Vikings saison 3, entre drames, complots… et cocorico ! (SPOILERS)

Publié initialement le 28 avril 2015

La saison 2 de Vikings s’était terminée sur un plan de toute beauté. Ragnar, désormais roi des Vikings après avoir mis fin aux jours de son prédécesseur, Horik, avec force coups bas bien torves, pose dans la montagne l’air serein et conquérant comme un roi, appuyé sur son épée de roi. Avec sa petite fourrure de roi sur ses épaules de roi, parce que c’est quand même bien froid toute cette neige, roi ou pas.

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On était en droit de se dire, « ok, il a gagné, il a conquis toute la Scandinavie, et maintenant il va continuer à aller piller des abbayes en toute sérénité chaque été ». Sauf que déjà, on n’aurait pas pu faire toute une saison sur les vacances d’été des Vikings.

En plus, on avait quand même deux-trois affaires en cours du côté des Britons. Bref. Je vous propose de revenir ensemble sur les moments forts de cette saison que je valide, ne serait-ce que parce que Lagertha ne meurt pas !

Le bon roi Egbert a mis les Vikings à l’envers…

Notez que ça ne commençait pas fort. Saison 3, premier épisode, jolie vue sur Kattegat par une belle journée d’hiver (non), un pays à garder conquis de l’autre côté de l’océan… Et Ragnar est en train de se plaindre à son fils que lui, ça l’intéresse pas d’être roi. Lui tout ce qu’il veut, c’est être heureux (être heureux avant d’être vieux) et conquérir le monde !

Mais bon, il a quand même buté un roi pour prendre sa place, alors il prend son mal en patience et il retourne chez le bon roi Egbert pour réclamer sa terre promise et y mettre ses paysans. Pas un début de saison très dynamique, donc, mais plein de promesses, puisqu’on a hâte de voir comment va se passer la cohabitation. Et de savoir si Ragnar va encore faire son fourbe ou pas, et contourner ses promesses…

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Pendant ce temps-là, Lagertha se fait pigeonner par Kalf.

Mais Ragnar file droit. On dirait qu’il ronge son frein pour quelque chose — quoi, on ne sait pas vraiment, mais il se plie sans rien dire aux exigences du roi Egbert, et part faire le ménage chez la princesse Kwenthrith, en Mercie, pour la remettre proprement (ou à peu près) sur le trône. Heureusement qu’il finit par se la taper, parce que c’est à peu près le seul moment où l’on comprend les intentions de Ragnar, plus opaque que jamais !

Lagertha et Athelstan, eux, se la coulent douce dans le Wessex, un peu pour lancer les colonies et les potagers, beaucoup pour faire les décadents dans la baignoire du bon roi Egbert. Après, bon, J’AVOUE, j’aime bien la relation entre Lagertha et Egbert, on dirait deux félins qui jouent à qui piègera l’autre le premier… Même si c’est toujours ma Lagertha et qu’elle est rayonnante dans sa tenue de cheffe des agriculteurs.

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La troisième intrigue principale, ce sont les déboires de la reine Aslaug, de Siggy et d’Helga demeurées à Kattegat avec les enfants. Au passage, il faudra qu’on m’explique la logique derrière le principe de partir à l’autre bout de l’océan avec tous les guerrier-e-s valides, pour laisser le village à moitié vide ! Ce n’est pas comme si le bled avait déjà subi des attaques en l’absence des mââââââââles, hein, non… YOLO, comme on disait chez les Vikings.

Mais bon. Pas d’atmosphère sanguinolente cette fois : c’est seulement très très anxiogène, lorsque les trois femmes enchaînent les mêmes rêves sur un étranger qui, Ô SURPRISE, finit par débarquer dans le village. J’ai pas tout suivi à ce niveau-là, c’était très mystique, en mode « hé en fait c’était Odin », et j’imagine que ça n’augure rien de bon pour la suite. En attendant, Siggy meurt de façon à la fois très noble et très nulle, et je ne suis que frustration.

Pour conclure sur cette note joyeuse, une fois les guerriers vikings rentrés chez eux, Egbert se débrouille pour faire buter tous les honnêtes paysans qu’ils ont laissés derrière en faisant genre c’est pas lui.

Ambiance de mi-saison.

« On s’en fout, on va à Paris »

Mais les Vikings s’en tapent, ne serait-ce que parce que Ragnar ne connaît pas le bon vieux dicton, et tue le messager avant qu’il n’aillent répéter que le roi Egbert les a bien niqués n’a bien pas veillé sur leurs colonies. Et puis il s’en fout, Ragnar, lui tout ce qu’il veut c’est être libre, on vous dit, et explorer le monde : il ira à Paris avec Athelstan.

M’enfin, si tout ça c’était déjà pas bien joyeux, on arrive à l’épisode 6, aussi appelé « l’épisode de la joie ». Entre…

• Thorunn qui finit quand même par donner naissance à une petite fille malgré ses blessures mais ne se sent pas de taille à l’élever et rejette tout et tout le monde en mode dépression ultime
• Egbert qui laisse son gosse faire couper une oreille à Judith, accusée d’adultère, pour satisfaire (le navet malsain qui sert de ciboulot à) son fils, avant de la sauver en mode « arrêtez tout en fait c’est bon parce qu’Athelstan c’était un saint, alors on va quand même pas cracher sur de la semence divine »
• et Floki qui finit par vraiment péter son câble et dégommer Athelstan pendant qu’il est en transe…

BONJOUR BONJOUR LES HIRONDELLES, n’est-ce pas. On le voyait venir à des kilomètres, qu’Athelstan allait mal finir. Il aurait même dû crever il y a vingt épisodes. Mais il n’empêche que ça m’a fait un peu mal.

D’autant que le drame achève de faire sombrer Ragnar dans la folie, parce que c’est plus mal dans sa tête que jamais qu’il mène le raid en Frankia, et plus précisément Paris sous le règne de Charles III. Charles III, oui ? Xème siècle après JC. La France n’appartenait pas aux Français, et on parle un vieil ancêtre du français, qui n’avait pas grand-chose à voir avec notre langue actuelle. Jusque là, on est d’accord ?

Alors quelqu’un peut-il m’expliquer pourquoi cette princesse Gisla de mes fesses parle avec le pire pseudo-accent français de l’existence, quand son père et tous ses braves sujets ont un anglais impeccable ? POUR-QUOI faut-il « poute ze banneure offeuh Saint-Denis » ou « protècte ze citi frrrome zize barbérians » ? « Zize pégans » ? SÉRIES HISTORIQUES, PITIÉ CESSEZ CE DÉLIRE.

Bref. Pendant que la France moderne actuelle est occupée à haïr cette pauvre princesse dès qu’elle ouvre la bouche, les Vikings s’en prennent plein la gueule. C’est peut-être l’accent de la donzelle, ou le fait que plus personne ne supporte Floki non plus, mais entre la 1ère offensive qui tombe (littéralement) à l’eau, et Kalf qui en profite pour se taper Lagertha et se retrouver dans ma Death Note… Les épisodes s’enchaînent comme des journées sans soleil.

Heureusement, Ragnar, plus retors que jamais, profite d’avoir été grièvement blessé pour se la jouer chrétien mourant et repentant. Se faire baptiser puis faire semblant de mourir pour entrer dans la chapelle au coeur de la cité, en mode cheval de Troie scandinave ? N’est-ce pas le fringant Ragnar du tout début de la série qui nous revient là ? (Bon, en moins dans son assiette, mais tout de même.)

La cité désormais pillée dans les règles de l’art, il rentre dans son pays mi-conquérant, mi-mourant de fièvre, en laissant derrière lui ce brave Rollo, dont on n’a pas encore parlé depuis le début de cet article parce qu’il ne servait à rien. C’est néanmoins son heure de gloire, puisqu’il se voit proposer la main de cette « formidabeul » princesse Gisla s’il accepte de protéger la cité des assauts de son frère.

Et là, Rollo, il jubile. Après presque deux saisons de repentir, à essayer de se faire oublier dans un coin, il a enfin l’occasion de re-trahir son frère. Alors tandis que Gisla l’abreuve de son accent d’insultes, il esquisse un sourire béat. Il est l’heure pour lui de prononcer ses premiers mots de français.

Vivement qu’ils mettent le cap sur l’Espagne, putain.

Vers une saison 4 qui reprend du poil de la bête ?

Vous le savez, Vikings est reconduite pour une saison 4. Et c’est une très bonne chose, parce qu’on ne pouvait pas décemment nous laisser sur les premières tentatives linguistiques de Rollo.

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D’autant que tout ne fait clairement que commencer. Cette troisième saison, on l’a vu en détails, ne manque pas de péripéties et de retournements de situation déterminants. Mais les catastrophes s’enchaînant, et la situation devenant de plus en plus critique pour nos Vikings de Kattegat, je ne peux pas m’empêcher de la voir comme une « saison de transition », entre la défaite chez les Britons, et la reconquête de Paris.

Or si Floki n’est toujours pas mort (de qui se moque-t-on ?), ça n’en fait pas moins, à mon sens, une saison réussie. Avec ses quelques lourdeurs, certes, et Kalf qui se tape Lagertha. Mais elle sait tenir le spectateur anxieux en haleine (la saison, pas Lagertha) (QUOIQUE), et prépare le terrain pour une suite épique, un retour en force inattendu et la fin magistrale d’une épopée.

Maintenant, il faut que la saison 4 soit à la hauteur de nos espérances.

Et toi, qu’as-tu pensé de cette saison ? C’est le moment de te lâcher sur Gisla, Rollo, Ragnar, ou n’importe quel autre personnage qui t’a profondément gonflé-e pendant 10 épisodes. (Sauf Lagertha. Lagertha, t’as pas le droit.)