Une enquête parue dans « Mediapart » relate de nombreuses plaintes contre la direction pour « violences volontaires sur mineurs », « harcèlement moral » et « dénonciation calomnieuse ».
Créé il y a dix ans, Espérance Banlieue était censé susciter de l’espoir. Ce réseau d’écoles privés hors contrat, qui rassemble dix-sept établissements implantés dans le Val-d’Oise et dans les Yvelines, est réputé pour avoir une pédagogie stricte, et être plébiscité par de nombreux grands patrons.
Mais l’école est sous le coup de plusieurs plaintes déposées par les parents pour « violences volontaires sur mineurs », « harcèlement moral » et « dénonciation calomnieuse » comme le rapporte Mediapart dans une enquête parue jeudi 4 mai.
Des violences physiques et morales
Selon plusieurs parents, certains de leurs enfants reçoivent des coups punitifs de la part de professeurs. Comme le fils d’Aïcha, qui un jour, lui confie avoir reçu des coups sur le dos de la part d’une enseignante, pour cause de mauvais comportement. Devant les policiers qui l’ont auditionné, l’enfant a confié : « En fait, y a une fille qui m’a tapé le dos fort, et après je lui ai retapé le dos fort, et après la maîtresse m’a retapé le dos fort. » Il ajoute que d’autres élèves subissent le même sort, relate Mediapart.
Ainsi, la santé mentale des enfants s’en retrouve touchée. Pour l’un d’eux, qui a reçu un coup de pied de la part d’un enseignant : « Il faisait des cauchemars et pleurait au milieu de la nuit… », rapporte sa mère au journal d’investigation. L’enfant a été arrêté durant deux semaines, avant de changer de collège. De son côté, le réseau Espérance Banlieue a nié les accusations auprès de Mediapart.
En décembre 2022, le réseau avait déjà été épinglé par une enquête du média Off Investigation. Des parents avaient rapporté que leurs enfants avait été « saisis par le cou, attrapés au col, un garçon de 8 ans plaqué au mur et giflé par son enseignante », et qu’ils étaient victimes de « brimades ».
Des accusations de racisme
Les familles plaignantes dénoncent également punitions aux relents racistes. « Avec notamment des injures à connotation raciale, avec ce directeur qui, rappelons-le, s’est cru autorisé à ironiser sur la couleur de peau de Jacob qui “devait prendre garde de ne pas manger ses doigts en même temps que le gâteau au chocolat” qu’il dégustait », peut-on lire dans une plainte déposée, consultée par Mediapart.
La fille d’Aïcha aurait, elle, essuyé des moqueries à propos de sa coiffure afro. Un membre de l’équipe lui aurait dit qu’elle ne s’était « pas coiffée ce matin », alors qu’elle arborait simplement ses cheveux naturels. L’avocat d’Espérance Banlieue, lui, plaide pour une « maladresse individuelle », et nie les accusations portées par les parents d’élèves.
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
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