« Il est urgent de mettre fin à des pratiques intolérables. » C’est par ces mots que le ministre de la Santé Frédéric Valletoux a dévoilé une première série de mesures visant à lutter contre les violences sexistes et sexuelles dans le secteur de la santé par le biais d’un communiqué de presse publié vendredi 31 mai.
Et pour cause, ces dernières semaines, à suite de la publication début avril d’une enquête de Paris Match dans laquelle Karine Lacombe, cheffe de service hospitalier des maladies infectieuses à Paris, accusait le médiatique urgentiste Patrick Pelloux de « harcèlement sexuel et moral », nombreuses sont les professionnelles de santé à dénoncer les violences qu’elles subissent.
Création d’une formation dédiée
Ainsi, le gouvernement a emboîté le pas, et a annoncé quatre mesures phares.
Tous les personnels des hôpitaux et Ehpad publics vont devoir suivre une formation dédiée aux violences sexistes et sexuelles. Celle-ci « sera rendue obligatoire à partir de 2024, avec un délai de 3 ans, pour tous les professionnels travaillant dans les établissements de santé, sociaux et médico-sociaux de la fonction publique hospitalière », a indiqué le ministère de la Santé dans un communiqué relayé par l’Agence France Presse.
Une des autres mesures phares est la création d’une équipe nationale d’experts enquêteurs spécialisés, qui viendrait en aide aux établissements de santé en cas de signalement de violences sexistes et sexuelles. Ce qui, contrairement à aujourd’hui, permettrait à ce que plus d’enquête aboutissent après un signalement. Cette équipe « permettra de professionnaliser les enquêtes » et de « prévenir l’entre-soi », pour éviter notamment l’étouffement des affaires.
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Le ministère va également confier à une association spécialisée dans l’accompagnement des victimes la mise en place d’un « dispositif d’accompagnement ». Ce dispositif aura une « ligne d’écoute dédiée » ainsi qu’un « accompagnement psychologique, médical, et professionnel des victimes ». L’Etat va également créer un baromètre annuel des violences sexistes et sexuelles pour « mesurer l’ampleur du phénomène et suivre son évolution dans le temps ainsi que l’impact des mesures » de prévention. Une première série de mesures qui tombe à pic, puisque les violences sexistes et sexuelles touchent « 78 % des femmes médecins », affirmait auprès de Madmoizelle en avril dernier l’association Donner des ELLES.
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