Mieux prendre en compte la réalité des violences conjugales dans le cadre des couples de même sexe, c’est le but des amendements déposés par plusieurs parlementaires dont le député Renaissance Raphaël Gérard.
Dans le cadre du projet de loi d’Orientation et de Programmation du Ministère de l’Intérieur, il s’appuie sur les recommandations du Grenelle des violences conjugales de 2019 et propose à travers l’amendement 74 l’instauration d’un officier de liaison dédié à la prise en charge des victimes de violences conjugales dans le cadre de couples de même sexe et « formé à l’accueil des personnes LGBT+ ».
Dans le texte de l’amendement 77 que Raphaël Gérard a aussi déposé avec une dizaine d’autres députés, il est rappelé le manque de considération et d’écoute face aux parcours spécifiques de ces victimes :
« Les dispositifs de prise en charge ne sont pas toujours adaptés pour accueillir la parole des victimes de ces violences. De nombreux témoignages recueillis dans le cadre du Grenelle des violences conjugales ont mis en avant une tendance par les forces de l’ordre à la minimisation ou au déni de ces violences qui ne sont pas conformes aux schémas de représentation traditionnels. »
Les violences conjugales dans le cadre des couples de même sexe sont longtemps restées dans l’angle mort des campagnes grand public faites sur le sujet. C’est notamment pour cette raison que la Fédération LGBTI+ a lancé en 2021 une campagne spécifiquement adressée aux victimes dans les couples de femmes.
Reste qu’il s’agit d’un tabou persistant, y compris au sein de la communauté LGBTQI+, et qu’on déplore non seulement le manque de formations dans les services de police et de gendarmerie, mais aussi dans les associations d’aide aux victimes dont les bénévoles sont davantage amenés à épauler des victimes de violences dans des couples hétérosexuels, ne sont pas nécessairement formés pour reconnaitre les situations spécifiques aux personnes LGBTQI+.
Entre 2018 et 2019, les chiffres du ministère de l’Intérieur relevaient que 8 homicides dans le cadre de couples de même sexe, sept dans le cadre de couples d’hommes, et un au sein d’un couple de femmes.
À lire aussi : Cinq ans après, la « révolution #MeToo » n’est-elle qu’une chimère ?
Crédit photo : Mart production via Pexels
Si vous ou quelqu’un que vous connaissez est victime de violences conjugales, ou si vous voulez tout simplement vous informer davantage sur le sujet :
- Le 3919 et le site gouvernemental Arrêtons les violences
- Notre article pratique Mon copain m’a frappée : comment réagir, que faire quand on est victime de violences dans son couple ?
- L’association En avant toute(s) et son tchat d’aide disponible sur Comment on s’aime ?
Vous aimez nos articles ? Vous adorerez nos podcasts. Toutes nos séries, à écouter d’urgence ici.
Les Commentaires
Il n'y a pas encore de commentaire sur cet article.