En 2021, plus de 2 françaises de moins de 25 ans sur 10 déclaraient avoir déjà été victimes de violences de la part de leur partenaire ou d’un ex dans un sondage réalisé par En avant toutes.
Mercredi 13 décembre, l’association a lancé une nouvelle campagne de sensibilisation intitulée « Ceci n’est pas un message d’amour ». Destinée aux (très) jeunes, celle-ci alerte sur l’emprise et les violences psychologiques dans le couple, notamment chez les adolescents.
« Tu n’es rien sans moi »
À travers sa campagne, l’association entend apporter une écoute et un accompagnement aux jeunes femmes coincées dans une relation violente. Dans une vidéo publiée le 13 décembre, on voit le personnage de Laura se réveiller avec les messages de son compagnon. Ce qui semble au départ inoffensif (« bien dormi ? ») bascule rapidement dans une situation de contrôle étouffante (« Pourquoi tu ne réponds pas ? Tu es avec qui ? Tu n’es rien sans moi »).
Axée sur les violences conjugales et notamment les cyberviolences faites aux jeunes femmes, cette initiative invite à la mobilisation de chacun·e pour y mettre fin. Initialement interprétés comme des messages romantiques, les SMS du partenaire de Laura révèlent progressivement les violences et l’emprise exercées sur elle. La situation de Laura, n’est malheureusement pas unique. Elle reflète la réalité vécue par de nombreuses personnes victimes de violences, qui ont parfois des difficultés à poser ce mot de violence lorsqu’elles prennent contact sur notre tchat Commentonsaime.fr. Fort·es de notre engagement sur le terrain, nous avons choisi de donner vie à ces réalités souvent invisibilisées en utilisant le format SMS pour illustrer les différentes formes de violences subies par les jeunes.
enavanttoutes.fr
Interrogée par franceinfo, Ynaée Benabe, directrice générale d’En avant toute(s), explique qu’il est essentiel de s’écouter pour identifier les signes avant-coureurs, qui peuvent aussi aboutir à des violences physiques et/ou sexuelles. En plus de mettre à mal la confiance en soi des victimes :
Quand les messages nous mettent mal à l’aise, ou quand on sent un sentiment d’oppression, ou quand on a l’impression d’étouffer, ou quand on trouve qu’il y a quelque chose de bizarre et qu’on ne sait pas exactement à quoi ça tient, c’est généralement le signe qu’il y a des violences. On a tendance à se dire qu’on en fait des tonnes, qu’on doit faire un effort ou qu’on est trop émotionnelle, alors qu’en fait, on est de bons détecteurs. Quand on se dit : ‘Je ne suis pas sûre que je peux faire ça’ ou ‘J’aimerais le faire mais en fait, non, parce qu’il va y avoir des répercussions’, c’est l’indicateur qu’on est face à quelqu’un de violent.
Ynaée Benabe pour franceInfo
Comme le montre la vidéo, l’association a mis en place un tchat, Commentonsaime.fr, pour permettre aux jeunes femmes de poser les questions qu’elles pourraient avoir, et trouver un accompagnement adapté à sa situation.
Si vous ou quelqu’un que vous connaissez est victime de violences conjugales, ou si vous voulez tout simplement vous informer davantage sur le sujet :
- Le 3919 et le site gouvernemental Arrêtons les violences
- Notre article pratique Mon copain m’a frappée : comment réagir, que faire quand on est victime de violences dans son couple ?
- L’association En avant toute(s) et son tchat d’aide disponible sur Comment on s’aime ?
Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.
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