consultation annuelle chez un ou une pro de la santé
- Les examens liés à la prescription de moyens contraceptifs
- Une consultation de suivi
Pour l’instant, selon le site du gouvernement, l’Assurance maladie ne remboursera pas les préservatifs externes et internes (sauf les marques citées plus haut), ni « les crèmes spermicides, les patchs, les anneaux vaginaux et les pilules de 3e et 4e générations. »
Une bonne nouvelle ?
Cette mesure vient à la rescousse des personnes de 25 ans et moins pour qui le coût de la contraception peut être un énorme frein. Selon le ministre de la santé Olivier Véran, il y aurait d’ailleurs « un recul de la contraception chez un certain nombre de jeunes filles » pour cette même raison.
Et d’après un thread de La Menstruelle, un podcast qui parle des règles, « c’est l’âge, selon les études, en dessous duquel la plupart des personnes qui souhaitent avoir une contraception y renonce à cause du coût ». Cela a donc du sens.
Mais la décision ne fait pas l’unanimité. En autres inquiétudes, quelques personnes s’interrogent sur le choix de cette limite d’âge. Pourquoi 25 ans ? Certains et certains y voient « une injonction non verbalisée à faire des enfants une fois passer le cap de cet âge fatidique ».
D’autres, comme le Planning familial, réclament des mesures supplémentaires pour accompagner le dispositif — notamment « une grande campagne nationale d’information sur la contraception et une politique plus volontariste d’éducation à la sexualité. » Au micro d’Europe 1, Sarah Durocher, la co-présidente du Planning, expliquait :
« Par contre, là où on est un petit peu déçues, c’est qu’on aurait voulu que ça aille plus loin. Ça veut dire tout d’abord le remboursement de l’ensemble des moyens de contraception — puisque, en fait, cette avancée ne prend toujours pas en compte la prise en charge des moyens de contraception, comme par exemple le patch ou l’anneau vaginal. Et puis, la précarité ne s’arrête pas à 25 ans »
D’autres encore, regrettent que le remboursement ne concerne pas la contraception dite masculine, qui reste une nouvelle fois la grande oubliée des débats…
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Crédits photos : Reproductive Health Supplies Coalition et Thought Catalog (Unsplash)
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