Peut-on violer une femme alors qu’elle a accepté de se rendre dans votre chambre d’hôtel ? Comment éduquer ses filles à ne pas être violées ?
C’est à ces questions que Michel Onfray et Luc Ferry ont répondu respectivement lors de récentes interviews télévisées.
Un peu de contexte, pour comprendre d’où sortent ces prises de paroles étonnantes.
Gérald Darmanin, actuel ministre de l’Action et des Comptes publics, fait l’objet d’une plainte pour viol.
En 2009, alors qu’il était chargé de mission au service juridique de l’UMP, à Paris, Gérald Darmanin est contacté par Sophie Spatz, ancienne call girl et sympathisante UMP. Elle lui demande de l’aide au sujet d’une affaire juridique.
« L’affaire Darmanin » au centre de l’actualité
Toute l’histoire est racontée dans ses détails documentés par Médiapart, dans un long read qui pose la question de l’abus de pouvoir.
« Selon [le mari de Sophie Spatz], sa femme était alors «en toute confiance » vis-à-vis de l’élu de Tourcoing, qui lui aurait promis d’adresser un courrier à la garde des Sceaux pour l’aider.
Mais c’est aussi à ce moment-là, d’après la plaignante, qu’il aurait posé sa main sur la sienne, en ajoutant :
« Il va falloir m’aider vous aussi. »
La soirée se serait poursuivie dans un club libertin puis dans un hôtel du quartier de l’Opéra, où aurait eu lieu l’acte sexuel.
« J’étais en otage. Je me dis que je suis obligée: demain, j’aurais ma lettre», a-t-elle expliqué au Monde. »
La suite à lire sur Médiapart.
Le traitement médiatique du viol, toujours en question
Ce qui nous intéresse ici n’est pas l’affaire à proprement parler : je n’y étais pas, je n’ai aucun·e journaliste dépêchée sur cette enquête, je ne sais rien de plus que ce qui est rapporté de cette histoire par Médiapart, Le Monde, Libération et autres reprises.
Le sujet qui retient mon attention, c’est la manière dont cette histoire a été commentée, en particulier par deux hommes, deux philosophes, dont l’un a tout de même été ministre de l’Éducation nationale.
Nous ne sommes donc pas en présence de piliers de bar du café du commerce, et pourtant, les propos qui vont suivre ont davantage leur place à l’heure des derniers services que sur des plateaux de télévision.
Michel Onfray : « ce n’est pas l’idée que je me fais d’un viol »
Ce dimanche 4 février, le philosophe Michel Onfray était l’invité de la journaliste Audrey Crespo-Mara sur LCI. Interrogé au sujet de l’affaire Darmanin, voilà en quels termes il l’a commentée :
« Rappelons tout de même que cette dame était call girl, qu’elle est venue lui [Gérald Darmanin] faire une demande d’intervention sur un sujet politique, sur un dossier qui n’a pas l’air très clair non plus, que monsieur Darmanin semble lui avoir posé la main sur la main en lui disant « il va falloir que vous m’aidiez », qu’ils ont passé une soirée dans un club probablement échangiste, et une nuit dans un hôtel.
Je pense que ce n’est pas l’idée que je me fais du viol. »
Quelle idée se faire du viol, du coup ?
Quelle idée Michel Onfray se fait-il du viol ? Certainement celle, bien tenace, de l’imaginaire collectif. Le violeur-type serait ce psychopathe qui vous agresse dans une ruelle sombre, un parking mal éclairé, un couteau à la gorge ou un pistolet sur la tempe ?
C’est certes « l’idée » que l’on se fait du viol, et je ne dis pas que le violeur de parking est un mythe, je dis juste qu’il n’est pas le cas le plus répandu.
Selon cette étude réalisée par IPSOS pour le compte de l’association Mémoire Traumatique et Victimologie, en décembre 2015, accrochez-vous bien :
« 90% des viols sont commis par des proches ».
Des proches de la victime, cela s’entend. Je connais un violeur, et vous aussi sans doute, mais surtout, dans l’écrasante majorité des cas déclarés, la victime connaît celui qui la viole.
Je crois deviner que ce n’est pas l’idée que Michel Onfray — et bien d’autres avec lui, se font du viol. Mais puisque la réalité des faits est celle que je viens de rappeler, c’est certainement cette idée reçue du viol qui doit évoluer.
Voici donc 5 idées reçues sur le viol, qui devraient vous permettre de changer l’idée que vous vous faites du viol, si c’est la même que Michel Onfray.
Idée reçue n°1 : un viol, c’est « glauque »
Au cours de la même interview, le philosophe poursuit :
« Je ne pense pas que quand on viole les femmes, on leur propose d’aller dans une boîte à partouze, et qu’ensuite, on passe la nuit à l’hôtel.
C’est pas comme ça que ça se passe, c’est plutôt glauque.
Donc cette idée que des femmes consentent à des relations sexuelles, et lendemain se prévalent de ces relations sexuelles pour dire qu’elles ont été violées, je trouve que c’est un peu excessif à l’endroit des femmes qui elles, se sont faites violer, un soir dans un parking, par des gens qui leur ont mis un couteau sous la gorge, et qui ont abusé d’elles, parce qu’effectivement, la mort était peut-être au rendez-vous si elles se refusaient. »
Le viol n’est pas qualifié par le caractère « glauque » ou non de ses circonstances. Le viol est un crime. Il est qualifié par l’absence de consentement. Le viol est un rapport sexuel obtenu sous la menace, la contrainte, la surprise ou la violence.
Et on peut contraindre ou surprendre quelqu’un sans lui mettre un couteau sous la gorge. On peut contraindre quelqu’un à avoir un rapport sexuel contre son consentement dans le cadre feutré d’une chambre d’hôtel.
Un viol commis dans une chambre (d’hôtel ou de son domicile) n’est ni plus ni moins grave qu’un viol commis dans un parking, a priori.
Un viol commis sous la menace d’une arme est un viol avec violences, et oui, ce sont des circonstances aggravantes.
Sont aussi des circonstances aggravantes : le viol conjugal, c’est-à-dire forcer son ou sa partenaire à un rapport sexuel, parce qu’on est mariés.
« Le lien affectif est considéré comme une circonstance aggravante depuis la loi du 4 avril 2006. » — loi du 4 avril 2006.
Notez que ce cas est une évolution récente du droit. Fun fact, jusqu’en 1980, le viol entre époux n’était pas reconnu. En effet, les relations sexuelles étaient déduites de la notion de « devoir conjugal ».
Merci donc à la loi de 1980 qui définit le viol comme suit :
« Tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui, par violence, contrainte ou surprise, constitue un viol. »
Michel Onfray est né en 1959, ce n’est qu’à ses 21 ans que cette nouvelle loi a rendu possible la reconnaissance du viol entre époux.
Ça me fait toujours froid dans le dos de réaliser à quel point les avancées en faveur des droits des femmes sont récentes, y compris dans notre propre pays.
Revoir l’intervention de Michel Onfray sur LCI.
Idée reçue n°2 : un viol, c’est pas « dans un hôtel », à l’issue d’une soirée en « boîte à partouze »
Le viol, nous venons de le dire, se définit par l’absence de consentement. Or, quels lieux, quelles circonstances permettent de présumer du consentement de sa ou son partenaire ?
À moins de signer une décharge à l’entrée de la boîte de nuit, certifiant sur l’honneur que l’on consent par avance à certains actes sexuels, je ne vois pas.
Le fait de se rendre dans un club libertin ne signifie pas que l’on consent à quoi que ce soit. Je cite Anouk, qui publiait en juillet 2017 un guide à l’attention des novices attiré·es par l’expérience du libertinage :
« Est-ce que tu peux entrer dans un club libertin et finalement ne pas baiser ?
OUI. Le consentement est roi.
S’engager dans un club ne signifie pas obligatoirement y avoir une relation sexuelle. À l’intérieur, vous faites ce que vous voulez ! »
À lire aussi : 9 questions que vous n’avez jamais osé poser sur les clubs libertins
Je récapitule ? Aller dans un club libertin et passer la nuit dans un hôtel ne sont pas des signes de consentement à une relation sexuelle.
En cas de doute, reportez-vous à cette excellente métaphore qui explicite le consentement sexuel à l’aide d’une tasse de thé.
Pour filer la métaphore en reprenant l’argumentaire de Michel Onfray, on a tout à fait le droit de se rendre dans un salon de thé, de s’assoir à table, et de ne pas avoir envie de boire un thé.
Dans quel monde se verrait-on reprocher le fait de ne pas vouloir de thé alors qu’on est venu·e de son plein gré s’attabler à un salon de thé?
Apparemment, le monde dans lequel Luc Ferry éduque ses filles.
Idée reçue n°3 : on peut « éviter les ennuis » en éduquant bien ses filles
Invité de La Matinale de la chaîne LCI jeudi 1er février, Luc Ferry a commenté l’affaire Darmanin en ces termes :
« Très clairement, j’ai trois filles, je leur dis écoutez, c’est très simple, si vous voulez éviter les ennuis, vous ne vous retrouvez pas à poil dans la salle de bain d’un type après être allées dans un bar à putes et être montées à l’hôtel avec lui.
Donc si vous voulez éviter les ennuis, vous évitez ce genre de plaisanteries.
Dix ans après, on se réveille ! Non !
Je ne porte pas de jugement sur le fond de l’affaire, je ne connais pas le dossier, mais à un moment, il faut que nos enfants, mes filles en l’occurrence soient capables de fixer les limites à un garçon.
On ne monte pas dans la chambre d’hôtel de quelqu’un, on ne se retrouve pas dans sa salle de bain, après être allé dans un club comme Les Chandelles. »
Ah, mais si c’était aussi simple ! S’il suffisait de former les filles à ne pas être violées, s’il suffisait d’éviter « les bars à putes » comme le dit l’ancien ministre de l’Éducation nationale, s’il suffisait de ne pas se trouver nue dans une chambre d’hôtel, vraiment, on n’en serait pas à des statistiques telles que :
- une femme sur 5 victime d’agression sexuelle
- une femme sur 10 victime de viol
Soit on est hyper mauvais en prévention des viols en France, soit les femmes sont vraiment des mauvaises élèves, soit… les viols sont d’abord et avant tout la faute de ceux qui violent ?
Éduquer les filles, en soi, je ne suis pas contre, mais c’est plutôt Luc Ferry qui n’était pas hyper-chaud pour aborder les questions d’éducation à l’égalité et au respect de l’autre.
C’est pourtant une bonne idée, ça, d’éduquer ses filles à faire respecter leur consentement, à « poser des limites aux garçons » comme dit l’ancien ministre de l’Éducation nationale.
Le même ex-ministre qui avait adressé ce conseil à Najat Vallaud-Belkacem lorsqu’elle poussait justement pour éduquer les filles et les garçons au respect de l’autre :
« Au ministère de l’Education nationale, « il faut éviter l’idéologie. Les ABCD de l’égalité, c’est bien gentil mais ce n’est pas l’urgence absolue ! », estime l’ancien ministre. »
C’est extrait de Najat, j’ai un conseil pour toi, publié sur Europe 1 en juillet 2014.
Ce programme était d’autant plus pertinent que, comme l’a démontré l’enquête réalisée par Esther en novembre, les agressions sexuelles commencent dès l’enfance. Il n’y a pas d’âge pour apprendre le consentement, et le respect de l’autre.
Je suis perdue, M. Ferry, faut éduquer toutes les filles à être « capables de fixer des limites à un garçon », ou juste vos filles ?
Vous l’aurez compris, il manque à ces « conseils » pour « éviter les ennuis », ceux qu’il convient d’adresser à la source de ces « ennuis » — euphémisme s’il en est pour désigner un viol : les garçons, les hommes, qui constituent statistiquement l’écrasante majorité des violeurs.
Et non, ça ne signifie pas que la société française est noyautée de dangereux psychopathes qui arpentent les ruelles sombres, les parkings (et donc les clubs libertins, apparemment), ça veut surtout dire que nous baignons dans une culture du viol qui rend possible cette situation effarante : des hommes et des femmes ignorent la définition du viol, blâment la victime, excusent les agissements de l’agresseur.
Je vous renvoie vers cet article qui explique la culture du viol, celui-ci qui lève le voile sur le mythe de la zone grise, ou pour des travaux plus complets : l’essai de Marlène Schiappa sur la culture du viol. Terriblement actuel.
Idée reçue n°4 : « n’importe qui peut dénoncer n’importe qui, n’importe quand »
Luc Ferry toujours, poursuivant son intervention sur LCI :
« On ne se réveille pas 10 ans après pour ruiner sur des simples dénonciations médiatiques la carrière de quelqu’un.
Dans ce cas, n’importe quelle vengeance peut s’exercer dix ans après contre n’importe qui, sans qu’il n’y ait d’enquête ?
Là, n’importe qui peut dénoncer n’importe qui n’importe quand. »
Je note en fait deux idées reçues dans cet extrait. La première, c’est l’idée qu’un événement traumatique comme un viol, on ne peut pas le « mettre de côté » pendant 10 ans de sa vie.
C’est mal connaître les mécanismes psychologiques qui peuvent être déclenchés par une expérience traumatique, comme par exemple, un viol.
L’effet de sidération est sans doute le plus commun pour expliquer l’absence de réaction de la victime sur le moment, et après, la lenteur de la prise de conscience.
Flavie Flament a notamment réalisé tout un documentaire sur les victimes de viol pendant l’enfance, dont les souvenirs avaient été refoulés, pour finir par ressurgir 20 à 30 ans plus tard — c’était d’ailleurs son cas personnel.
Donc si, en fait, on peut se réveiller 10, 20, 30 ans après les faits. C’est tout à fait possible, de nombreuses victimes l’ont vécu.
La deuxième idée reçue qui se dégage de cette intervention, c’est celle selon laquelle dénoncer un viol serait un bon moyen d’obtenir une revanche, une vengeance.
En vrai ? Bof. Je cite un article des Décodeurs du Monde, paru le 18 octobre 2017 :
« Il est estimé que 10 % seulement des femmes victimes de viol portent plainte et qu’environ 3 % des viols débouchent sur un procès en cour d’assises. […]
Les raisons pour expliquer le faible nombre de plaintes ne manquent pas : longueur de l’instruction et du procès aux assises, peurs des représailles de l’auteur ou de la décrédibilisation de son propre témoignage, autant d’éléments qui rendent la procédure éprouvante pour les victimes. […]
En 2013, les forces de l’ordre (police et gendarmerie nationales) ont enregistré 11 510 plaintes pour viol (sur mineurs ou majeurs).
Cette même année, la justice a prononcé 1 196 condamnations pour viol.
Le viol est le crime le plus répandu en France, mais reste également le plus impuni. »
Traduction : accuser quelqu’un de viol est environ le pire plan pour tenter de tuer sa réputation ou sa carrière.
Même dans le cas où les enquêtes aboutissent à un procès, voire à une condamnation, on est encore loin de la vie brisée ou de la carrière brisée « à la légère », je dirais. Prenons l’exemple de Brock Turner, libéré après 3 mois de prison.
Prenons aussi celui d’Harvey Weinstein : il aura fallu que plusieurs dizaines de femmes portent plainte en même temps pour qu’il soit inquiété.
Quand bien même vous portez plainte, c’est-à-dire que vous allez en justice et non pas sur Twitter pour dénoncer les faits dont vous avez été victime, vous n’êtes pas pour autant au bout de vos soucis.
Prenez l’exemple d’Henda Ayari, qui a porté plainte pour viol contre Tariq Ramadan. Elle subit depuis une campagne d’intimidation et de menaces extrêmement violente.
Que ce soit pour le cas Darmanin/Spatz comme pour le cas Ramadan/Ayari, comme pour la plupart des cas récemment médiatisés, on n’est pas dans du « parole contre parole sur les réseaux sociaux ». Des plaintes ont été déposées, elles sont instruites, elles débouche(ro)nt ou non sur des mises en examen, des procès, des condamnations.
Et pour l’instant, à en juger par les statistiques disponibles, on est encore loin de crouler sous les accusations mensongères ou les condamnations hâtives.
Revoir l’interview de Luc Ferry sur LCI.
Idée reçue n°5 : le rapport entre l’héritage de mai 68 et le viol
C’est la fin de l’intervention de Michel Onfray sur LCI qui m’offrira la conclusion de cet article. Je le cite :
« Il y a aujourd’hui une espèce de sexualité généralisée depuis mai 68 : n’importe qui couche avec n’importe qui, et tout ça est très libre et très libéré, très bien, mais il y a des gens qui n’assument pas ça.
Et cette liberté sexuelle, ils la revendiquent, ils la pratiquent, et quand ils l’ont revendiquée et pratiquée, ils reviennent dessus en disant mais bon écoutez, il y a quinze ans finalement cette relation sexuelle n’était pas un truc formidable, et bien c’était un viol, et je porte plainte contre ce monsieur pour viol. »
Dernière idée reçue de notre exposé, et non des moindres, c’est l’idée selon laquelle il y aurait un lien entre la libération sexuelle et les statistiques du viol en France. Ou juste un lien entre sexe et viol, en fait.
Selon un mème très populaire sur les réseaux féministes, le viol est au sexe ce que se prendre un coup de pelle est au jardinage.
En clair : le viol est une affaire de pouvoir, de domination. Le coeur du « sujet », si je puis dire, c’est la volonté de posséder l’autre, de le déposséder de son consentement. C’est tout le contraire d’une relation sexuelle, configuration dans laquelle le mot « relation » est important : c’est un échange, un partage.
L’héritage de mai 68, c’est effectivement libérer le sexe des contraintes morales qui pesaient sur cet aspect à la fois très intime et très universel de nos relations aux autres.
La lutte contre les violences sexuelles ne consiste pas à nier cet héritage, mais bel et bien à le défendre.
Toutes ces voix qui s’élèvent pour dénoncer les viols, toutes ces plaintes qui sont déposées pour que l’on cesse de minimiser, ignorer, taire ces crimes, tout ceci contribue à une société d’égalité, de respect et de partage.
Un viol n’est pas une relation sexuelle que l’on regrette. C’est un acte sexuel auquel on n’a jamais consenti.
C’est ce point qu’il fallait lire en filigrane des récents débats entre féministes, avec d’un côté la défense d’une « liberté d’importuner », et de l’autre, l’intransigeance totale vis-à-vis des violences sexuelles.
Et c’est exactement ce message que nous voulions souligner, dans ce débat : défendre la liberté sexuelle ne nous oblige pas à accepter les violences sexistes.
À lire aussi : L’autre tribune publiée dans Le Monde, celle qui n’a pas fait scandale
Les Commentaires
Pour finir sur la prostitution, je pense que tu es un peu dans le cliché. Pour avoir travaillé avec des prostituées, c'est un milieu varié. Beaucoup d'histoires sont sordides et en effet ne relèvent pas du consentement, mais la prostituée qui fait ce métier par choix, ce n'est pas qu'un mythe!