En France, chaque année, 163 000 femmes sont victimes de violences physiques au sein de leur couple, 30 000 de violences sexuelles, et 32 000 de violences physiques et sexuelles (source).
4 victimes sur 5 ne portent pas plainte. Et pour celles qui le font, 10% seulement voient leur plainte aboutir sur une condamnation pour les faits en question.
En 2016, 17 660 personnes ont été condamnées pour violences sur leur partenaire, dont 96% d’hommes (source).
Et en 2017, 109 femmes ont été abattues par leur conjoint ou ex-conjoint (source).
Comment lutter contre les violences conjugales ?
Les chiffres des violences conjugales font plus que froid dans le dos : ils sont insoutenables. Au moment où je tape ces lignes, une femme, quelque part, subit les coups de son partenaire.
Et je ne peux rien y faire.
Enfin, si : l’éducation, la sensibilisation, c’est important. Le gouvernement met régulièrement en place des campagnes allant dans ce sens.
À lire aussi : Le 25 novembre, luttons contre toutes les violences faites aux femmes
Les refuges pour victimes, les numéros verts, les centres d’aides anonymes et gratuits sont essentiels pour permettre à ces femmes de s’extraire du danger.
Mais comment faire changer les hommes qui commettent ces violences ?
Libération s’est penché sur la question.
Les stages de responsabilisation pour les auteurs de violences conjugales
Libération, donc, propose une plongée dans un des stages de « responsabilisation pour la prévention et la lutte contre les violences au sein du couple ou sexistes » mis en place depuis 2014.
Dix hommes âgés de 23 à 53 ans et reconnus coupables de violences conjugales sont réunis face à Martine Costes-Péplinski, psychothérapeute et sexologue, et au médiateur Alain Legrand, psychologue spécialisé dans le sujet.
Les hommes sont farouches, butés. Ils en veulent à leur victime de les avoir envoyés en garde à vue, d’avoir détruit le noyau familial en prenant la parole. Ils minimisent leurs actes.
Franchement, leurs paroles sont dures à lire. Mais on décèle, chez certains, un remords, une amorce de réflexion sur ce qui les a menés à cette violence. Extrait :
« D’autres brossent aussi le portrait d’une autre époque où les sévices corporels étaient banalisés sous le prétexte d’éduquer. Untel s’est pris des coups de sangle. Un autre de râteau.
« Mon père n’avait pas besoin de taper, quand il vous regardait, ça vous donnait envie de vous pisser dessus. Y avait du respect », avance un troisième condamné.
« Ce que vous désignez, ce n’est pas du respect mais de la peur », le reprend le médiateur de cette dernière journée, Alain Legrand. »
Échanger avec les auteurs de violences, ça peut choquer. Libération note d’ailleurs que « ce champ d’action thérapeutique reste encore tabou ».
Mais expliquer, ce n’est pas excuser. Ça peut aider à comprendre les schémas mentaux des agresseurs, et à bâtir ensemble une société dans laquelle les violences conjugales n’existeront plus…
- La Fnacav, Fédération nationale des associations et des centres de prise en charge des auteurs de violences conjugales et familiales, dont Alain Legrand est président
- Un seul numéro : le 3919
- Vos droits et possibilités d’action au sujet des violences conjugales
- Un article très complet : Mon mec vient de me frapper pour la première fois, que faire ?
- Témoignage & conseils autour des moments où on entend sa voisine être victime de violences conjugales
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Les Commentaires
Je rebondis juste sur l'attitude du psy (?) dans le reportage, que j'ai trouvé moi aussi "pas très vif", et qui m'a choquée. En fait, le mec avait l'air complètement à la ramasse.
La moindre des choses quand tu t'adresses à ce genre de population, c'est d'adopter une posture ferme, pour bien leur faire comprendre que leur comportement et leur façon de penser est inadmissible. Mais non, le mec était tout mou, tout juste bon à dire "d'accord" et à soupirer. On aurait dit qu'il n'était pas lui-même convaincu par la position qu'il défendait.
Franchement, c'est choquant. Ce genre de stage est, j'imagine, déjà rare, alors si en plus les formateurs/trices (y a t-il des femmes d'ailleurs ?) ne sont pas capables de remettre ces ordures à leur place et d'adopter un discours ferme...
C'est peine perdue, et c'est de l'argent foutu en l'air.