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Féminisme

Plus d’1 femme sur 10 n’a pas consenti à sa première relation sexuelle

Une enquête livre des chiffres glaçants au sujet du consentement, ou plutôt de son absence, notamment chez les jeunes qui ont leurs premières relations sexuelles.

Apprendre à consentir, à reconnaître le consentement de l’autre, c’est essentiel à tout âge. Car dès les premières relations sexuelles, la culture du viol est présente.

Consentement et premières fois sexuelles : les chiffres

L’Agence Santé Publique France a mené une enquête auprès de 15 000 personnes et s’en dégagent des chiffres douloureux.

  • 10,7% des filles (6,9% des garçons) estiment que leur premier rapport sexuel était « accepté mais pas vraiment souhaité »
  • 1,7% des filles (0,3% des garçons) estiment que leur premier rapport sexuel était un rapport forcé
  • Seulement 26% des filles ont été principalement motivées par le désir pour ce premier rapport sexuel ; pour une majorité d’entre elles (54%), c’est l’amour qui vient en première motivation
  • 8% des filles de 15 à 17 ans (1% des garçons) ont subi des rapports sexuels forcés, ou des tentatives de rapports sexuels forcés
  • Ces chiffres montent à 14% pour les filles (5% pour les garçons) de 18 à 19 ans

Une première fois peut être un viol

Sur madmoiZelle a été publié le témoignage Ma première fois, c’était un viol.

L’auteure, âgée de 14 ans à l’époque, explique que malgré des refus clairement exprimés de sa part, son premier partenaire a continué le rapport sexuel, jusqu’à la pénétration.

« Il continuait à insister. À un moment, son pénis était vraiment à l’orée de mon vagin, et j’étais vierge, j’avais quatorze ans, je n’utilisais aucune contraception, j’avais pas envie d’être enceinte. Donc j’ai dit :

— On peut utiliser un préservatif ?

Je ne voulais pas vraiment, mais quitte à y passer par amour, autant ne pas finir en cloque. »

Le désir des femmes, toujours tabou

Ce « par amour » fait écho au chiffre montrant que le désir n’est pas le moteur principal des filles lorsqu’il s’agit d’avoir une première relation sexuelle.

Coucher « par amour », je ne dis pas que ce n’est pas une raison valable, mais qu’elles ne soient que 25% à écouter et assumer leur désir me fait me dire que le chemin vers la libération de la sexualité féminine est encore long…

Les chiffres sont quasiment inversés pour les garçons, qui sont 25% à citer l’amour comme motivation pour leur premier rapport sexuel, et 47% à citer le désir.

De l’importance de l’éducation sexuelle

Face à ces chiffres, qui malheureusement me désolent mais ne me surprennent pas, l’urgence d’une éducation à la sexualité, au plaisir et au consentement ne me semble que plus intense.

Marlène Schiappa, secrétaire d’État en charge de l’égalité hommes-femmes, a réaffirmé sa volonté de faire appliquer la loi prévoyant 3 séances dédiées par an, en primaire, au collège et au lycée.

Y seront notamment mis en lumière le respect de son corps et de celui des autres, ainsi que la prévention des violences sexistes et sexuelles.

En même temps que la diffusion de ces chiffres, une campagne dédiée au consentement, intitulée Ok pas ok, a été mise en ligne sur le site OnSexprime. En voici le premier épisode :

L’éducation au consentement ne sera jamais dérisoire, jamais optionnelle. Car pour trop de femmes, la vie sexuelle commence par un rapport auquel elles n’ont pas vraiment consenti…

À lire aussi : J’ai été agressée sexuellement tous les soirs à l’école pendant 6 ans — Axelle, 5 à 11 ans

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Les Commentaires

7
Avatar de pi.cassoux
24 octobre 2018 à 12h10
pi.cassoux
Dans la famille on avait jamais vraiment parlé de sexe, mais ma mère avait quand même bien pris soins de me dire que je pourrai le faire le jour où je me sentirai vraiment prête, que j’en aurai envie et que j’aimerai la personne, et que si ces trois choses n’etaient Pas réunies c’est que ça n’etait Pas le bon moment. Dans ces conditions, j’aurais dû avoir ma première fois à 13 ans. Mais j’avais aussi enregistré à l’epoque Que trop tôt, ce n’etait Pas bien. Du coup, je l’ai vécue à 17ans, sans respecter les conditions. J’etais En couple avec un garçon que je trouvais très mignon, gentil et qui me respectait, mais je n’étais pas vraiment amoureuse, il me plaisait mais sans plus, la sexualité m’interessait Autant qu’elle ne m’interessait Pas. Au bout de six mois de relation, on en parlait de plus en plus souvent et on a finalement prévu de le faire. Le jour j, il a tout fait pour que je me sente bien, m’a demandé beaucoup de fois si j’etais Sure et si ça allait, et plus c’etait Proche, plus mes réponses étaient mécaniques. Je faisais mon possible pour être convaincante parce que je pensais que c’etait Juste la peur. J’avais des phrases qui tournaient en boucle dans ma tête « il est pas si mal, il est vraiment gentil, ça commence à faire un moment qu’on est ensemble et puis il faudra bien que je le fasse un jour, de toutes façons t’as raté le coche avec (celui de mes 13ans) et t’auras jamais la chance d’etre À nouveau avec lui, c’est la peur c’est tout ».
On l’a fait, ça faisait un mal de chien, et j’ai fini par laisser couler les larmes. Il l’a vu et a aussitôt arreté.
J’etais Consentante, autant qu’on l’est pour aller faire une prise de sang alors qu’on sait se sentir mal à chaque fois qu’on en fait une, mais qu’il faut bien passer par là parce que c’est important.
Pourtant devant une prise de sang, je me suis déjà défilée, j’ai déjà reporté parce que la peur était trop présente.
Et si j’avais fait pareil avec ma première fois, elle n’aurait pas été à ce moment là, ni avec ce garçon qui ne m’attirait Pas tant que ça et que j’aimais mais sans plus. Le comble, c’est qu’elle aurait été peu de temps après avec le garçon de mes 13ans, avec qui je me sentais toujours aussi prête qu’a L’époque.
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