On a de mieux en mieux conscience du vrai coût de la mode. En matière de droits humains, mais aussi d’empreinte environnementale. Côté vêtements, on commence à savoir décrypter les étiquettes, mais côté baskets, beaucoup de progrès restent à faire.
On ne fait pas gaffe à l’impact écologique de nos baskets, et pourtant…
Complètement démocratisées, elles chaussent toute la famille et connaissent leur lot de tendances : depuis quelques années, la sneaker blanche fait figure de basique, que certaines veulent garder immaculée, quitte à en changer régulièrement.
Le hic, c’est que ça commence à faire beaucoup pour la planète ! Généralement conçues en matières synthétiques soudées entre elles à l’aide de produits chimiques, ou en cuir aux méthodes de tannage souvent douteuses, les baskets ne sont pas le genre de chaussures qu’on pense à amener chez le cordonnier pour qu’il les répare.
Du coup, elles s’usent vite, se démodent encore plus rapidement, et remplissent les décharges faute d’être jetées au bon endroit pour être recyclées. En 2018, on produisait environ 66,3 millions de paires de chaussures par jour dans le monde, d’après le livre Foot Work – What Your Shoes Are Doing To The World, de Tansy Hoskins, soit plus de 24 milliards par an, alors qu’on n’est même pas 8 milliards d’humains — et que près de la moitié de l’humanité est confinée ou presque aujourd’hui…
L’industrie de la sneaker change ses pratiques, et nous aussi
Vu l’engouement autour du marché de la sneaker et le nombre grandissant de collectionneurs et de collectionneuses, l’industrie n’est pas près de ralentir. Mais elle commence à changer ses pratiques, heureusement.
En proposant de plus en plus de matières recyclées, produites à partir de déchets plastiques recueillies au fond des océans par exemple. Ou des matières végétales à partir de déchets de l’industrie agro-alimentaire, comme le marc de raisin, des fibres de bananiers ou d’ananas.
Sélection de baskets qui respectent la planète
C’est aussi à nous de changer la donne en consommant moins mais mieux. Pour vous y aider, voici une sélection de chaussures réfléchies pour durer sans se démoder, ni léser la planète !
Et peut-être même que, si vous vous en lassez, vous penserez à les revendre ou les échanger avec une proche de même pointure. Ou si elles s’abîment, à tenter de les faire réparer, plutôt que de les jeter. Et sinon : les apporter dans des boutiques qui veulent bien reprendre les chaussures hors d’usage afin de les recycler.
Zeta
Fraîchement fondée par la française Laure Babin, Zeta propose des baskets zéro déchet. Avec une surface extérieure en marc de raisin pressé et transformé en cuir végétal, une semelle intérieure en bouchon de liège recyclé, un dessous en caoutchouc recyclé et des lacets conçus à partir de bouteilles en plastique repêchées en Méditerranée. Le tout est fabriqué du côté de Porto !
Minuit sur Terre
Fondée par la française Marie Viard-Klein, Minuit sur Terre ne propose que de la maroquinerie végane. Avec leur semelle intérieure en viscose de céréales et polyuréthane recyclé, leur tige extérieur en fibres synthétiques certfiées Oekeo-Tex, leurs lacets en bouteilles plastique recyclées, et leur semelle extérieure en caoutchouc naturel, ces baskets Minuit sur Terre savent être stylées et éthiques.
Matt & Nat
Fondée par le canadien d’origine indienne Inder Bendi il y a une vingtaine d’années, la marque Matt & Nat (pour « matériau et nature ») fait figure de pionnière du rayon maroquinerie végane. Une position d’acteur historique qui explique en partie ces prix étonnamment bas pour des produits réfléchis afin d’être les plus écolos possible, comme ces baskets en cuir synthétique (polyuréthane) aux lignes pures et intemporelles !
Balt
Vous ne connaissez peut-être pas encore la marque française Balt qui vient de faire son entrée sur le marché des baskets véganes. Fabriqué 100% en Europe à partir de matériaux majoritairement recyclés, son nouveau modèle Knit Restart nous séduit ! Avec sa tige moitié coton recyclé, moitié polyester recyclé, ses lacets en polyester recyclé, et sa semelle en EVA (Éthylène-acétate de vinyle) bien épais et résistant, cette sneaker risque d’être aussi confortables que vos chaussons. Dispo en pré-commande pour en produire juste le nombre qu’il faut.
M. Moustache
Depuis 2019, la griffe française M. Moustache récolte dans ses boutiques des baskets usagées de n’importe quelle marque afin d’en transformer une partie en une matière recyclée qui constitue désormais la base de ses semelles. Là, elle pousse le bouchon écolo encore plus loin, en proposant des sneakers véganes, dont la tige est fabriquée à partir de marc de raisin.
Veja
Fabriquée à partir de jute, de coton et de polyester recyclé pour la tige, et de caoutchouc d’Amazonie pour la semelle, la basket Nova de chez Veja s’offre un relooking de la part de la marque chinoise éco-responsable Icicle. Des tons tout doux et passe-partout de blanc et de beige qui ont tout du bon basique pour les saisons chaudes.
Good News x H&M
Fondée par deux amis, Nia Jones et Ben Tattersall, en 2016, la marque de chaussures londoniennes Good News excelle à créer des chaussures éco-responsables au charme rétro. Elle s’associe au géant H&M pour rendre encore plus accessible, leur design à base de caoutchouc recyclé pour les semelles et tiges en coton recyclé ou en similicuir dérivé de banane, le Bananatex®, ou de raisin, le Vegea™. Dont cette paire à l’imprimé seventies qui nous fait sérieusement de l’œil, en caoutchouc thermoplastique recyclé, et toile en 100% lyocell (pulpe de bois).
Vous aimez nos articles ? Vous adorerez nos podcasts. Toutes nos séries, à écouter d’urgence ici.
Les Commentaires