Vous avez probablement déjà vu passer des contenus violents dans vos timelines. Des vidéos d’accident de la route, de brutalité envers une personne vulnérable, de bagarre de rue, de meurtre même.
Ces contenus visant souvent à dénoncer une injustice deviennent facilement viraux et circulent beaucoup. Entre une photo de pizza et un article politique, voilà la violence, crue et écarlate, qui s’infiltre. Likée, partagée, retweetée, commentée.
Par contre, il est plus rare de voir passer des contenus sexuels sur les gros réseaux sociaux que sont Instagram et Facebook. Même les tétons n’y ont pas leur place… enfin, sauf si on est un homme.
À lire aussi : Free The Nipple, un film sur la lutte pour le droit des femmes à être seins nus en public
Pourquoi la violence est-elle plus acceptable que la sexualité ? Bonne question.
Une vidéo pour dénoncer le double standard violence / nudité
Cidney Green a mis en ligne une vidéo dans laquelle elle dénonce ce double standard. Et elle le fait cul nu, dans le plus grand des calmes.
https://vimeo.com/213723715
Cette animatrice d’évènements autour de la sexualité a vu son compte Instagram supprimé au motif que les contenus étaient trop crus. Ça l’a fait réfléchir sur le fait que la violence était omniprésente, alors que le sexe et les corps sont cachés.
« Vous êtes offensé•es ? Pourquoi ? Parce que j’aurais dû m’épiler la chatte ou parce que je suis là, toute nue ?
Probablement un peu des deux. C’est le sujet de cette vidéo. […]
Vous seriez plus à l’aise si j’étais en train de tabasser quelqu’un, de lui mettre des coups de pelle, de lui tirer dessus, de le tuer, de le frapper, plutôt que d’être là, le cul à l’air, à poil. C’est le souci. »
À lire aussi : #FreeTheNipple : le fondateur d’Instagram s’explique sur les seins des femmes censurés
Cidney explique que la violence provoque des émotions négatives, alors que la sexualité, dans l’idéal, est censée être positive. Pourtant, certaines personnes se sentent mal quand elles en voient, au point de signaler des comptes et des posts.
La plupart des gens ont une sexualité, apprécient de voir d’autres personnes nues dans un certain contexte. C’est une part saine, agréable de leur vie.
Mais le tabou demeure, et beaucoup partageront plutôt la vidéo d’un jeune tué par la police que celle d’un couple consentant prenant du plaisir.
Qui est Cidney Green, qui défend la nudité sur Internet ?
Cidney Green est une entrepreneure qui travaille autour du sexe, notamment par téléphone. Elle tient également le blog Total Liberation, qui prône une sexualité libérée…
Mais encourage par ailleurs des pressions comme le besoin d’avoir un mec plus riche que soi, tout en présentant l’hétérosexualité comme la seule option. Je ne me reconnais pas vraiment dans sa vision du sexe.
Par contre, cette vidéo me parle, car moi aussi j’en ai assez que le moindre téton fasse pousser de hauts cris aux modérateurs des réseaux sociaux.
À lire aussi : Mes tétons ne sont pas (et ne seront jamais) une raison de me harceler
Nudité, violence, sexualité et tabous
Attention, je ne dis pas que tout le monde devrait être 100% à l’aise avec le cul et qu’il faudrait inonder les réseaux sociaux de contenu pornographique.
À lire aussi : Les adolescents consomment davantage de porno… mais n’ont toujours pas plus d’éducation sexuelle
Mais c’est vrai que la sexualité peut être positive, contrairement à la violence qui ne fait que perpétuer des émotions négatives. Je ne veux pas voir une sodomie en scrollant sur Facebook, mais je ne veux pas non plus voir quelqu’un se faire tabasser la gueule !
Alors peut-être qu’on devrait d’un côté se détendre et se rappeler qu’une paire de fesses n’a jamais rendu personne aveugle, de l’autre se responsabiliser en ne partageant pas à tout va des contenus violents et graphiques.
C’est mon avis, mais dis-moi, t’en penses quoi, toi ?
À lire aussi : La vie sexuelle des autres… et moi — Le dessin de Cy.(prine)
Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.
Les Commentaires
C'est... original comme manière d'occuper ses week-end