Article initialement publié le 7 mai 2015
On dit souvent que l’être humain est fait de paradoxes. Je pense sincèrement être un exemple vivant de cette croyance populaire, tant ma vie est remplie de contradictions.
J’oscille entre une confiance en moi implacable et un caractère irrémédiablement angoissé, entre une force, un courage dans la vie quotidienne et des peurs irrationnelles, ou encore entre une maturité émotionnelle et une insécurité sentimentale constante. Bref, c’est pas tous les jours facile d’être reloue.
S’il est vrai que j’ai une énorme carapace autour de moi, je suis, au fion au fond, une véritable flipette sur certains éléments.
Car si je n’ai pas de mal à regarder des films/séries d’horreur ou gores, que j’adore les manèges à sensations et que les hauteurs sont pour moi un petit bonheur, j’ai aussi de nombreuses phobies, que j’essaye de rationaliser au maximum afin de vivre plus sereinement, même si parfois c’est difficile.
Retour sur mes peurs, toutes plus ou moins handicapantes dans la vie de tous les jours.
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Ma claustrophobie, un combat de chaque instant
Si je devais ériger en n°1 une de mes nombreuse peurs, ce serait de toute évidence celle-ci. Je ne sais pas d’où peut provenir cette phobie, mais, du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours été claustrophobe, y compris enfant.
Je me souviens que vers mes 9 ans, ma famille et moi avions rendu visite à un de mes oncles habitant à Chamonix, un homme féru de sports extrême et de montagne. Pendant une balade dans un massif montagneux de la région, il nous avait tous conduit devant une grotte, et nous a proposé de la spéléologie. Une fois que ma mère m’eut expliqué de quoi il s’agissait en réalité, ma réponse a été immédiate : non.
M’imaginer, coincée sous la terre, à ramper dans des tunnels aussi étroits qu’un appartement parisien loué à 500€ par mois, m’angoissait déjà, et n’y mettre ne serait-ce qu’un doigt de pied aurait été le début de la panique. Je crois que c’est à ce moment-là que j’ai compris que tout ce genre de choses, eh bien, c’était pas pour moi.
Ma phobie a grandi avec moi, et même si je la considère désormais comme une vieille pote, c’est vrai qu’elle peut parfois me peser. Depuis presque 5 ans de vie parisienne et autant de trajets en métro que de jours, j’ai toujours un souffle de panique qui me traverse quand celui-ci se coince entre deux quais. Même si ce n’est que 5 minutes, je ne peux pas m’empêcher de me dire que ça y est, il ne va jamais redémarrer et je vais mourir là, étouffée dans mes pleurs et ma morve.
Les ascenseurs que je ne connais pas m’angoissent aussi. Et si, en tant que feignasse de première, je les prends quand même par flemme de mettre une jambe devant l’autre pour monter les escaliers, j’ai toujours ce pic de peur pendant le petit temps que mettent les portes à s’ouvrir alors que l’on est arrivé à l’étage demandé. C’est pareil pour les avions, je déteste le moment si long de la sortie, où je prends conscience qu’un avion, eh bah c’est pas si grand que ça.
Là, c’est pas l’ascenseur qui me fait peur
Je crois que ce qui m’angoisse le plus, ce n’est pas d’être enfermée (quoique, c’est pas marrant quand même), mais surtout de ne pas avoir de sortie possible, d’être coincée, sans pouvoir m’échapper.
De cette claustrophobie découlent pas mal d’aspects de ma personnalité : je ne vais pas souvent à des concerts, car l’idée de me retrouver dans la foule ne me plaît pas particulièrement (l’agoraphobie et la claustrophobie vont souvent de paire), j’ai constamment besoin de lumière, je déteste l’obscurité (sans blagues), et je suis quelqu’un de très peu tactile.
En gros, ce n’est pas avec moi que tu iras visiter les catacombes, ou faire des UV en cabine.
La peur des profondeurs et des fonds marins, ces enfoirés
Comme je vous disais au début de l’article, l’être humain mais aussi moi-même, sommes remplis de paradoxes. Et une autre de mes contradictions s’illustre ici, puisque si je suis une grande fan des vacances à la mer, que je suis la première à l’eau après avoir posé vite fait mes affaire sur un coin de sable, j’ai une peur terrible de tout ce qui peuple les fonds marins.
À l’instar de beaucoup de personnes, ce qui se passe en-dessous de mes pieds lorsque je me baigne, ou que l’on fait un tour en bateau/en pédalo en forme de cygne, est une véritable source d’angoisse.
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En fait, pour être sereine lorsque je barbote dans l’eau salée, il faut soit que je vois mes pieds, soit que j’aie pied. Du coup, se baigner dans un lac, pour moi la réponse est claire : LOL NOPE.
Les poissons m’angoissent, les mammifères de mer m’angoissent, les autres espèces la peuplant m’angoissent, bref, c’est surtout la faune qui me fout les boules.
Mais quelle charmante créature, j’en prendrais trois.
Sans compter le fait que plus l’on descend, plus c’est noir (je vous rappelle que l’enfermement et l’obscurité me font déjà flipper), et qu’en plus, l’eau n’est pas notre élément naturel (sauf quand on s’appelle Jacques Mayol), je me sens forcément un peu vulnérable lorsque je suis là-dedans.
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Vous savez ce qui fait le plus peur ? De savoir que 75% des zones très profondes restent à ce jour inexplorées par l’homme, et que l’on connaît mieux les mystères autour de l’Univers que les abysses. C’est généralement le moment où je me pisse dessus.
Voilà, la plongée, ce sera sans moi aussi.
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La peur des cachalots, un handicap quotidien (non)
Continuons notre petite visite de la pleine mer, pour rencontrer un mammifère qui me fout les jetons comme jamais — j’en frissonne déjà.
Les cachalots n’ont jamais cessé de me foutre le trouillomètre à zéro (cette phrase a été approuvée par le comité des expressions nulles), depuis que je suis gamine. Quand j’en vois ne serait-ce qu’une photo, ma réaction est sans appel : « je les hais, ils me font peur, ils ont l’air méchants, ils vont me manger dès qu’ils en auront l’occasion ». Fort heureusement, je serais déjà morte frappée d’une crise cardiaque en les voyant, si je me retrouvais un jour face à eux.
En fait, en en discutant avec mes collègues qui me demandaient comment se faisait-il que j’ai aussi peur de cette bestiole que je n’ai même jamais croisée (heureusement d’ailleurs), c’est parce que le dessin animé Pinocchio m’a un peu traumatisée étant petite, surtout l’un de ses principaux antagonistes : Monstro, qui avale Gepetto, que Pinocchio doit aller sauver.
Je peux vous dire que l’écriture de cet article est très compliquée pour ma personne.
Alors même si simplement le fait de devoir aller sur Google images, pour choisir une photo de cachalot pour illustrer cet article m’a franchement mise mal à l’aise, je peux quand même avouer sans langue de bois que cette peur est parfaitement ridicule.
Fort heureusement, elle n’est pas vraiment handicapante dans la vie de tous les jours, sauf si un jour les cachalots décident de faire carrière dans la restauration, auquel cas je devrais prendre sur moi pour continuer de manger ce que j’aime. Mais pour l’instant, ça va.
Ah oui, et, la visite des aquariums pour cétacés, ce sera sans moi, bien sûr.
La peur des forêts, mais seulement la nuit
J’ai un côté très hippie. Je m’extasie facilement devant la beauté d’un arbuste, je peux regarder un animal vivre sa vie pendant longtemps, et je trouve les forêts incroyablement paisibles. Sauf la nuit.
Car si je trouve ces groupes d’arbres jolis et gentils la journée, ils m’angoissent terriblement une fois le crépuscule installé. Déjà, parce que bon, vous aurez compris que l’obscurité dans certaines situations et moi, bah c’est pas tellement la joie, mais en plus de ça, on sait très bien qu’il n’y arrive absolument jamais rien de bon dans les forêts la nuit.
Si vous avez vu Le Projet Blair Witch, ou n’importe quel film d’horreur lambda, vous comprendrez bien de quoi je parle.
Comme toute peur, elle est tout à fait irrationnelle. Et surtout parce que je n’ai jamais vraiment mis les pieds dans une forêt la nuit, mais plutôt dans des mini-bois. Bon allez soyons honnêtes, seulement dans des parcs.
Contrairement à Blanche-Neige, moi une forêt comme ça, je la touche même pas avec un bâton
Eh bien même dans les parcs un peu boisés la nuit, je tremble des fesses, de peur de me faire enlever, tuer, attraper ou même surprendre par je ne sais quoi — surtout que j’ai le sursaut facile (demandez à mes collègues).
Quoiqu’il en soit, ça fait le bonheur de mes potes qui s’amusent à se cacher pour me faire peur lorsque l’on se rend dans ce genre d’endroit pour boire quelques bières en racontant des blagues nulles, surtout quand je dois aller faire pipi sans escorte ou rentrer chez moi.
Une belle bande d’enfoirés, ceux-là.
Du coup, si vous voulez aller faire un trek nocturne dans les bois, je vous attendrai patiemment à la maison.
Les caves ne sont pas mes amies
Pour finir cette petite liste de choses plus ou moins ridicules que sont mes peurs et leur irrationalité, je vais vous parler des caves.
Les caves, c’est comme les forêts la nuit, c’est connu de tous que ce n’est pas l’endroit dans lequel il se passe les meilleurs trucs, du moins dans la culture populaire. En plus de leur réputation d’endroits pas très fancy à visiter, elles cumulent plusieurs de mes angoisses : elles sont en-dessous du niveau de la terre, elles sont fondues dans l’obscurité (car généralement pas de fenêtre ou une minuscule) et sont pleines de cachalots.
Cette peur, qui remonte d’aussi loin que les autres dont elle découle s’est illustrée il n’y a pas si longtemps.
Laissez-moi vous raconter cette ridicule épopée
Je viens de déménager, passant d’une vie en coloc depuis 3 ans à la (re)découverte de la vie en solo. En discutant avec la dame de l’agence immobilière qui s’occupe de mon dossier et de mon appart’, elle m’a dit que dans mon contrat, j’avais effectivement une cave.
Entre angoisse et côté pratique de la chose, j’ai tout de même choisi d’aller la voir, prenant mon courage à deux mains et mes grands sacs plein de conneries, dans l’espoir de les ranger là-dedans et de ne pas encombrer encore plus mon chez-moi.
Problème : celle qui est la mienne porte un numéro particulier, que je n’ai pas trouvé au premier sous-sol. J’ai vu qu’un escalier descendait vers un possible deuxième sous-sol, mais comme j’étais seule et que j’avais déjà les genoux qui faisaient bravo, je suis repartie avec tous mes sacs à la main, préférant encombrer mon appart plutôt que de descendre dans ce qui pourrait être une salle pleine de frites mal cuisinées ou de thé vert trop infusé, bref, de vrais trucs qui font peur.
En gros, si vous allez faire des visites de caves, je vous regarderai de loin.
Et toi, quelles sont tes peurs (plus ou moins) irrationnelles ?
Les Commentaires
tiens si tu veux trouver des copines de phobie : http://forums.madmoizelle.com/sujets/ces-phobies-etranges-qui-surprennent-mon-entourage.96807/