En septembre 2022, Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, est arrêtée à Téhéran par la police des mœurs. Les forces de l’ordre lui reprochent d’avoir enfreint le code vestimentaire de la République islamique, car son voile ne couvrait pas entièrement sa chevelure. Son décès en détention, quelques jours plus tard, provoque alors un vent de révolte dans le pays, porté par le mouvement ‘Femme, vie, liberté’. Un élan de résistance violemment réprimé par le régime en place qui n’hésite pas à user de la force pour étouffer le courage des militant•e•s.
Dans un rapport publié mercredi 6 décembre et relayé par franceinfo, Amnesty International affirme que les forces de sécurité iraniennes auraient notamment recouru « au viol et à d’autres formes de violences sexuelles pour écraser le soulèvement ‘Femme, vie, liberté’ » l’année dernière.
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Des viols post-arrestation et aucune inculpation des agents responsables
Comme le relaie franceinfo, ce rapport met en lumière « les terribles épreuves traversées par 45 personnes, parmi lesquelles 26 hommes, 12 femmes et sept mineurs » ayant « subi des viols, des viols collectifs et/ou d’autres formes de violences sexuelles aux mains des services de renseignement et des forces de sécurité, après avoir été arrêtées ». Il s’agit de femmes et de filles arrêtées pour entorse au code vestimentaire et d’hommes descendus dans la rue pour manifester contre le régime.
En tout, selon Amnesty International, « 16 des 45 victimes dont le cas a été présenté dans le rapport ont été violées. On retrouve parmi elles six femmes, sept hommes, une jeune fille de 14 ans et deux garçons de 16 et 17 ans […]. Six de ces personnes – quatre femmes et deux hommes – ont subi des viols collectifs perpétrés par un nombre d’agents masculins ayant pu aller jusqu’à 10 ». Selon les informations d’Amnesty, « les auteurs de ces viols et autres formes de violences sexuelles sont des membres des Pasdaran (gardiens de la révolution), de la force paramilitaire Bassidj et du ministère du Renseignement ».
Le rapport déplore par ailleurs l’inaction des autorités iraniennes qui n’ont, à ce jour, pris aucune sanction à l’encontre des représentants de l’État mis en cause. Amnesty International indique avoir partagé « ses conclusions aux autorités iraniennes le 24 novembre » sans obtenir la moindre réponse de leur part.
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