Qui dit été dit colos et centres de loisirs. Chaque année, ce sont un peu plus d’un million d’enfants qui y séjournent pendant les vacances. Et pour les encadrer 50 000 animateurs passent annuellement le Brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur. Bientôt, un nouveau module sera ajouté à la formation : la lutte contre les violences sexistes et sexuelles. L’idée ? Prévenir ces violences pendant le séjour, mieux recueillir la parole de l’enfant, et détecter les victimes en cas de violences sexuelles vécues dans le foyer.
Ce nouveau volet a été annoncé jeudi 6 juillet par le secrétariat d’État à la Jeunesse.
« Recueillir la parole d’enfants victimes ne s’improvise pas »
Interrogée par le quotidien régional Ouest France, la secrétaire d’État à la jeunesse Sarah El Haïry est revenue sur cette mesure phare : « Recueillir la parole d’enfants victimes ne s’improvise pas […] Il faut savoir ce qu’il faut dire, ou ne pas dire, pour qu’ils puissent s’exprimer sans se fermer, puis réagir de manière adaptée, connaître les procédures à suivre pour signaler les faits ».
En plus de cette formation, les responsables de lieu d’accueil collectif de mineurs (comme les centres de vacances ou de loisirs, centres aérés…) devront signer une charte de 12 engagements pour prévenir les violences sexuelles et sexistes. Parmi les engagements, figure l’obligation d’« inscrire la prévention et la lutte contre les violences sexuelles et sexistes dans le projet éducatif », de « recruter du personnel formés sur ces questions », de désigner des « référents » VSS dans chaque structure d’accueil.
Ils devront également « sensibiliser les mineurs » sur les violences sexistes et sexuelles et « les questions d’égalité de genre » et s’engagent à « signaler » les VSS « aux autorités compétentes ».
Une double campagne de sensibilisation lancée sur les réseaux
Le gouvernement a par ailleurs annoncé la mise en place d’une campagne de sensibilisation aux VSS, diffusée du 10 juillet au 6 août sur les réseaux sociaux. Le but ? Encourager, d’une part, les jeunes à parler aux animateurs référents dans leurs colos s’ils sont victimes de violences intrafamiliales. « Le cadre extérieur d’une colonie peut permettre de parler de ce qu’on subit dans son environnement quotidien » a appuyé auprès de Ouest France Sarah El Haïry
Les parents d’ados seront aussi ciblés : « Pour leur dire que leurs enfants sont en sécurité, préservés des violences sexuelles et sexistes pendant leurs vacances en centre aéré ou en colonie », conclut la secrétaire d’État.
En avril 2022, Anissa, animatrice de colo depuis 4 ans, avait lancé sur les réseaux sociaux le mouvement #MeTooAnimation pour alerter sur les viols et les agressions sexuelles dans le milieu de l’animation et l’omerta qui y règne.
Avec ces premières mesures annoncées par le secrétariat d’État à la Jeunesse, le milieu de l’animation serait-il enfin prêt à prendre ses responsabilités ?
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Les Commentaires
C'était il y a plus de 10 ans, mais ce qui me paraissait bizarre, et ce même à l'époque, c'était qu'ils n'étaient pas du tout discrets. Comme si c'était normal ou juste une petite bizarrerie innocente et donc qu'on ne devait pas s'en inquiéter. Heureusement je ne l'ai pas mal vécu et je sais que j'ai eu de la chance, mais ce n'est absolument pas normal de devoir se dire ça. J'espère sincèrement que la situation va évoluer pour le mieux