J’ai eu ma première relation sexuelle il y a quelques mois, à 29 ans. J’ai encore du mal à l’expliquer.
Comment j’ai atteint mes 29 ans sans avoir fait l’amour
Je n’ai jamais souhaité rester vierge. Je n’ai pas non plus vécu d’expérience traumatisante.
En fait, j’ai l’impression de m’être coincée toute seule dans cette situation.
Au lycée, le sexe ne m’attirait pas particulièrement, d’autant plus que je manquais de maturité et de confiance en moi. Il y a bien eu des occasions mais je les ai déclinées.
Pendant mes années étudiantes, c’est devenu un blocage qui s’est encore accentué au fil du temps. Personne ne savait, sauf une amie très proche. Je ressentais un grand décalage avec les autres.
Je me sentais différente et j’étais gênée de l’être.
Alors, je me suis dit que si je ne voulais pas dire la vérité, il suffisait de ne pas parler. Je me suis donc effacée, pendant une petite dizaine d’années.
Je n’ai pas été particulièrement malheureuse, mais j’ai vécu à voix basse. J’ai évité les sorties, ma vie sociale s’est réduite, je me suis un peu coupée du monde.
Ce qui m’a le plus manqué, ce n’est pas forcément le sexe, je ne me masturbais même pas. En revanche, je ressentais un besoin non comblé d’affection, de tendresse, d’intimité et d’amour.
Au fil du temps, j’ai commencé à croire que je n’étais pas assez bien pour être aimée et je me suis enfoncée dans cette impression que je ne pouvais rien y faire.
Le déclic qui m’a poussée à faire l’amour pour la première fois
Vers mes 27 ans, j’en ai eu marre d’être cette fille invisible et de passer à côté de ma vie.
À la même période, j’ai eu un retour, ou plutôt une naissance, d’envie sexuelle. J’ai alors découvert la masturbation, les vidéos pornos et les récits érotiques, ainsi que tout le plaisir que ça pouvait m’apporter.
J’ai commencé à envisager l’idée de sauter le pas, mais je m’étais fait toute une montagne de la première fois et les années passant, la montagne avait grandi.
Il m’a fallu longtemps, presque deux ans, pour me convaincre que ce n’était peut-être pas insurmontable et pour me décider ensuite de passer à l’acte.
C’est ainsi qu’à 29 ans, j’ai décidé de trouver un mec disponible et consentant. Je ne voulais pas de quelqu’un de mon entourage, ni un type avec qui j’aurais envie d’une histoire. Je souhaitais juste trouver un partenaire pour passer cette étape et me débarrasser de ce putain de blocage.
Ma première fois n’a finalement pas été si importante
Alors, je me suis inscrite sur un site de rencontres.
Une semaine après mon inscription, j’ai commencé à discuter avec un mec qui avait l’air sympa et sincère. La discussion a glissé vers la séduction et le désir est monté au fil des mots. On a échangé quasiment toute la nuit, puis il m’a proposé un rendez-vous chez lui, deux jours plus tard.
Ça me tentait mais j’hésitais… Je lui ai dit que j’en avais envie mais que j’étais vierge
.
Il a eu une réaction rassurante : ma virginité n’était pas un problème et ne l’excitait pas particulièrement non plus, il avait juste envie qu’on couche ensemble.
Deux jours après, c’était fait.
Ma première fois est un bon souvenir, je pense que je suis vraiment bien tombée. Il a été attentionné, doux, a pris son temps, a essayé de me mettre à l’aise. On a passé un bon moment tous les deux.
Perdre sa virginité puis découvrir sa sexualité à 29 ans… Puis 30 !
Je ne l’ai revu que deux fois ensuite, sans que ça n’implique du sexe. C’est bizarre mais c’est un mec qui était très chaud par écrit, sur Internet puis par textos, et puis pas trop en vrai. Je n’ai pas particulièrement de regrets.
Les six mois qui ont suivi, j’ai fait quelques rencontres via le site.
Beaucoup n’ont rien donné de concret, mais j’ai aussi trouvé deux plans culs. Je n’ai vu l’un qu’une fois, tandis que l’autre est devenu régulier. Je l’ai vu une dizaine de fois sur une période de trois ou quatre mois.
Pendant cette période, j’ai fait un tas de découvertes et vécu plein de premières fois, c’était comme une adolescence très tardive.
Par exemple, ça peut paraître un peu fleur bleue mais il y a la première fois où j’ai eu l’impression de faire l’amour et pas de baiser. Je me souviens aussi de la première fois que j’ai vraiment aimé un cunni… Ce qui est amusant car j’ai quasiment oublié mon « vrai » premier cunni.
La découverte de ma sexualité… Et ce qu’elle m’a apporté
Cette découverte de la sexualité m’a apporté et dévoilé de nouvelles sensations physiques, de nouvelles émotions, du plaisir, du désir, de l’envie… Et surtout m’a révélé que j’aime le sexe !
Je me suis aussi rendu compte de l’envie que je pouvais susciter, du plaisir que je pouvais donner, et j’ai au passage gagné un peu en confiance en moi.
Découvrir sa sexualité, c’est bouleversant et génial à la fois. Ça a changé ma vie, l’a compliquée, lui a apporté du relief et l’a colorée. Ça m’a rendue triste et heureuse, m’a fait me sentir forte et fragile, et d’une manière générale : plus vivante.
Et puis il y a tout ce que ça change au quotidien : acheter des capotes, rire en parlant de cul, sentir l’odeur d’un autre sur mon oreiller, s’envoyer des textos pour s’exciter, rêvasser au boulot en repensant à la soirée de la veille…
J’ai perdu ma virginité à 29 ans, mais j’ai encore beaucoup de belles années à vivre !
Cette première fois date d’il y a quelques mois. J’ai maintenant trente ans et je ressens un décalage entre moi et les autres.
Si je me compare aux autres femmes de trente ans, j’ai l’impression qu’elles ont toutes vécu des histoires courtes, des histoires longues et qu’aujourd’hui, elles ont trouvé un mec avec qui faire leur vie et des bébés.
Moi, j’ai trente ans sur mon passeport, mais j’ai l’impression d’avoir seize ans sexuellement. J’ai encore plein de choses à découvrir. Ce que je connais du sexe, à part mes quelques expériences de ces derniers mois, c’est ce que j’ai vu dans des vidéos ou lu dans des articles sur Internet.
Je m’en veux de m’être privée de ce plaisir, d’avoir perdu tout ce temps, d’avoir regardé la vie défiler, terrée dans ma grotte.
J’y pense parfois, quand je déprime, puis je me répète que rien n’est définitif, rien n’est grave, j’ai encore de belles choses à découvrir et ce n’est pas trop tard. Surtout, je me sens beaucoup mieux aujourd’hui que pendant toutes ces années.
Quelques mois plus tard, je suis en couple
Aujourd’hui, je suis en couple depuis quelques semaines avec un mec que j’aime beaucoup. Il me fait du bien, dans tous les sens du terme. Je me sens bien avec lui, on passe de très bons moments, on est complice et sexuellement, c’est chouette.
Je ne lui ai pas raconté mon passé, on n’a jamais abordé ce sujet et j’appréhende sa réaction. Si notre histoire dure, je finirai par lui dire, parce que c’est ma vie et que j’aimerais qu’il sache.
J’ai écrit pour sortir ce que j’avais sur le cœur mais aussi pour m’adresser à toi qui te trouves dans une situation similaire. Si je n’avais qu’un conseil à donner à la moi d’il y a dix ans, c’est de se bouger pour ne pas s’enfermer dans une position qui ne lui convient pas.
Il m’a fallu plus longtemps que les autres, mais j’ai fini par comprendre.
Le sexe, ça peut être beaucoup de plaisir. C’est une façon d’augmenter notre échelle de sensations, c’est un moyen de nous faire du bien, à moi et aux autres et de s’aimer peut-être, pour les plus chanceux.
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Les Commentaires
Je pense qu’ils font ça parce que c’est rassurant de pouvoir étiqueter les gens, comme ça tout le monde rentre dans le moule et c’est plus facile. Mais qu’est ce que c’est lourd