Travailler moins pour produire pareil, c’est l’incroyable magie des 35 heures qu’a découvert l’Islande ces dernières années.
Depuis 2015, le gouvernement islandais a en effet mis en place un test avec 2.500 salariés et salariées du secteur public qui ont vu leurs semaines s’alléger et passer de 40 à 35 heures de travail. Dans les hôpitaux, les maisons de retraite, les garderies ou les bureaux des administrations, les horaires de travail ont été raccourcis, sans réduction de salaire.
Passer de 40 à 35 heures est bénéfique pour le bien-être
Et, surprise (enfin, pas vraiment de surprise vu de France), cela a eu des impacts positifs sur le bien-être des employés et employées : moins de stress et moins de burn-out
.
Seconde surprise (non, toujours pas) : la productivité et la qualité de service des entreprises ayant mis en place cette semaine de travail allégée n’ont pas été altérées par ce passage de 40 à 35 heures.
Selon une analyse menée par le think tank britannique Autonomy, les salariés et salariées se sont adaptées à cette semaine de travail raccourcie en limitant le nombre de réunions, en réorganisant leurs horaires et en améliorant la communication entre les départements afin de gagner en efficacité.
Le succès de cette première phase de test qui concernait 1% de la population active islandaise a convaincu les entreprises privées et les syndicats de négocier des accords de réduction du temps de travail dans tous les secteurs d’activité. 86% des salariés et salariées islandaises ont désormais une semaine de travail raccourcie ou la possibilité d’alléger leurs horaires s’ils le souhaitent.
De la semaine de 35 heures à la semaine de quatre jours ?
L’exemple islandais est regardé de près, notamment dans le monde anglo-saxon, où la semaine de 40 heures est encore la norme. Voir un pays nordique passer progressivement aux 35 heures devrait en tout cas servir à convaincre les sceptiques qu’il s’agit d’un acquis social important en France, et qu’il n’a pas forcément un impact négatif sur la productivité.
D’autres pays réfléchissent même à aller un cran plus loin, comme en Nouvelle-Zélande, où la semaine de quatre jours est un objectif désirable pour la Première ministre Jacinda Ardern qui y voit un moyen de relancer l’économie (et notamment le tourisme interne) après la crise du Covid.
Plusieurs entreprises sont d’ailleurs en train de le tester dans le pays, et notamment la multinationale Unilever.
Autant d’exemples qui prouvent que « travailler moins pour gagner pareil » est une bonne piste pour les entreprises et les personnes qu’elles emploient. C’est du « win-win » comme on dit dans le jargon de la startup nation !
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