Longtemps, j’ai regardé des reportages sur les somnambules qui tuent toute leur famille à coups de cuillère la nuit avec un certain frisson dans la colonne vertébrale. C’était sans penser qu’un jour, je vivrais moi aussi avec une personne concernée par ce drôle de phénomène. Depuis, les cuillères sont toujours bien rangées.
Quand j’ai rencontré mon copain, tout allait bien et puis… Bon, au bout d’un moment il faut passer aux choses sérieuses. Vous allez partager un lit quoi. Autant dire que monsieur a été super honnête : il m’a prévenu qu’il était somnambule. Ayant un frère qui parlait régulièrement dans son sommeil, j’ai naïvement cru qu’il allait se passer la même chose : quelques gigotages et basta. Je lui ai demandé ce qui lui arrivait de faire, au cas où : « oh rien, je m’assois sur le lit par exemple ». Ah, bah si ce n’est que ça, ça devrait pas poser de souci, en voiture Simone.Au début, il ne s’agissait effectivement que des phrases lancées tout haut dans la nuit. Pas de quoi m’inquiéter. En plus, par chance, je ne comprenais pas ce qu’il disait… Puis vient le jour où sa première « crise » a eu lieu. Les crises de somnambulisme apparaissent souvent, chez mon copain, en période de stress. Ayant commencé un nouveau boulot, autant dire que la limite était atteinte et que son cerveau avait manifestement besoin de déballer tout ça en pleine nuit. En plein sommeil, j’ai subitement été réveillée par des bruits, comme si quelqu’un fouillait la chambre. Et là je vois mon mec, à quatre pattes, en train de faire le tour de la chambre, plusieurs fois de suite. J’ai d’abord cru qu’il cherchait un truc… quand, en regardant son portable éteint il s’est mis à dire « Je suis en retard j’arrive
« , et ce deux fois de suite, j’ai compris que quelque chose n’allait pas. Tentant naïvement de le réveiller, j’ai rigolé nerveusement. Sa réponse ? « POURQUOI TU RIGOLES OH ??? ». J’ai couru aux toilettes et je m’y suis enfermée, persuadée que j’allais passer à la casserole comme dans les mauvais faits divers.
À partir de ce moment, vous pensez bien que je suis devenu hyper méfiante. C’était sans compter que bien pire m’attendait. Florilège des situations dans lesquelles je me suis retrouvée :
- Poussée par terre en pleine nuit : se réveiller en pleine chute ne fait jamais du bien.
- Il m’a déjà demandé en pleine nuit de changer de place dans le lit pour ensuite, quelques secondes plus tard, me crier dessus « qu’est ce que tu fais là ?? »
- Réveillée en sursaut par un « LE VOISIN EST EN TRAIN DE MONTER CHEZ NOUS PAR LA FENÊTRE ATTENTION », bonne ambiance, j’ai cru faire une syncope.
- Enroulée dans une couette, façon maki, lui en train de me dire « c’est toi qui m’a demandé de le faire ! »
- Réveillée par un « c’est dégueulasse je veux pas faire ça » et mon copain qui se rhabille (grand moment de solitude)
- Me retrouver, alors que j’étais partie aux toilettes, nez à nez avec mon copain accroupi sur le lit… me demandant avec une voix de petit garçon de six ans s’il était l’heure d’aller à l’école.
- Entendre « Il est làààà il est làààààà !!!!!!« , de quoi pourrir le reste de la nuit
… et bien d’autres épisodes traumatisants auxquels je réponds maintenant la plupart du temps « ferme-la et laisse-moi dormir« , ce qui marche le mieux.
Du fun tous les soirs. Le réveiller ? N’y pensez pas. Je l’ai déjà fait plusieurs fois et bien souvent, ça se solde sur le même discours « Arrête, je suis réveillé là ! ». Or, il ne l’est pas du tout, comme si son cerveau avait du mal à se reconnecter. Je peux vous dire que oui, ça fait méga flipper. Le pire, selon moi, étant qu’il lui arrive d’aller fumer alors qu’il n’est manifestement pas vraiment réveillé. 73 000 scénarios catastrophes se sont déjà déroulés dans ma tête, en mode combustion spontanée et incendie spectaculaire. La base.
Est-ce que le somnambulisme se soigne ? Pas vraiment. Il ne sait pas d’où ça vient : après des nuits enfants à faire des terreurs nocturnes (hurlements en pleine nuit), il est tout simplement passé au somnambulisme. Certains médecins peuvent proposer des médicaments en cas de vrais risques (s’il habitait au huitième étage et qu’il voulait se prendre pour un oiseau).
Le pire dans tout ça ? C’est que j’ai le sommeil très léger et que je fais régulièrement des crises d’insomnies. Finalement, c’est peut-être moi qui vais finir par le zigouiller en pleine nuit.
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Les Commentaires
J'avais environ 10 ans quand j'ai fait ma première (et unique) crise de somnambulisme. C'était durant la période où je lisais compulsivement Harry Potter (j'en étais rendue au tome 3), ma mère s'était levée en pleine nuit pour aller aux toilettes. Sûrement attirée par le bruit, je suis allée la rejoindre dans le couloir, très agitée :
- Maman, y'a un petit garçon, il est tout seul, faut aller l'aider !
- Hein ? Quoi ? Mais de qui ?!
- C'est Harry Potter !! Il est tout seul, il est en danger, faut aller l'aider !
Enfin voilà, j'ai halluciné quand elle m'a raconté ça le lendemain ! Je voulais vraiment aider Harry au moins, personne ne pourra me reprocher ça