Depuis plusieurs années, le monde du sport français fait face à de nombreuses accusations de violences sexistes et sexuelles. Ainsi, plusieurs députées ont lancé une commission d’enquête sur les dysfonctionnements des différentes fédérations de sport.
Le 5 septembre dernier, les athlètes Claire Palou et Emma Oudiou ont été auditionnées par plusieurs députés. Elles avaient notamment rapporté des faits de harcèlement sexuel qui se seraient déroulés à l’Insep. Elles y ont dénoncé une protection presque systématique des agresseurs présumés.
Selon le directeur de l’Insep, il existe un « déficit d’informations »
Ce jeudi 5 octobre, Fabien Canu, directeur de l’institution, a été longuement questionné par la commission sur ces révélations. Il a reconnu « un déficit d’information », en particulier pour les sportifs majeurs à l’Insep et estime qu’il « faut qu’on informe davantage », les procédures de signalement demeurant floues pour beaucoup.
Concernant le témoignage de Claire Palou, Fabien Canu, qui s’est entretenu avec elle et sa famille, a dit aux députés avoir déclenché « un article 40 » sur des faits de harcèlement sexuel, ce qui entraîne une saisine de la justice. Il a assuré qu’il l’avait fait « avant » l’audition de la sportive à l’Assemblée.
Néanmoins, il s’est défendu de « protéger » quiconque en vue des Jeux Olympiques. Pourtant, Claire Palou, qui a quitté l’Insep et interrompu sa carrière prometteuse d’athlète de demi-fond suite au harcèlement qu’elle a subi, estime que la personne qu’elle a dénoncée est « très protégé par son niveau ».
De nombreux témoignages de violences sexistes et sexuelles sur « Balance ton sport »
De plus, des témoignages recueillis par la commission et sur la plate-forme Balance ton sport lancée mi-septembre par les députées en charge de la commission d’enquête, montrent qu’il existe de nombreux cas de violences sexistes et sexuelles présumés à l’Insep.
Emma Oudiou, autre athlète auditionnée par la commission d’enquête sur les dysfonctionnements des fédérations dans le sport, avait affirmé avoir subi du harcèlement sexuel « de la part d’un sportif » à l’Insep entre 2018 et 2020. Elle dénonce aussi des agressions sexuelles de la part d’un entraîneur fédéral, contre qui elle a déposé plainte. Plainte qui a été classée sans suite. La jeune femme explique avoir mis un terme à sa carrière car « les violences étaient trop présentes ».
« Un travail de fond doit être conduit à l’Insep. (…) Des femmes décident de parler, mais la fédération, l’Insep et l’appareil judiciaire éprouvent des difficultés à prendre des décisions. », avait-elle aussi expliqué devant la commission, estimant que les violences sexistes et sexuelles y sont systémiques.
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