En 2022, environ 244.000 victimes de violences conjugales ont été recensées par les forces de l’ordre, a indiqué le ministère de l’Intérieur, jeudi 16 novembre. Cela correspond à une hausse de 15 % par rapport à 2021, un chiffre « proche du taux d’évolution annuelle moyen constaté depuis 2019 » selon le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI).
Les femmes, surreprésentées parmi les victimes
« Dans un contexte de libération de la parole et d’amélioration des conditions d’accueil des victimes par les services de police et de gendarmerie », le nombre de victimes rapportant des violences de la part de leur partenaire ou ex-partenaire a « doublé depuis 2016 », analyse le SSMSI dans un communiqué.
L’écrasante majorité des victimes recensées sont des femmes (87 %). À l’inverse, dans 89 % des cas, les mis en cause sont des hommes. Seulement une victime sur quatre a porté plainte, toujours selon les chiffres de la place Beauvau.
Des chiffres à nuancer, selon le ministère, pour qui ces derniers ne rendent« pas compte directement de l’évolution de la délinquance », car la propension à porter plainte « dépend tout à la fois de la nature de l’infraction, du contexte dans lequel elle a été commise » et de « l’évolution des comportements dans la société », notamment « des dispositifs de protection ou de sanction mis en place ». Ainsi, certains faits peuvent « n’être jamais signalés ou l’être plus tardivement », appuie le SSMSI, qui estime qu’un quart seulement des victimes portent plainte.
Plus d’un tiers des plaintes concernent des violences physiques
Cette estimation repose sur une comparaison entre les faits signalés et des « enquêtes de victimisation », menées auprès de larges panels représentatifs de la population.
Le taux de victimes qui portent plainte est plus élevé pour les violences physiques (34 %) et le harcèlement moral (26 %), mais plus faible pour les violences sexuelles au sein du couple (10 %). Hors dépôt de plainte, les deux tiers des violences signalées sont d’ordre physique, 30 % d’ordre verbal ou psychologique (ce qui comprend le harcèlement moral, les menaces, les atteintes à la vie privée ou les injures et diffamations) et 5 % concernent des violences sexuelles. Les trois quarts des victimes ont entre 20 et 45 ans, la tranche d’âge la plus concernée est celle des 30-34 ans qui concentre 17 % des victimes.
« Comme en 2021, la Seine-Saint-Denis, la Guyane, le Pas-de-Calais, le Nord et la Réunion sont les départements qui affichent les plus forts taux de victimes enregistrées pour 1.000 habitantes âgées de 15 à 64 ans », affirme le ministère, qui note également qu’en 2022, 145 homicides conjugaux ont été recensés en France, dont 118 féminicides. Quatre de moins qu’en 2021, selon un bilan publié au début de septembre.
Si vous ou quelqu’un que vous connaissez est victime de violences conjugales, ou si vous voulez tout simplement vous informer davantage sur le sujet :
- Le 3919 et le site gouvernemental Arrêtons les violences
- Notre article pratique Mon copain m’a frappée : comment réagir, que faire quand on est victime de violences dans son couple ?
- L’association En avant toute(s) et son tchat d’aide disponible sur Comment on s’aime ?
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