Live now
Live now
Masquer
Source : Wikimédia Commons / Amélie Tsaag Valren
Société

« Ça a été d’une telle violence, d’une telle mise à l’écart » , Agnès Buzyn raconte le harcèlement qu’elle aurait subi à l’hôpital

Depuis plusieurs semaines, des témoignages à propos des violences sexistes et sexuelles à l’hôpital se multiplient sur les réseaux sociaux. Agnès Buzyn, ancienne médecin et ministre, s’est confiée à son tour sur le harcèlement qu’elle aurait subi pendant quatre ans.

Alors que la vague Me Too déferle sur le milieu hospitalier depuis quelques semaines, c’est au tour d’Agnès Buzyn, ancienne ministre de la Santé, de témoigner ce dimanche 5 mai. Dans « Des blouses pas si blanches », une enquête co-réalisée par Marie Portolano au sujet des violences à l’hôpital, celle qui fut médecin à Necker s’est confiée sur le harcèlement qu’elle aurait subi des années durant, la poussant à quitter ses fonctions.

« Ils ne supportaient pas d’avoir une femme au-dessus d’eux »

Tout commence en 2003, lorsque, praticienne à l’hôpital Necker et âgée de 40 ans, Agnès Buzyn candidate à un poste de Professeure. L’ancienne ministre relate des propos qu’aurait tenu le président de la communauté médicale, en charge de statuer sur son dossier : « Agnès Buzyn est venue me voir dans mon bureau pour parler de sa candidature comme professeure. C’est drôle, à chaque fois que je la vois arriver dans mon bureau, je l’imagine avec un fouet et des bottes ».

Exaspérée d’être réduite à « un fantasme sexuel atroce », la médecin ne tardera pas à avoir le déclic. Alors qu’elle entre dans la salle où se réunit la commission de sélection, il y a 32 hommes pour 0 femme. « Là, j’ai compris qu’il y avait un dysfonctionnement grave ».

Mais c’est une fois en poste, que le harcèlement s’intensifiera. « Du jour au lendemain, alors que je fais le même métier, que je prescris les mêmes choses, le titre les rend fous furieux, se remémore-t-elle. Je sens une immense agressivité de mes collègues. J’ai ressenti que les hommes ne supportaient pas d’avoir, hiérarchiquement, une femme au-dessus d’eux. »

« J’ai cru que j’allais mourir »

Une insubordination qui se serait rapidement transformée en quatre années de harcèlement. « J’ai cru que j’allais mourir, sincèrement. Ça a été d’une telle violence, d’une telle mise à l’écart. J’étais épuisée. Je pense que si je n’avais pas eu des enfants, à cette période-là, j’étais vraiment pré-suicidaire ». Un climat insoutenable qui l’aurait poussée vers la sortie : « Ça devenait tellement fou que j’ai décidé de m’extraire de mon métier de médecin ».

Ces dernières semaines, d’autres personnalités, comme Roselyne Bachelot ou Marine Lorphelin, ont, elles aussi, pris la parole pour dénoncer le climat sexiste qui règne à l’hôpital. L’ancienne miss France intervient d’ailleurs dans le documentaire « Des blouses pas si blanches », où elle témoigne d’un épisode durant lequel son maître de stage lui aurait proposé de pratiquer un toucher vaginal sur une patiente inconsciente.


Vous aimez nos articles ? Vous adorerez nos newsletters ! Abonnez-vous gratuitement sur cette page.

Les Commentaires

Il n'y a pas encore de commentaire sur cet article.

Réagir sur le forum

Plus de contenus Société

Source : Source Pexel
Animaux

Mon chien est mort : une épreuve insurmontable !

3
Source : Unsplash / Tim Mossholder
Santé

« On m’avait dit qu’il ne me restait que 2 ans à vivre » : contaminée par le VIH en 1984, Pascale est l’heureuse grand-mère d’un petit garçon

2
Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-12-12T103045.066
Daronne

« Mon mari a donné un bout de son foie à notre fille de 9 mois »

8
Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-12-10T145633.472
Société

« Crèche, messe de minuit : je ne suis pratiquante qu’à Noël »

3
Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-11-25T111624.319
Santé

« Et si mon corps était en perpétuelle réaction inflammatoire ? » : Charlie, 29 ans, raconte ses années d’errance face aux effets secondaires des contraceptions féminines

20
Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-11-28T150710.132
Beauté

Elle avait dévoilé son crâne pendant le concours Miss Grand, Safiétou Kabengele nous raconte les coulisses de son parcours de miss

Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-11-20T111708.991
Lifestyle

« L’alcool est une condition sociale et on peut rapidement être mis de côté si on ne la remplit plus » : Elena, 36 ans, raconte comment elle a arrêté de boire

Source : Getty Image / MARIA DUBOVA
Féminisme

Ève, 42 ans : « Quand il m’a demandé où était le nettoyant après six mois de vie commune, j’ai pleuré »

5
Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-11-15T163147.788
Livres

Samah Karaki : « C’est la culture sexiste qu’il faut questionner, pas la présence ou l’absence de l’empathie »

Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-11-13T154058.525
Santé

« Ah, on dirait que t’as le cancer » : Laure raconte comment l’alopécie affecte son quotidien

6

La société s'écrit au féminin