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Combien coûte réellement la charge d’un ou plusieurs enfants tous les mois ? Quel est le budget des parents ? Les frais engagés évoluent-ils en fonction de l’âge des enfants ? Toutes les deux semaines, dans notre rendez-vous « Quand on aime, on compte », des parents ouvrent leurs comptes et partagent avec nous ce que leur coûte un ou plusieurs enfants, mensuellement.
Cette semaine, c’est Virginie qui se prête à l’exercice.
Les revenus de Virginie et son mari, parents de trois enfants
- Prénom : Virginie
- Âge : 35 ans
- Métier : Agent Banque de France en congé parental, et directeur technique pour son conjoint
- Nombre et âge des enfants : trois enfants de 2, 5 et 8 ans (et un chat)
- Budget net de la famille au total : 4886 €
- Lieu de vie : Montoire-sur-le-Loir (41)
Virginie est mariée au père de ses trois enfants depuis 2017, et ils sont en couple depuis 2013. Ils vivent tous ensemble dans une maison de 160m² avec un jardin de 3500m² à la campagne, dans une petite ville du Loir-et-Cher, dont ils sont propriétaires.
Avant d’avoir notre 3ᵉ enfant, nous habitions une petite maison de ville en proche banlieue strasbourgeoise. Quand notre dernier enfant est arrivé en février 2021, les confinements étaient passés par là, nous avons eu envie de plus d’espace pour que chacun ait sa chambre. Nous voulions aussi changer d’air et nous rapprocher de notre famille (qui vit entre la région parisienne et le sud-ouest de la France).
Mon mari est en télétravail à temps complet depuis 5 ans, donc il nous fallait un endroit avec la fibre et pas loin d’une ligne de TGV pour Paris. Nous avons fini par jeter notre dévolu sur Montoire-sur-le-Loir, qui est à 20 minutes en voiture de la gare TGV de Vendôme d’où l’on peut rallier Paris-Montparnasse en seulement 45 minutes (certains banlieusards mettent plus de temps à aller au boulot !)
Mensuellement, Virginie et son mari touchent, à eux deux, 4886 € net, comprenant le salaire de son mari, directeur technique — le congé parental de Virginie vient de terminer, elle ne perçoit plus de revenus depuis un mois — ainsi que 323 € d’allocations familiales, et 92 € d’allocation de base de la Paje à taux partiel.
Jusqu’au mois dernier, je touchais la PréPare de la CAF — environ 400 € par mois — pour mon congé parental à temps plein. Mais maintenant, c’est fini (pas plus de 24 mois pour un 3ᵉ enfant). Je trouve vraiment ça nul comme durée, l’enfant ne pouvant être scolarisé à cet âge-là.
Le couple rembourse 1049 € de prêt immobilier pour leur maison, et dépense 547 € dans des factures courantes, dont 61 € pour leur consommation d’eau, 23 € d’assurance de prêt, 151 € de taxe foncière, 31 € d’assurance habitation, 70 € d’essence, 31€ d’assurance auto et 49 € d’abonnement internet.
Les dépenses de puériculture et d’hygiène pour trois enfants de 2, 5 et 8 ans
Après avoir expliqué leurs revenus totaux, Virginie partage les sommes que le couple dépense pour ses trois enfants.
À la naissance, les cadeaux de la part de la famille et des amis ont été appréciés et ont soulagé leur budget :
Ma grand-mère en 2015 m’a offert un combiné nacelle/poussette/coque auto qui m’a servi pour les 3 enfants et qui devait coûter 450 € à l’époque.
Ma mère m’a offert la chaise haute en 2015 pour 100 €, je pense, qui a servi également pour les 2 autres enfants, ainsi qu’un porte-bébé de randonnée pour 70 €, une vraie merveille.
Nous avons également eu le kit de départ en vêtements des premiers mois. Avec tout ce qu’on nous a offert, nous n’avons quasiment pas eu à en acheter au début.
De son côté, Virginie explique avoir acheté, pour la naissance de son premier, le mobilier de la chambre d’enfant, un tire-lait et des carrés en bambou lavables pour les changes :
Quand nous avons eu Maxime en juin 2015, nous étions locataires d’un appartement à Strasbourg. Nous avions acheté l’intégralité du mobilier de sa chambre, à savoir, un ensemble avec lit, table à langer et armoire pour 1000 €. Puis, nous avons déménagé et l’intégralité du mobilier a été réutilisé pour Victoria, car ça correspondait au moment où Maxime a pu passer dans un lit « de grand ». Nous avons à nouveau déménagé et désormais, c’est Oscar qui en profite. J’estime que ces meubles ont été bien rentabilisés.
J’ai exclusivement tire-allaité mes 3 enfants (6 mois chacun), je m’étais acheté un tire-lait double pompe pour 120 € qui a été utilisé pour mes 3 enfants.
Il faut compter également la fameuse baignoire Ikea à 10 €, qui a, elle aussi, été utilisée pour les 3.
Ainsi que le fameux lot de « carrés » en bambou lavables pour le change, pour 50 € environ, qui ont bien dû être lavées 800 fois chacune et que j’utilise toujours pour le change d’Oscar.
Le poste le plus cher reste les sièges auto, avec trois enfants de trois gabarits différents. Chaque siège coûte entre 100 et 200 €, et en plus, il a fallu acheter la voiture qui pouvait accueillir les 3 sièges avec Isofix ! Ça compte, dans le budget puériculture ?
Côté hygiène, Virginie nous explique dépenser 57 € par mois, sur un budget lissé à l’année, en misant sur la mise en commun et l’achat en gros :
J’achète un bidon de liniment pour le change du plus jeune pour environ 16 € qui dure 6 mois et je dépense 50€ par mois en couches pour notre dernier (on espère avec l’été pouvoir lui apprendre à s’en passer gentiment, surtout si la maternelle accepte de le prendre à la rentrée de septembre).
Nous les achetons en promo uniquement (lorsqu’elles sont à 80% remboursées sur la carte fidélité du magasin) en faisant des stocks. En plus, j’achète aussi un bidon de gel lavant (corps et cheveux) à 8€ qui doit facilement durer 6 mois.
Pour les plus grands, j’achète un shampooing/démêlant qui ne pique pas les yeux pour 3 € et qui tient facilement deux mois et ils utilisent ensuite le même gel douche que nous. À tout cela s’ajoutent également deux dentifrices fluorés pour enfant (avec des doses différentes en fonction des âges) pour 2 € par mois.
Pour la santé, Virginie dépense, pour ses enfants, 60 € par mois, lissés à l’année, pour des soins comme le bilan annuel chez un pédiatre, mais aussi l’achat de lunettes de vue pour ses deux ainés et l’achat de compléments en vitamines D. De plus, son fils ainé est suivi chez un cardiologue :
Mon grand fils est suivi annuellement chez un cardiologue, car il a été opéré d’une cardiopathie à l’âge de deux ans et demi. Mais tout est remboursé à 100 %.
Le budget vêtements, jouets et loisirs de trois enfants de 2, 5 et 8 ans
Pour ce qui est du budget des vêtements de ses enfants, Virginie dépense 50 € par mois, lissés sur l’année, et elle n’achète que des vêtements neufs, environ quatre fois par an, quand ces derniers sont trop petits ou usés :
Le plus souvent, j’achète des marques peu chères comme Kiabi, C&A, GEMO et Chaussea. J’aime bien aussi surveiller les soldes Petit Bateau pour les pièces comme les imperméables ou les manteaux.
En revanche, je réutilise les vêtements et chaussures de l’aîné. Ils ont servi et sont conservés pour le 3ᵉ. Et les quelques vêtements de bébé de marque que j’ai (car ils m’ont été offerts) sont conservés pour mes futurs neveux et nièces. Tous les autres sont donnés à la Croix rouge, car je sais que je n’aurai pas de 4ᵉ enfant !
Pour les jouets, Virginie estime dépenser environ 10 € par mois :
Les jouets, c’était pour Noël et aux anniversaires. Mais on en achète plus, et on demande aux grands-parents de ne plus le faire non plus. C’est difficile à faire comprendre, surtout aux parents de mon mari qui sont attachés au concept de “l’objet”, mais je préfère 1000 fois 20€ qui iront sur le compte de mes enfants qu’un truc en plastique et qui fait du bruit que personne n’utilisera.
D’ailleurs à Noël dernier, mes ainés n’ont pas réclamé de jouet, ma fille voulait un bureau et une chaise rose, et mon fils un tapis Pikachu pour sa chambre. Pourtant, ils n’ont pas été influencés, mais j’ai l’impression que cela ne les intéresse déjà plus. Je ne vais pas m’en plaindre, je n’ai jamais acheté de Barbie.
À ce budget s’ajoute aussi celui dépensé pour les livres, pour 20 € par mois :
Mes enfants sont de gros lecteurs. Les écoles de mes ainés proposent chaque année, à la rentrée, un abonnement regroupé pour recevoir 8 livres de l’École des Loisirs, pour environ 38 €.
Concernant les loisirs de ses trois enfants, Virginie explique ne pas avoir inscrit ses enfants à des activités extrascolaires, et nous détaille son organisation :
Mes enfants sont des mordus de lecture et de jeux de société (comme leur père). Lissé sur l’année, ça doit nous revenir à 70 € par mois. Nous allons également au cinéma quand quelqu’un peut garder Oscar qui est encore jeune.
Cette année, ils ne font pas d’activité extrascolaire. L’année dernière, les aînés allaient au multisport pour 60 € l’année. Nous avons la chance d’avoir un grand jardin avec des structures de jeu (toboggan, balançoire, trampoline) c’est comme ça qu’ils se dépensent.
Les dépenses de nourriture pour une famille de deux adultes et trois enfants
Concernant le budget alimentation, Virginie explique que ses deux enfants ainés déjeunent à la cantine tous les jours de la semaine sauf le mercredi pour 69 € par enfants, soit un total de 138 € par mois. À la maison, le reste du temps, tout le monde mange la même chose, de l’entrée au dessert. Uniquement pour ses enfants, Virginie dépense 9 € par mois pour du lait de croissance pour son petit dernier, et 150 € par mois pour des demandes spécifiques à ses enfants :
Oscar a 2 ans, et il boit encore du lait de croissance à raison de 500 ml par jour pour environ 9€ par mois, le plus souvent acheté en promo.
Uniquement pour les trois enfants, nous achetons du cacao en poudre, du jus de pomme et de la brioche. Quand j’en fais moi-même, ils préfèrent la Harrys, quelle bande d’ingrats ! Nous achetons également les goûters, souvent des compotes en gourde, des biscuits ou des tablettes de chocolat au lait. Le tout pour environ 150 € par mois.
Virginie nous détaille le reste de ses dépenses de nourriture pour l’intégralité de la famille, dont le budget total est de 850 € :
Nous avons un budget global de nourriture d’environ 850 euros par mois. Ça peut sembler beaucoup, mais mon mari, Oscar et moi sommes à la maison tous les midis. Il n’y a donc pas de repas à l’extérieur, de cantine ou autre pour nous.
En plus, il n’y a ni Deliveroo, ni UberEats par chez nous, donc quand on veut un burger ou une pizza, on le fait nous-mêmes !
Virginie nous confie ne pas être pas sollicitée par ses enfants pour des demandes particulières pendant les courses familiales, puisqu’elle les fait sans eux, tout en étant à l’écoute de leurs souhaits :
Je ne fais jamais les courses avec les enfants, ça me permet d’être rapide et efficace. Du coup, je n’ai pas le problème du caprice du bonbon à la caisse ou autre. Après, quand j’établis ma liste des repas pour la semaine, je leur demande s’ils ont une envie particulière. Ils ont souvent de bonnes idées. Parfois, ils vont me demander un type de gâteau en particulier et je leur achète. Ça ne me change rien et je sais que lorsqu’ils me demandent, c’est qu’ils en ont envie et que ce sera mangé.
Pour le reste, ils ont de drôles d’envie ! Ils adorent les crudités, alors ils ont plutôt tendance à me demander de ramener des concombres et des tomates cerises. Il n’y a qu’en hiver que je leur dis non, je leur explique que ce n’est pas la saison. Ils le comprennent bien.
Elle privilégie, pour l’alimentation de la famille, les courses en supermarché, et nous confie son organisation précise :
Je fais mes courses une fois par semaine au supermarché, le mardi, car c’est le premier jour des promotions et que certains produits partent vite (notamment les couches).
Du coup, le dimanche, je consulte le catalogue à venir sur le site de l’enseigne, et en fonction des promos, j’établis mes menus de la semaine, puis ma liste.
L’enseigne est sur le chemin entre l’école et la maison, donc le mardi matin après avoir déposé les deux grands à l’école, je fais mes courses en me tenant à ma liste, et en 45 minutes la plupart du temps, c’est plié.
Pour les fruits et légumes, on a la chance d’avoir un primeur en ville, qui a plus de choix qu’au supermarché, donc j’y vais lorsque je ne trouve pas mon bonheur en grande surface.
Concernant ses critères d’achat, Virginie précise :
Je ne regarde pas le prix, mais les étiquettes de composition. Certains produits de grandes marques ont des compositions bien plus mauvaises que les marques de distributeurs.
Pour la viande et les œufs, j’achète du Label Rouge ou du plein air, pas vraiment de bio.
Pour les fruits et légumes, je suis plus attachée à la proximité des produits qu’au fait qu’ils soient bio. J’ai toujours trouvé aberrant de payer 8,50€ une mangue bio qui vient par avion du Pérou ou de manger des tomates espagnoles bio en janvier.
Virginie s’est laissé tenter par des box de livraison de nourriture, mais n’a pas été convaincue :
Il m’est arrivé de prendre quelques fois des box Hellofresh mais je ne trouve pas ça adapté à ma façon de consommer (les 3 feuilles de basilic en sachet qui viennent d’Éthiopie, ou le poulet de mauvaise qualité ne m’ont pas convaincue).
Et le plus souvent les enfants n’aiment pas, ils trouvent ça trop “travaillés” je crois. Ils préfèrent les choses simples et cloisonnées, et ne sont pas fans des plats en sauce ou “originaux”.
Les dépenses du mode de garde de trois enfants de 2, 5 et 8 ans
Étant en congé parental, Virginie n’a pas de frais de garde :
Lorsque j’ai eu Maxime en 2015, j’avais pris un congé parental de 6 mois, puis il avait été en crèche parentale. Mais au moment de la naissance de ma fille, Maxime a dû être opéré du cœur alors qu’il avait 2 ans et demi à cause d’une malformation au niveau de l’aorte, et toute la famille s’est mise en pause pour se consacrer à lui.
Pendant son hospitalisation, je tirais mon lait et mon mari faisait la navette pour rapporter le lait à ma fille qui avait à peine 1 mois ! Aujourd’hui, il va bien, mais cela fait prendre conscience que la vie est fragile et que je veux être là pour mes enfants.
Pour Victoria, mon deuxième enfant, j’ai pris un congé parental jusqu’à ses deux ans, car je n’avais pas eu de place en crèche. Finalement, j’ai été malheureuse de reprendre le chemin du travail, j’allais travailler la boule au ventre et je rentrais le soir pour les doucher, préparer le dîner et les mettre au lit. C’est affreux à dire, mais le confinement a été une libération pour moi.
Maintenant que j’ai trois enfants, et que je sais qu’Oscar sera le dernier, je tiens à en profiter le plus possible et à être là. Je peux me le permettre, car lorsque j’avais un salaire, j’ai mis suffisamment de côté pour “financer” cette “pause” professionnelle. Par ailleurs, le salaire de mon mari nous permet également de vivre à 5 dessus sans nous priver.
Concernant le fait d’avoir fait une pause dans sa carrière pour s’occuper de ses enfants, Virginie est fière de ses choix :
Je comprends parfaitement que certains et certaines aient hâte de retrouver le chemin du travail, mais ce n’est pas mon cas. J’assume complètement mon statut de mère au foyer, même si ça ne plaît pas à tout le monde. Je n’hésite pas à envoyer balader quand on me demande quand je compte reprendre le travail, je considère que cela ne regarde personne. Mais quand on devient mère, tout le monde a toujours un avis sur tout et ne se prive pas pour le donner, c’est fou !
J’estime qu’on ne se définit pas par son travail. Tout le monde y trouve son compte dans notre famille, et quand on fait le calcul, on y perd même pas (pas de frais de transport, pas de repas à l’extérieur, tranche d’imposition inférieure, pas de frais de garderie pour les soirs, le mercredi, les vacances scolaires…).
J’ai la chance d’avoir un mari qui a pleinement conscience que je ne me tourne pas les pouces en pyjama toute la journée et que si la maison tourne, c’est grâce à moi. On est une équipe et chacun contribue en fonction de ses points forts. Par exemple, il est bien meilleur que moi pour donner les douches aux enfants et faire les shampooings, mais il n’est pas foutu de lancer le lave-linge, chacun son truc, ce n’est pas un concours !
Virginie ne fait jamais appel à une baby-sitter :
Si on veut sortir se faire un restau ou un ciné, on attend que ma mère, à la retraite depuis 2015, vienne nous voir quelques jours pour s’organiser des moments à deux, car nos parents habitent à 200 km de nous.
Pour la scolarité de ses enfants, Virginie paye 5 € par mois, lissés à l’année, de matériel scolaire pour son ainé, qui est à l’école élémentaire, ainsi que 8 € d’assurance scolaire pour ses deux enfants scolarisés. À ces frais s’ajoutent également 15 € par mois d’essence, uniquement pour aller les déposer et les récupérer à l’école tous les jours.
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Transmission de la valeur de l’argent et argent de poche
Virginie n’aimerait pas particulièrement réduire un poste budgétaire familial, elle est satisfaite de sa gestion financière :
Je n’ai pas l’impression qu’il y a un poste budgétaire qui prend plus de place qu’un autre. Si on veut partir en vacances ou faire un truc qui sort de l’ordinaire, on en parle avec mon mari plusieurs mois en amont et on se crée un budget dédié.
Notre dernière “folie”, ça a été 2 jours et 1 nuit au Futuroscope avec les deux plus grands en octobre dernier à l’occasion des 5 ans de Victoria, pour 495 €. Ma mère gardait Oscar pendant ce temps.
Virginie raconte quel était le rapport à l’argent dans sa famille, ce qu’on lui a transmis, et son rapport actuel avec ses enfants :
Lorsque mes parents étaient ensemble, l’argent n’était pas un problème, nous partions en vacances au Club Med, mon père, ingénieur, était très dépensier et impulsif et pouvait s’acheter des choses très chères juste parce qu’il en avait envie sans se soucier de l’impact que ça pouvait avoir. Ma mère, institutrice, avait la tête sur les épaules et gérait le budget de la famille tout en essayant de réfréner ses ardeurs.
Quand mon père a quitté ma mère, j’étais au lycée et mon frère au collège. Ça a été très difficile, il ne s’est jamais investi, il a refait sa vie et ne s’est jamais demandé comment on s’en sortait. Nous avons même dû retourner vivre chez ma grand-mère quelque temps.
La séparation de ses parents a été un déclic pour Virginie :
Bizarrement, je pense que c’est pour cela que je suis une passionnée de finance. Je tiens un tableau de nos dépenses mensuelles et un autre pour l’évolution de notre patrimoine au fil des mois. Je sais exactement ce que nous avons sur nos comptes. Je m’intéresse aux placements et je consacre plusieurs heures par mois à la gestion de notre argent.
J’essaie de nous construire une épargne cohérente qui puisse financer plusieurs projets à court/moyen/long terme, de l’éventuel changement d’une machine à laver à notre future retraite en passant par les études de nos enfants. C’est vraiment un sujet qui me passionne et je me documente énormément à ce sujet. Je crois que j’ai raté une carrière de conseillère en gestion de patrimoine !
Du côté de la famille de son mari, le rapport à l’argent n’est pas le même :
Mon mari n’a aucune culture financière. Ses parents ont toujours été mauvais gestionnaires, aucune notion d’épargne. C’est très drôle d’ailleurs, car maintenant, il gagne bien sa vie, mais il me demande toujours l’autorisation quand il veut s’acheter quelque chose à 10 € !
Virginie essaie d’apprendre à ses enfants la valeur des choses et de l’argent, et en parle ouvertement avec eux :
L’argent n’est pas un sujet tabou avec les enfants. C’est surtout Maxime, le grand, qui commence à s’y intéresser en me demandant combien on gagne par mois, s’il a des sous sur son compte ou s’il a assez dans sa tirelire pour s’acheter un jeu vidéo.
Virginie a ouvert des comptes bancaires pour ses enfants, dont le montant mensuel, lissé sur l’année, est de 45 € :
Chacun de mes enfants a un livret A et 2 assurances-vie, une orientée long terme avec une forte part d’action et une autre plus sécurisée uniquement en fonds euros.
On alimente en fonction de nos possibilités, ou si les grands-parents font des chèques pour les anniversaires et Noël.
Cela leur permettra d’avoir un pécule à leur majorité pour faire ce qu’ils veulent.
Virginie parle parfois d’argent à ses enfants, en expliquant certains termes :
On a expliqué aux deux grands le concept de marketing et que non, ils n’ont pas besoin de tous les trucs qui passent dans les pubs à la TV, même si c’est très coloré et que les enfants ont l’air heureux. D’ailleurs ça devient un running gag, et quand parfois je vois quelque chose qui me plait, ils ne manquent pas de me dire “mais non maman, t’en as pas besoin, c’est du marketing !”.
Pour le reste, ils savent qu’un voyage à San Francisco ne se budgète pas de la même manière qu’un paquet de Chocapic.
Bon, après, ils pensent toujours que si on veut de l’argent, on a juste qu’à gagner à l’Euromillions, donc visiblement, on a encore du boulot de ce côté-là !
Quant à Oscar, il a 2 ans, il s’en fout, tout ce qui l’intéresse, c’est de faire de la balançoire et de taper dans un ballon !
À la fin du mois, il reste 2879 € à la famille, dont le couple se sert pour leurs dépenses personnelles, les courses, et les frais courants, tout en épargnant 1000 € par mois. Lorsque la totalité des sommes dépensées uniquement pour leurs enfants est additionnée, Virginie et son mari dépensent 637 € mensuellement.
Merci Virginie d’avoir répondu à nos questions !
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Les Commentaires
Déjà, le point de départ de la situation d’inégalité, c’est la séparation.
Pour un couple marié, la vie depuis le début du mariage est regardée et le travail fait par l’autre conjoint (qui économise en effet les frais de garde, aide ménagère, etc.) est pris en compte par le juge pour fixer la prestation compensatoire (ainsi que les opportunités de carrière ou l’état de santé des conjoints) qui viendra atténuer la différence de niveau de vie. Le mariage a peut-être une image vieillotte mais c’est encore le régime le plus simple pour protéger le conjoint qui se dévoue au foyer.
S’ils mettent tout en commun actuellement, l’épargne qui a fondu de son côté à elle va être relayée par son salaire à lui : c’est kif kif (sauf séparation mais on en revient à plus haut).
Pour les autres cas (accident, invalidité), il y a des assurances vie, l’assurance du crédit immobilier, etc. unno: