Alors que Paris s’apprête a accueillir les Jeux olympiques et paralympiques, soit près de 15 millions de visiteurs, quelles mesures ont été prises pour prévenir les violences sexistes et sexuelles qui peuvent être perpétrées aussi bien par des sportifs que des spectateurs, entraineurs, volontaires etc. ? On le sait, pendant les grands événements sportifs, les violences sexistes et sexuelles connaissent une forte augmentation. « Dans la rue comme dans les transports, les insécurités qui existent vont augmenter mécaniquement pendant les Jeux olympiques à cause du nombre de personnes qui seront condensées au même endroit, nous expliquait il y a quelques semaines Priscillia Routier Trillard, co-fondatrice du dispositif ProtéJOns, un collectif d’entraide pour combattre les violences faites aux femmes pendant le JO. À ce facteur va s’ajouter celui de l’augmentation de la consommation d’alcool, puisque ce sera la fête partout. On sait que les comportements problématiques qui existent déjà vont être démultipliés. »
La plus grande « safe place » devant l’hôtel de Ville
Dans ce contexte, quelles mesures ont été mises en place pour protéger les femmes ? Des « safe place » vont être déployés dans 10 zones de festivités de la capitale. Une « safe place » ouvrira dimanche et jusqu’au 8 septembre, sur la terrasse des Jeux située devant l’Hôtel de Ville sur la place de l’Hôtel de ville. Trois associations féministes (soit une trentaine de salariées mobilisées) s’y relayeront jusqu’à minuit sur l’ensemble de la période : le Centre d’information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF), En avant toute(s) et Elle’s imagine’nt.
Des applis pour trouver un refuge rapidement
La mairie de Paris déployé une convention avec la start-up Umay, qui a développé une application de géolocalisation permettant d’informer ses proches de son parcours en temps réel, en cas de harcèlement ou d’agression, trouver refuge dans l’un 300 lieux privés et publics répertoriés dans la capitale (commerces, gymnases, mairies d’arrondissements). L’appli permettra aussi de visualiser en direct les dangers et alertes autour de soi signalées pas les autres utilisatrices
Une autre application : The Sorority, permet notamment « à celles qui se sentent en insécurité d’alerter les 50 personnes les plus proches grâce à la position GPS du téléphone ». Objectif : lutter contre le harcèlement de rue.
À noter : 45 000 volontaires ont suivi les modules de sensibilisation créés par les associations Umay et Safer . Ce plan de formation était « composé de ‘capsules de e-learning’, dont une vidéo de huit minutes sur le sujet des VSS », selon Mediapart.
Accompagner les victimes
Si l’insécurité va augmenter dans les rues, dans les foyers, les femmes seront également plus en danger. Les violences conjugales redoublent les soirs de compétition sportive. Pour ne pas laisser les victimes seule, le 3919, numéro national de référence pour l’écoute et l’orientation, a décidé de conserver pendant l’Euro et les Jeux olympiques le même nombre d’écoutantes professionnelles. En France, la ligne renforcée du 3919 vise aussi le public international attendu aux Jeux olympiques de Paris, du 26 juillet au 11 août. L’association met à disposition un service d’interprétariat qui fonctionne déjà depuis un peu moins d’un an.
Si vous ou quelqu’un que vous connaissez est victime de violences conjugales, ou si vous voulez tout simplement vous informer davantage sur le sujet :
- Le 3919 et le site gouvernemental Arrêtons les violences
- Notre article pratique Mon copain m’a frappée : comment réagir, que faire quand on est victime de violences dans son couple ?
- L’association En avant toute(s) et son tchat d’aide disponible sur Comment on s’aime ?
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